Publié le Jeudi 25 septembre 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Une simple mise à jour ?
Les années se suivent et se ressemblent. Presque. Comme tous les mois de septembre, Electronic Arts nous sort sa nouvelle mouture de FIFA, nommée selon l’année à venir. C’est donc FIFA 15 qui débarque aujourd’hui sur nos consoles et PC.
Reste à savoir si les développeurs se sont enfin sortis les mains des poches, voire ont retiré leurs moufles (mais il ne faudrait pas trop en demander non plus) et ont, d’une part, réussi à enfin innover, d’autre part à corriger tous les bugs et imperfections qui plombent la licence depuis trop longtemps déjà.
Je sais. J’ai toujours été sévère avec le jeu alors qu’il est numéro un des ventes en Europe, et plus particulièrement en France où je crois savoir que pour la première fois, il s’est même mieux vendu que Call of Duty. Mais il ne faut pas non plus être aveuglé par les chiffres. Bien se vendre n’est pas gage de qualité. Souvenez-vous des scores des albums de Sexion d’Assaut.
Comment ne pas pester devant une physique de balle parfois hasardeuse, des contrôles de balle étranges de la part des joueurs, des gardiens complètement à la rue et une IA globalement insuffisante ? Certes, cela n’empêche pas de prendre du bon temps et de passer d’agréables moments entre potes. Mais voir des réactions du jeu bizarre à chaque match est usant – et anormal, avouons-le – et dénote d’un laxisme insupportable. A tel point que désormais, un but foireux dans la vraie vie est devenu un « but à la FIFA ». C’est dire.
Mais n’allons pas tuer le loup avant de l’avoir dans son viseur et vendre la peau du nounours avant qu’il ne soit sorti de l’usine de fabrication de peluches. FIFA 15 débarque. Et il va se vendre comme des petits pains. C’est donc qu’il est bon. Obligé. Méthode Coué.
Comme d’habitude, FIFA 15 est un modèle en ce qui concerne les options. Des centaines d’équipes nationales et internationales. Des dizaines de championnats. Les trois premières divisions anglaises, les deux premières françaises, allemandes, espagnoles et italiennes, sans oublier les championnats des Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse, USA et j’en passe…
Ajoutez des équipes bonus de certains championnats et vous aurez un très large panel de ce qui se fait de mieux aujourd’hui. On regrettera, pourtant, l’absence toujours aussi préjudiciable d’équipes africaines (seulement deux de disponibles) ou asiatiques. Même de grands noms au niveau équipes internationales manquent à l’appel. Ah mais oui, c’est vrai, les africains n’ont pas de quoi acheter une console alors quel intérêt, hein ?
Sur chaque équipe, vous retrouverez les maillots officiels et les vrais noms des joueurs (à quelques erreurs de transferts récents près, mais très régulièrement mis à jour via la connexion aux serveurs EA).
Niveau modes de jeu, rien à se mettre de nouveau sous la dent. A peine le retour des compétitions, absentes de FIFA 14 mais que l’on avait déjà pu apercevoir dans les opus antérieurs. Mais sinon, on peut toujours gérer la carrière de son joueur et de son équipe, faire des tournois en live ou de simples rencontres amicales, des entraînements, une saison complète… qu’il s’agisse de jouer en ligne ou en solo chez soi, il y a vraiment de quoi faire.
Bref, le contenu, qu’il s’agisse des modes de jeux, même s’ils n’ont pas évolué, et du nombre d’équipes, même s’il y a des lacunes, sont la grosse force de FIFA avec qui personne ne peut rivaliser. On trouvera donc toujours une équipe qui nous convient et un mode qui nous plait. Impossible de ne pas trouver chaussure à crampons à son pied sur cette licence.
On sera nettement plus dubitatifs sur le mode Ultimate Team. Un championnat à base d’équipe que l’on joue avec des cartes. Des cartes à gagner et… à acheter moyennant argent sonnant et trébuchant. Un mode qui, selon nous, n’a strictement rien à faire ici et devrait être proposé sur tablette, seul, pour ne pas venir parasiter le développement du jeu dans sa globalité. A croire d’ailleurs que tous les efforts des développeurs se sont portés sur cette partie « free-to-play mais pay-to-win » en oubliant la quintessence même du jeu de foot. Mais bon. Certains accrocheront sans doute.
Graphiquement, FIFA 15 en met encore plein la vue. C’est beau. Les tribunes sont superbes, les stades sublime, l’ambiance merveilleuse. Les joueurs ont parfois beau ressembler à des tanks et afficher une certaine lourdeur sur le terrain, on se plaira à admirer les rencontres, la fluidité de l’animation… Même la pelouse se dégrade au fil de la rencontre. On regrettera par contre que ce ne soit qu’esthétique et n’ai absolument aucune incidence sur le jeu. Vraiment dommage.
Ah, autre bon point aussi : les menus, bien plus clairs. Alléluia ! Ils ont enfin compris…
On restera par contre nettement plus dubitatifs sur les « améliorations » apportées au gameplay qui, selon nous, sont autant de régressions.
Déjà, la physique de balle est toujours hasardeuse. Mais en plus, désormais, les joueurs ont une inertie incroyable. Stopper un mouvement, même à petite vitesse, faire un demi-tour fluide sans se retrouver par terre au moindre contact relève de l’impossible. La physique des joueurs est vraiment déplaisante, d’un point de vue personnel, et tue totalement le moindre réalisme au niveau du comportement. Je suis désolé mais pour en faire chaque semaine, dire que les mouvements des joueurs sont ultra-réalistes, c’est ne rien connaître au foot. Ou alors jouer avec une équipe atteinte de la vache folle et de Parkinson réunis. Il y a une vraie régression à ce niveau-là par rapport à FIFA 14 dont c’était, malgré tout, un point positif.
Autre bizarrerie : les gardiens. Leur IA a été revue et corrigée. Ils sont plus performants. Et c’est tant mieux. Seulement ils ont de gros manques. Parfois totalement transparents sans que l’on sache pourquoi, ils ont surtout une énorme carence au niveau de la fermeture de leurs angles. De l’aile, remontez vers le but dans la surface, pas trop loin de la ligne, et shootez : c’est le but assuré dans 90% des cas parce que votre gardien n’a pas fermé son angle.
L’IA, globalement, a toujours des failles. Comme si on avait l’impression que les développeurs en corrigent certaines pour en faire apparaître de nouvelles qu’il n’y avait pas avant. Les passes lobées sont plus délicates à réussir, mais les un contre un avec le gardien semblent plus facile à gagner pour l’attaquant. Le timing des contres, tacles et autres prises de balle semblent mieux gérés, mais certains contrôles, parfois faciles, sont ratés comme on n’en voit que dans les matches de poussins. Les centres sont plus difficiles à faire, mais plutôt efficaces quand ils passent.
Au final, aussi étonnant que cela puisse paraître, FIFA 15 est moins bon que FIFA 14. Tout simplement. Alors ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain pour autant : ça reste du FIFA. Donc ceux qui apprécient et ne se focalisent pas plus que ça sur les imperfections et comportements hasardeux lors des matches, devraient trouver leur bonheur, comme chaque année.
De notre côté, toutefois, on attendra la sortie de PES pour faire un comparatif et vous diriger vers l’un ou l’autre. En vous conseillant finalement d’attendre, pour le moment, et rester sur FIFA 14.