L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 20 février 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

A consommer avec immodération

imageOuch. Va être dur d'écrire l'édito aujourd'hui.
Pourtant, je le sais, hein. L’alcool, c’est mal, c’est à consommer avec modération, faut pas abuser des bonnes choses, et tout le toutim. Je le sais. Mais voilà, c’est comme ça. On reçoit un couple d’amis le samedi soir. On prend un, puis deux, puis trois apéros. Puis on ouvre une bonne bouteille de vin. Et on termine par discuter jusqu’au bout de la nuit en sirotant un digestif. Et avant d’avoir pu vous en rendre vraiment compte, vous remarquez qu’il est trois heures du mat’ et que la bouteille de Cognac y est passée à moitié. Et comme tout le monde n’a pas votre descente, vous en avez laissé sur le bord de la route en cours de picole et avez siroté le digestif à deux seulement. Mais c’est comme ça. Vous avez passé une excellente soirée, à refaire le monde, à évoquer de vieux souvenirs communs, et n’avez pas jeté le moindre coup d’œil sur l’horloge ni sur le niveau de la bouteille.
Sur le coup, vous êtes bien. Vous vous en moquez. La soirée se termine, vous rangez rapidement la cuisine et partez vous coucher.

imageLe lendemain, par contre… le poids du monde vous tombe sur les épaules. Outre l’impression d’avoir sucé une chaussette de coureur de marathon toute la nuit et en avoir gardé les effluves dans la bouche, vous vous demandez si le plafond ne s’est pas écroulé dans votre sommeil et si vous ne l’avez pas pris en pleine tête. Alors que votre progéniture hurle pour avoir son biberon du matin, vous rampez hors des draps (votre femme, cette fourbe, fait semblant de n’avoir rien entendu depuis 10 minutes déjà – comme vous en fait – et vous craquez le premier). Même chauve, vous êtes persuadé que vos cheveux poussent à l’intérieur de votre crâne. Vous gardez un œil fermé au cas où (sur le coup, on ne sait jamais, tomber dans une faille spatio-temporelle et vous retrouver dans un autre monde, devant un autre lit, en pleine nuit, vous semble non seulement probable, mais sérieusement espéré). Vous attrapez un caleçon, un tee-shirt, et ouvrez la porte de la chambre. Dans le couloir, les cris d’enfant se font un peu plus forts. Vous vrillent un peu plus la tête. Sur le coup, vous cherchez à vous souvenir des différentes méthodes employées pour faire taire un enfant. Et optez sérieusement pour le style « Petit Gregory ». Vous avez de grands sacs de déchets, bien résistants… vous avez… ah non, manque de bol, la prochaine rivière est loin. Et puis ça vous obligerait à vous habiller, prendre la voiture, sortir dehors en plein jour… et pour le moment, vous vous sentez vampire dans l’âme : le soleil est votre ennemi. Toute lumière trop vive est une torture insupportable. Sans compter, finalement, que votre femme risquerait de prendre mal votre geste, et vous ferait encore la gueule pendant… pfff… au moins deux jours. Vous chassez donc l’option « sac à gravats » de votre tête et vous dirigez vers la chambre de votre enfant. Vous ouvrez la porte et tentez un « bonjour ma chérie, arrête de crier ou je te colle un pain, viens, je vais faire ton biberon ». Elle s’arrête de pleurer et vous sourit. Manque de bol, vous n’arrivez qu’à marmonner un « gnéjou gni, gnégné pain gné bib ». Erreur. Elle a entendu le mot magique et se met à hurler en réclamant du pain.
Vous vous pressez de la sortir de son lit et de descendre les escaliers. Là encore, vous vous demandez si la lâcher dans les escaliers et jurer que c’était un accident mais « c’est pas grave on en fera un autre, faudra juste penser à lui couper les cordes vocales à la naissance », ça passerait ou non.
Finalement, vous arrivez dans la cuisine tant bien que mal. Pour calmer les cris de votre monstre, vous lui coller une demi-baguette dans la bouche. Et pendant que vous savourez le calme revenu, vous préparez le biberon. Toujours avec un œil fermé. Non plus parce que vous espérez pouvoir aller vous recoucher et que ce sera déjà ça de fait, mais parce qu’à ce moment-là, vous n’arrivez toujours pas à l’ouvrir.
Pendant que le lait chauffe, vous faites un tour par la pharmacie, dans le meuble de la salle de bain, pour attraper deux cachets de paracétamol. Vous revenez à la cuisine, finalisez le biberon. Et vous ne savez pas pourquoi, mais sans réfléchir, vous avalez les cachets en les faisant passer avec le biberon.
Nouveaux hurlements de votre fille…
imageC’est à ce moment-là que votre chère et tendre décide de descendre voir « pourquoi la petite ne cesse de hurler ». Genre, vous êtes en train de la travailler au chalumeau juste pour le plaisir. Comme vous répondez que tout roule, que vous assurez, qu’elle peut retourner se coucher, elle, vous vous prenez un « Mais tu as utilisé le biberon sale que j’avais dans ma voiture depuis quinze jours ! Tu l’as lavé au moins j’espère ! ». Là, vous répondez fièrement (et un peu méchamment quand même parce que, merde, hein) « mais oui, bien sûr, chuis pas con quand même » en espérant être convaincant dans votre mensonge. Et en priant pour que le lait caillé vieux de deux semaines ne soit pas mortel sur une gamine de deux ans. Mais votre femme compte bien vous faire payer le fait d’avoir trop laissé crier la petite et enchaîne sur un « Et tu peux m’expliquer pourquoi tu lui as donné du pain rassis que je garde pour le cheval ? ».
Vous avez bien une réponse du genre « Entre le bib et le pain, t’es antiquaire de la bouffe ou quoi ? On va manger quoi ce midi ? Une boite de raviolis estampillée Promo 1987 ? » mais votre tête vous fait toujours mal, votre langue est toujours tapissée et vous préférez vous taire. Pas par lâcheté, mais pour avoir la paix. Bon, par lâcheté un peu aussi, mais surtout pour avoir la paix.

Alors vas-y. Vas essayer d’écrire un édito après ça. Va trouver l’envie ou les idées, tiens. Non. Pas la peine d’insister. Je retourne me coucher et puis c’est tout. Ne pas déranger svp.

PS : En raison de diverses occupations personnelles que je ne pouvais pas remettre, j’ai pris du retard dans les tests. Dès le milieu de la semaine prochaine, on devrait repartir avec les tests de Test Drive Unlimited 2, Marvel vs Capcom 3 et Kirby, entre autres.

 

 
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