Publié le Mardi 21 avril 2015 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Avengers 2 : L'Ere d'Ultron, la critique du film

Le retour des héros

Les Avengers sont de retour.

Dirigés par Steve Rodgers et équipés par Tony Stark, les Avengers chassent les dernières traces de l’Hydra suite aux évènements décrits dans Captain America : Le Soldat de l’Hiver.

Alors qu’ils prennent d’assaut le château du Baron Strucker, ancien scientifique du SHIELD à la solde de l’Hydra, pour récupérer le sceptre de Loki, nos vaillants héros tombent sur le résultat d’expériences menées par le Baron. Le, ou plutôt les résultats, se nomment Wanda et Pietro Maximoff, jumeaux rancuniers envers Stark et seuls survivants des expériences qui les ont génétiquement améliorés. Wanda est capable de manipuler l’esprit et possède des facultés télékinésiques tandis que Pietro est capable d’atteindre des vitesses folles.

Tout en récupérant le sceptre, Stark a le cerveau retourné par Wanda tandis que Clint Barton – Hawkeye – est grièvement blessé à cause de Pietro.

De retour à leur base dans la tour Stark à New York, l’équipe soigne les blessures de Clint pendant que Stark et Banner en profitent pour étudier le sceptre.

Quelle n’est pas leur surprise quand les deux scientifiques découvrent une sorte d’IA à l’intérieur même de la gemme enfermée dans l’arme. Pour Tony, cette IA est sans aucun doute la clé de son programme Ultron, programme visant à protéger le monde de toute menace extraterrestre future.

Avec le soutien de Banner, Stark connecte cette IA à Jarvis. Hélas, presque instantanément l’IA détruit Jarvis, prend possession du programme Ultron et le pervertit.

Alors en pleine fiesta pour célébrer la destruction totale de l’Hydra, les Avengers sont attaqués par Ultron.

Celui-ci n’a qu’une idée en tête. Si la Terre doit être protégée, cela passe aussi par la destruction pure et simple des humains et les Avengers sont en tête de liste des cibles à éliminer.


Marvel, Disney et Joss Whedon remettent le couvert.

Second acte des aventures des Avengers, Age of Ultron voit le retour de l'intégralité du casting principal plus l'ajout de petits nouveaux. Ainsi James Spader, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen et Paul Bettany prennent place respectivement dans les peaux d'Ultron, de Pietro, de Wanda et de Vision. Bien sûr un tel nombre d'acteur engendre forcement des soucis de présence. Comme pour le premier film, Thor est quelque peu mis de côté, Pietro est moins mis en avant que sa sœur malgré des scènes assez cool. Et ne parlons même d'Andy Serkis, adulé par certain, qui a les honneurs d'apparaître dans la bande-annonce mais qui n’a que 2 scènes pour tout le film.

Niveau action, Whedon s'est lâché. On attaque le film en plein combat. Et quel combat ! Nos héros pulvérisent littéralement leurs ennemis, on a presque pitié pour eux. D'une manière générale, l'action est beaucoup plus intense, plus bourrine et plus "comics". Nos héros sont au top de leur forme et leurs équipements sont parfaits. Leurs ennemis s'en prennent plein les dents. On pourra juste regretter, ou pas selon les goûts, l'usage parfois abusif de ralentis lors de plusieurs scènes de combat. Si cela met en valeur les destructions, on sent parfois que Whedon a voulu faire un peu trop du Snyder (300).

Un autre domaine où le réalisateur s'est lâché, c'est sur l'ambiance "comics" du film. Que ce soit dans les équipements utilisés ou dans les lieux, on dirait presque que Marvel s'est dit : "bon, et si on y allait à fond ?". Il n'y a qu'à voir la tour des Avengers, qui est à la fois leur maison, une usine, un laboratoire et une piste pour leurs moyens de transport. La forteresse de Strucker et ses moyens de défense aussi. Idem pour les gadgets utilisés par Ultron. On peut aussi parler des équipements médicaux qui vous recréent des organes en quelques minutes. Du typiquement comics.

L'histoire permet aussi d'approfondir la relation entre certains personnages, notamment Banner et Romanoff, où chacun se confie à l'autre. Si la dame drague ouvertement, l'homme est toujours effrayé à l'idée de libérer la bête et a beaucoup de mal à concevoir une relation. Clint Barton, est largement mis en avant dans cet opus, on en apprend plus sur lui et sur sa vie. La relation en Stark et Rodgers aussi évolue. Les deux hommes s'opposant idéologiquement à plusieurs reprises.

On en prend toujours plein les yeux et les oreilles, l'humour est là, on retrouve nos personnages favoris, bref que du bonheur ?

Cela aurait été trop beau.


En premier lieu, et encore une fois, Ultron est typique du "méchant de Marvel au ciné". C’est-à-dire invincible ou presque durant tout le film sauf pendant la bataille finale où il se fait poutrer la tronche relativement facilement. Ne me dites pas que c'est pour monter que les Avengers n'auront eu que des "petits" adversaires avant Thanos… Enfin quoi, on y était presque, un Ultron glaçant, atteint de schizophrénie, capable de changer d'humeur en une fraction de seconde, une vraie menace hors de contrôle, dont la logique est hors d'atteinte. Mais non, à la fin du film, hop, deux trois coups, quelques laser et hop, a pu Ultron.

L'autre souci est que souvent, on n'a pas l'impression de voir Avengers 2 mais de voir l'introduction à Captain America Civil War. Stark et Rodgers se prennent tellement souvent le bec qu'on se demande pourquoi ils bossent encore ensemble. On se dit aussi que dans la majorité de ces scènes, c'est limite si Marvel n'a pas collé un panneau : "Regardez, on prépare Civil War ! Les gars, vous avez vu, c'est l'affrontement, on prépare Civil War, youhou, les gars !!!" Non mais ça va, on est au courant, on l'attend nous aussi. C'est dommage car je trouve qu'ils en font trop sur ce point au détriment de l'histoire d'Avengers.

L'histoire aussi a quelques raccourcis et des éléments qui arrivent comme des cheveux sur la soupe. Faut évacuer une ville, mon dieu, on n'est même pas dix, comment qu'on fait ? Et tada ! Nick Fury, le sauveur qui vient avec son héliporteur ! Heu, ok... C'est "légèrement" tiré par les cheveux parce qu'aux dernières nouvelles le SHIELD est dissous. Autre petit point gênant, il concerne Banner et Hulk. On pensait qu'il contrôlait dorénavant ses transformations. Si, si, regardez la fin d'Incredible Hulk. Et il le dit lui-même dans Avengers. Bah non, on nous refait le coup du Banner terrorisé, qui hésite à lâcher Hulk.

Finalement, ces défaut sont presque anecdotiques si comme moi vous êtres fans de super-héros. On retrouve avec plaisir cet univers. On en prend plein les yeux et les oreilles et on attend la suite.

Par contre, le placement produit est à revoir. Et largement abusé. De quoi révulser tout amateur de cinéma. Lors d'une scène intimiste entre Banner et Romanoff, les deux acteurs sont au second plan à évoquer leurs sentiments, leurs vies passées et futures. Et qu'est-ce qu'on a au premier plan ? Une saloperie de bidon de mousse à raser Gilette ! On ne voit que ça ! C’est malhabile, maladroit, et ça plombe totalement la scène.