Publié le Mercredi 12 mars 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Evolve (PC, Xbox One, PS4)

Une putain de bonne surprise

Développé par Turtle Rock Studios, Evolve est prévu sur PC, Xbox One et PS4, à l’automne prochain. Sans doute fin août-début septembre, selon les confidences d’un des producteurs que nous avons rencontré.

Turtle Rock Studios n’est pas un nouveau venu dans le domaine du jeu vidéo. Et la plupart d’entre vous le connaissent d’ailleurs très bien. Et pour cause : on lui doit le portage de Counter-Strike sur la première Xbox et quelques cartes pour Counter-Strike : Source. Mais surtout, Turtle Rock Studios, c’est Left 4 Dead et Left4Dead 2.
Cette filiale de Valve Corporation a donc de la bouteille dans les jeux multijoueur. Et elle s’apprête à renouer avec le succès grâce à ce tout nouveau jeu que nous avons pu prendre en mains.

Pour tout avouer, personnellement, je n’ai jamais été un grand grand fan des deux jeux Left 4 Dead. Du coup, je n’attendais pas grand-chose d’Evolve. Et puis, d’abord, Evolve, c’est quoi ?

Evolve est un jeu exclusivement multijoueur. Il se joue à 5. Et si vous n’êtes pas assez, des « bots » (comprenez personnages gérés par l’IA du jeu) se joindront à vous. Mais chaque partie met 5 protagonistes en scène. A savoir 1 monstre et 4 chasseurs.
Nous avons pu tester une des cartes prévues pour cette chasse un peu particulière. Elle se déroulait dans une sorte de jungle, où de nombreux petits et gros animaux gambadaient plus ou moins joyeusement. Assez grande, dense en végétation, elle se déroulait surtout sur trois niveaux de verticalité, puisqu’une grotte et de nombreux escarpement rocheux s’ajoutaient au sol parsemé de chemins.
On nous a assuré que chaque carte offrirait une nouvelle ambiance, avec des décors radicalement différents.

Un des joueurs joue le monstre. Il débute la partie avec 25 secondes d’avance. Son but est de tuer les chasseurs ou de détruire le générateur de la base située à proximité et qui protège des civils. Une fois le générateur détruit, vous n’aurez plus qu’à tuer une douzaine de civils pour remporter la partie.
Le monstre commence au niveau d’évolution le bas. Le niveau 1. Il va devoir tuer un maximum d’animaux et les manger pour développer son armure naturelle et pouvoir évoluer à un nouveau stade.
Les chasseurs pourraient se contenter d’attendre près du générateur pour lui tendre un piège, vous me direz. Sauf que le monstre est le plus vulnérable au niveau 1. Mieux vaut le traquer avant qu’il n’évolue, donc. Au niveau 2, il est bien plus résistant, même si l’abattre est encore possible. Enfin, au niveau 3, tuer le monstre relève de l’exploit. C’est possible, notez bien. Ça nous sera arrivé lors de la prise en mains. Mais encore plus massif et puissant, plus résistant et avec une force herculéenne, il faudra vraiment une entente parfaite de l’équipe pour parvenir à l’éliminer.
Le joueur qui joue le monstre va donc passer les premières minutes de la partie à fuir, se cacher des chasseurs et essayer d’être le plus discret possible. Son but sera de manger des animaux et de trouver un coin tranquille pour évoluer, cette phase le rendant très vulnérable pendant une poignée de secondes.
Mais au niveau 3, le rapport de force s’inverse : de chassé, c’est lui qui va devenir chasseur et va chercher l’affrontement, tout en essayant toutefois de séparer les forces ennemies pour mieux les abattre une à une.
Il est d’ailleurs assez amusant de voir à quel point la jouabilité s’en trouve modifiée. Rapide et agile au niveau 1, le monstre devient un peu plus pataud au niveau 2 et franchement lent au niveau 3. Une sorte d’évolution naturelle puisque fuir n’est alors plus vraiment une option (à part éventuellement pour se refaire une santé et une armure en dévorant des animaux, tout en sachant que les chasseurs sont aussi une nourriture potentielle).

