Publié le Vendredi 15 octobre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Une souris verte, qui courait dans l'herbe...
Mickey est l’un des personnages, si ce n’est LE personnage, le plus célèbre du monde des dessins animés. La petite souris aux grandes oreilles, aux quatre doigts et à la culotte rouge, traverse les âges et continue de séduire, encore aujourd’hui, des générations entières d’enfants. Les parents, eux, gardent un œil amical, voire tendre, sur ce gentil personnage qui représente, ne l’oublions pas, une saloperie de bestiole qu’en réalité on extermine à grands renforts de tapettes et de mort aux rats. Pour ma part, je regarde souvent mon chat jouer avec les quelques souris qu’il ramène dans le jardin, et l’aide parfois à les achever en leur collant un grand coup de balais derrière la tête lorsqu’elles lui échappent. Faut juste faire attention de ne pas frapper trop fort pour ne pas expulser les yeux, sinon ça fait sale dans l’herbe.
Mais je suis comme tout un chacun : j’aime Mickey. La souris de mon enfance.
C’est donc avec un plaisir non feint que je suis allé tâter du Epic Mickey pendant plusieurs heures, par un bel après-midi parisien.
Epic Mickey, c’est le nouveau jeu de Warren Spector. Un de ces malades du jeu vidéo, un génie passionné, à qui l’on doit notamment la saga des Wing Commander, quelques Ultima, Thief ou Deus Ex. Pour ne citer qu’eux. Un sacré pédigrée, il a, le Monsieur.
Prévu uniquement sur Wii, Epic Mickey vous place dans la peau du célèbre rongeur. D’une curiosité maladive, il s’est emparé par mégarde d’un pinceau magique. Celui dont se sert le grand créateur des mondes de Disney (Walt Disney lui-même, représenté sous les traits de Yen Sid, le sorcier de Fantasia). Manque de bol, notre ami Mouse a tout pourri le travail et a libéré des forces maléfiques qui se nourrissent et donc détruisent les mondes enchantés de Disney. Il va donc falloir corriger cette bourde et empêcher que les aventures féériques qui ravissent tant d’enfants ne soient effacées à jamais.
En fait d’ennemis, Mickey se retrouve confronté à Oswald, le lapin chanceux. C’est l’un des premiers héros de Disney. Et ce dernier, jaloux de s’être fait piqué la vedette, s’est adjoint les services d’un savant fou et du célèbre Fantôme Noir.
Le jeu débute d’ailleurs dans un château. Mickey, sur le point d’être effacé, est libéré par un gremlin, Gus. Notez que les Gremlins de Disney sont des petites créatures plutôt gentilles, sorte d’aliens à gros nez, coiffés d’un casque à cornes. Rien à voir avec ces saloperies issues d’un Mogwaï que l’on aurait malencontreusement nourri après minuit.
Une fois libre, Mickey va parcourir différents mondes pour les délivrer de l’emprise maléfique d’Oswald. Le jeu se présente sous la forme d’un jeu de plateforme 3D. Vous sautez, courrez, virevoltez, le tout avec un pinceau dans les mains. Ce pinceau vous permet d’utiliser de la peinture ou du dissolvant. Avec la peinture, vous recréez des parties de décor détruites. Un pont trop court, un escalier disparu, un morceau de mur manquant… (ils sont présentés en transparence, donc vous savez toujours où agir). Avec le dissolvant, vous faites disparaître des obstacles. Des murs, des éboulis…
De la même manière, utiliser la peinture sur un ennemi le rendra amical (il pourra alors attaquer les autres ennemis) tandis qu’utiliser le dissolvant le fera disparaître.
Au fur et à mesure de vos pérégrinations, vous gagnerez des orbes qui vous permettront d’acheter des bonus, du type anciens courts métrages de Mickey. Ces courts métrages seront également à trouver dans des niveaux 2D dont ils s’inspirent totalement. Autrement dit, le jeu est entrecoupé de petits passages 2D en noir et blanc qui reprennent l’ambiance et les décors des anciens courts de Mickey. Il y a en aura 36 au total, et parmi eux, tous les célèbres : Steamboat Willie, Plane Crazy, The Barn Dance et j’en passe.
D’autre part, Epic Mickey vous propose plusieurs choix à différents moments. Par exemple, récupérer un coffre plein d’orbes rouges ou libérer un gremlin prisonnier. Si vous choisissez le premier, le gremlin sera propulsé par une catapulte et vous ne le verrez plus. Si vous préférez aider le gremlin, vous le rencontrerez plus tard dans le jeu, et il pourra éventuellement vous prêter main forte, mais a contrario, vous perdez toutes les nombreuses et très utiles orbes…
On peut choisir de réparer une porte ou de la détruire, de réparer des attractions ou les détruire pour collecter à nouveau des orbes… tout est affaire de choix et d’humeur.
Pour cette première prise en mains, plusieurs choses sont assez marquantes. Warren Spector a réussi le pari osé et incroyable de nous livrer un jeu doté d’un graphisme unique, d’un monde qui lui est propre, tout en respectant l’univers et la charte Disney. On sait que l’on est dans du Disney, en témoignent les nombreux personnages que l’on croisera, apercevant ici une statue de la Bête, sans la Belle, croisant là un Donald en robot… et pourtant, c’est un tout nouveau parcours, une toute nouvelle ambiance à laquelle on est confronté. Notez que le jeu n'est pas, contrairement à ce que les premiers artworks pouvaient laisser croire, à mi-chemin entre du steampunk et un univers torturé. Le jeu n'en est pourtant pas moins intéressant et offre sa propre part d'originalité.
D’autre part, le jeu est vraiment joli. Les piètres capacités techniques de la Wii sont utilisées aux maximum et avec brio. Rien ne vient piquer les yeux et, au contraire, c’est plutôt charmant.
Ensuite, le jeu est comme l’univers de Mickey : un ravissement pour les enfants comme les adultes. Petits et grands passeront des heures à parcourir ces niveaux simples, clairs, mais pas pour autant aisés ou simplistes.
Au final, donc, les premiers retours sont très encourageants et vraiment alléchants. Reste à savoir si la durée de vie en vaudra la chandelle et si le gameplay se renouvellera au fur et à mesure de l’aventure, pour ne pas lasser le joueur. On prend les parie que tout sera pour le meilleur, dans le meilleur des mondes de Disney.