Wolfenstein : The New Order (PC, PS3, 360, PS4, One)

 

Publié le Lundi 24 février 2014 à 16:00:00 par Alexandre Combralier

 

Preview de Wolfenstein : The New Order (PC, PS3, 360, PS4, One)

Vol au-dessus d’un nid de nazis

imageRêvons un peu. Et si les Nazis avaient remporté la Seconde Guerre mondiale ? Enfin, rêvons. Cauchemardons. Imaginons que le IIIème Reich aurait trouvé de nouveaux armements, construit des robots mécaniques de combat surpassant n’importe quel bataillon de Marine, et lancé en premier la bombe atomique sur les Etats-Unis. Imaginons une capitulation américaine face à la puissance teutonne. C'est bingo pour Adolf : en 1960, le monde est sous domination nazie. Bref, imaginons une uchronie dévastatrice. Eh bien c’est celle qu’adoptera le prochain Wolfenstein : The New Order, dont nous avons pu essayer les trois premières heures de jeu.

Un Wolfenstein, cette licence mythique du FPS, sans nazis, ce serait un peu comme un Père Noël sans barbe ou un film slovaque sans sous-titres, étrange et décevant. Mais pour ne pas sombrer dans le vu et le revu, les développeurs de MachineGames (Les Chroniques de Riddick) ont donc pris le pari de dépasser le contexte traditionnel de la WW2 (à l’exception du prologue qui nous raconte les derniers déboires de l’US Army). Le nouveau Wolfenstein prendra donc place en pleines années 60.

Un point de détail ? Pas vraiment puisque ce contexte nouveau a permis aux développeurs de travailler une atmosphère inédite et ma foi, fort réussie. Bien sûr, Wolfenstein : The New Order s’appuie toujours sur son ambiance médiévale : le deuxième chapitre nous plonge ainsi au milieu des couloirs type Moyen-Âge, avec flambeaux et armures de fer. Mais ô nouveauté, on a le sentiment d’être perdu dans un immense univers diabolique, sans grand espoir, seul contre le monde. Les quelques lettres et biographies assez soignées qu’on trouve ici ou là, méritent qu’on s’y attarde. Années 60 obligent, les développeurs promettent qu’il y aura une ambiance « rock » dans les prochains niveaux ; mais ambiance nazie oblige, ce sera du rock en allemand.
 
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screenLe joueur incarne le pauvre Blazkowicz, un Marine blessé en 1946 au cours d’une mission de la dernière chance pour aller tuer le général Strasse. Forcément, la mission foire, et pour sauver sa peau, le joueur doit choisir de sacrifier au choix l’un de ses deux compagnons. Choix moral inévitable (à l’indignation des chevaliers blancs), qui décidera de votre acolyte durant la suite du jeu. Et puis, plus rien. Jusqu’en 1960, Blacko est dans un asile. Un jour, les Nazis arrivent dans son asile et décident que les aliénés, c’est marrant deux minutes mais c’est pas bon pour la qualité de la race. Mais Blacko est bien conservé.

Un peu trop même. En dépit de quatorze années de légumification poussée, Blacko, qui est toujours autant baraqué, et qui n’a pas pris une ride, bute tous les nazis venus brûler son asile (le deuxième niveau du jeu), sauve son infirmière Anya et décide de gagner Berlin où l’on dit que des membres de la résistance sont enfermés. One Man Army. Il faut dire que Blazkowicz est remonté, lui, le Polonais, ami des Juifs. Le jeu s’annonce ainsi comme une petite tournée mondiale anti-nazie, d’une durée annoncée de douze heures. Au passage, notons bien que le jeu n’aura pas de multi… regrettable, même si cela permet aux développeurs de se concentrer sur la partie solo.

screenLe principal renouvellement de Wolfenstein : The New Order tient donc plus à son scénario. Quant à son gameplay, il est beaucoup plus classique, dans la lignée des précédents. Aucune surprise, en réalité, au moins durant les premiers chapitres, à part peut-être cette séquence immersive, quoiqu’assez limitée sur le plan de la jouabilité, d’escalade de façade d’immeuble. Un FPS honnête mais prévisible, où rien ne surprend, ni le feeling des armes (en dépit d’un mode « dual wield »), ni l’intelligence artificielle. On enchaîne assez facilement le tir aux pigeons. Le tout est plaisant, attention, mais clairement vu et revu.
 
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screenPlus intéressant, Wolfenstein : The New Order s’appuie sur un système de régénération de santé qui n’est pas intégrale : votre vie remontera, mais pour une petite partie seulement. Il faudra donc fouiller les décors pour trouver trousses de santé et pièces d’armure. Pour varier la formule, même si le jeu reste globalement linéaire (c’est le cas du deuxième niveau, dans cet asile étriqué), certaines cartes (c’est le cas du troisième niveau, un poste de contrôle) sont assez ouvertes pour laisser place à diverses tactiques différentes, et même à un peu d’infiltration. On n’est pas dans un Thief bien entendu, mais éliminer discrètement les commandants ennemis permettra de les empêcher d’appeler des renforts (non-infinis, on n’est pas non plus dans Call of Duty).

The New Order sortira sur à peu près toutes les plateformes possibles, PC, PS3, 360, PS4 et Xbox One. Nous avons essayé (une fois n’est pas coutume) une version console, sur PS4. Techniquement, le jeu se situe clairement entre les deux générations, mais tend malheureusement plus du côté de la précédente que de la nouvelle. Wolfenstein n’explose pas la rétine mais il peut la flatter, servi par une direction artistique excellente (entre Bioshock et Dishonored), en particulier dans les environnements « médiévaux » et dans le poste avancé du troisième chapitre, où les teintes dominantes de gris sont contrebalancées par d’excellents effets de lumière.

screenBref, Wolfenstein : The New Order ne réinvente pas la swastika. Pour contrebalancer un gameplay classique et un moteur technique guère surpuissant, les développeurs de MachineGames ont fait le choix logique et compréhensible de sortir du lot par le synopsis, par l’ambiance, par la direction artistique. Sur la longueur, espérons que l’atmosphère sixties (qu’on annonce encore plus présente et surtout encore plus décalée), servie par une direction artistique restant au niveau, et pourquoi pas un scénario-surprise, aura de quoi contrebalancer les aspects trop convenus du Wolfenstein nouveau. The New Order évitera ainsi l’étiquette de FPS trop générique pour gagner celle de promenade immersive en terre nazie.


 
 

 

 
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