Et la carte fourmille de possibilité tactiques pour le monstre : sauter de rocher en rocher, grimper facilement sur les promontoires… il pourra également, s’il est poursuivi, s’aider des gros animaux, comme des crocodiles géants, pour couvrir sa fuite. Par exemple, passer rapidement à côté, lui coller une mandale pour l’exciter, et repartir dans sa fuite. Les chasseurs qui le poursuivent tomberont donc devant un énorme croco surexcité qui cherchera à se venger sur tout ce qui passe à proximité. Sans parler des plantes voraces qui peuvent faire prisonnier un chasseur mais sont inoffensives pour le monstre, et les autres chasseurs devront donc obligatoirement venir le délivrer avant de reprendre leur traque…

Le jeu se déroulant dans la pénombre, cela ajoute encore au fouillis et à l’efficacité de tels pièges.


De leur côté, les chasseurs sont 4. Ils sont obligatoirement représentés par 4 classes différentes. Les 4 chasseurs qui ont été dévoilés sont Griffin le trappeur, Markov l’assaut, Hank le support et Val le soigneur. Mais tout comme il y aura 3 sortes de monstres différents, chacun avec ses forces et ses faiblesses, il y aura différents chasseurs, avec là aussi chacun ses armes et capacités spéciales. Mais tous répondront à ces 4 classes : trappeur, assaut, soigneur, support.

L’assaut est le bourrin du lot. Il est là pour faire le plus de dégâts au monstre grâce à son fusil électrique (portée courte) ou son fusil d’assaut (portée longue). Il peut également planter des mines électriques dans le sol et possède un bouclier personnel qui le rend momentanément invulnérable.
Le support possède un découpeur laser pour faire des dégâts mais aussi un fusil bouclier pour protéger les autres chasseurs. Il est doté d’un dispositif de camouflage le rendant momentanément invisible, et peut grâce à une frappe aérienne, balancer des bombes sur le monstre.

Le soigneur, lui, est un soutien primordial. Il a sans doute le rôle le plus important. Son fusil de soin guérit ses coéquipiers. Tout comme sa vague de son. Mais il est doté d’un fusil anti-matériel qui permet de percer l’armure du monstre et la rendre inopérante pour un certain temps. Enfin, il possède un fusil hypodermique qui ralentit le monstre, là encore pour quelques secondes.

Enfin, le trappeur, mon préféré, peut placer des détecteurs sonores sur la carte. Si le monstre passe à proximité, sa présence sera décelée. Il possède également une mitrailleuse pour causer des dommages au monstre mais, surtout, un fusil harpon pour l’entraver. Une fois harponné, le monstre ne peut plus s’enfuir, plus sauter sur des rochers, et doit se retourner pour briser le fil du harpon. Une perte de temps importante. Et comme la recharge du harpon est assez rapide, si vous vous débrouillez bien, vous pouvez sérieusement empêcher le monstre d’agir ou de s’enfuir. Le trappeur possède également une arène mobile qui enferme le monstre dans une grosse sphère pour un temps donné et l’empêche du coup de fuir, vous permettant de le combattre.


Vous l’aurez compris, tuer le monstre relève d’une bonne coordination, ou du moins que les joueurs sachent réellement quel rôle ils ont et s’y tiennent totalement. La communication est également primordiale, s’appelant les uns et les autres parce qu’on aura détecté ou aperçu le monstre, voire que sa présence aura été révélée par l’envol d’oiseaux qui nichaient par-là. Une fois au combat, il faut éviter de se faire tuer tous ensemble (sinon le monstre gagne), les personnages morts revivant au bout d’une ou deux minutes seulement.
Une bonne connaissance de la carte peut également être un plus.

Au fil des parties, vous gagnerez de l’expérience et arriverez à développer un personnage. Autant dire qu’il faudra du coup en privilégier un ou deux différents, et non pas passer de l’un à l’autre, pour pouvoir l’améliorer convenablement. Idem pour le monstre, qui lui aussi gagnera en expérience.
En tout cas, les parties sont assez longues (comptez entre vingt et trente minutes) et particulièrement excitantes. Oppressantes, rythmées, vous plongeant dans des combats titanesques… Evolve réussit à réinventer le jeu multijoueur en équipe. C’est une vraie bonne surprise. Prenant, captivant, passionnant, il a tout pour venir jouer le rôle du poil à gratter en cette fin d’année et damer le pion aux ténors du genre. En tout cas, pour l’instant, c’est sans nul doute l’un des tous meilleurs jeux (le meilleur ?) que nous avons pu apercevoir cette année. C’est dire.