Publié le Dimanche 29 novembre 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Rendez-vous chez le coiffeur

- Chérie, je vais te faire rire...
- Ah ? Ben vas-y toujours, raconte ta blague...
- J'ai pris rendez-vous chez le coiffeur...
- Pour qui ?
- Pour moi...

Et effectivement, elle a ri. 

Le fait est que j'ai bel et bien pris rendez-vous chez le coiffeur. Pour moi.
J'ai horreur de me raser. Et ça, depuis que mon corps a décidé qu'il n'y avait pas de raison que j'y coupe, que tous les hommes passaient par là et que, zou, allez, on va faire pousser du poil sur les joues, autour des lèvres et sur le menton.
J'ai horreur de me raser. C'est d'un chiant...
Limite je rêverai de vivre dans une communauté de barbus.
Mais bon. J'ai horreur de la barbe quand elle est trop longue : ça gratte, ça gène...
Bref, je suis un éternel insatisfait de la pilosité faciale.

Résultat, au grand dam de ma chère et tendre épouse, je ne passe sous le rasoir qu'une fois par semaine, et encore, les semaines où je suis bien luné... Et parce que c'est débrousaillage total, j'en profite pour me faire le crâne par la même occasion. Bon. Par contre, pour le maillot, euh, non. J'ai assez à faire avec la tête pour ne pas tenter de jouer les jeunes imberbes. Et le premier qui essaie de m'épiler à la cire, j'en fais un décalcomanie sur mon mur.

Là, ça faisait au moins... pfff... trois semaines bien tassées que j'avais soigneusement évité de passer par la case Wilkinson quatre lames. Ce qui finalement me donnait un peu l'air de Chewbacca avec une calvitie précoce. Avec un bonnet et une hache, j'aurais pu faire bûcheron canadien ou, avec quelques kilos en plus, j'aurais pu jouer les sosies de Demis Roussos.
Ma femme refusait de m'approcher à moins deux mètres pour m'embrasser et mes filles ne le faisaient que parce qu'elles savent que si elles ne m'obéissent pas, je leur plonge les doigts dans l'eau bouillante à la prochaine fournée de penne rigate.

J'ai compris que la situation était même carrément dramatique quand ma femme a refusé mes avances parce que coucher avec un ours, ça la tente moyen et que mes maîtresses ont commencé à ne plus répondre à mes appels.

Finalement, j'ai trouvé la solution : aller chez le coiffeur. Mais bien entendu, un coiffeur qui ferait aussi barbier. J'ai donc pris rendez-vous et me suis rendu dans cette noble institution où les femmes sont trop maquillées et les hommes... euh... aussi. Je tiens à dire que je n'avais pas mis les pieds chez un coiffeur depuis une bonne dizaine d'années. C''était donc, plus qu'un rendez-vous, une véritable aventure pour moi.

- Bonjour, j'ai pris rendez-vous pour un rasage...
- Bonjour Monsieur, on vous fait une coupe aussi ?
- Euh... vous m'avez bien regardé ? Si vous me proposez un shampooing en plus, je vous mords... Non, je veux un rasage intégral.
- Intégral ?
- Je parle du visage et du crâne, petite coquine. Pour le reste, laissez-moi votre numéro de téléphone et on arrivera bien à se trouver un moment de libre...
- Bien, suivez-moi Monsieur...

Et c'est comme ça que je suis retourné chez le coiffeur. Je me suis fait raser. Rien d'extraordinaire à ça, si ce n'est le plaisir que l'on prenne soin de vous pendant une grosse demi-heure. Sympa. Pas inoubliable, mais sympa.
Bon. Pour tout avouer, le résultat a été inférieur à mes espérances. En d'autres termes, je me rase mieux, et de plus près. Et pourtant, j'avais choisi un coiffeur classe et non pas le premier salon venu... Déçu, donc. Mais j'ai passé un bon petit moment quand même.
Et pour ceux qui se demandent... oui, la discussion avec la coiffeuse était vraie. Et vous savez la meilleure ? 

...elle m'a donné son numéro de téléphone en sortant.

A part ça, la semaine a été très mouvementée. J'ai été à deux doigts de divorcer. Eh oui. Ce sont des choses qui arrivent, dans la vie. Mais finalement, j'ai quand même décidé de donner à mon couple une autre chance. Comprenez-moi bien : je n'avais pas spécialement envie de retourner à la case célibat, à la base. Mais il y a des choses que l'on ne peut tolérer. Que l'on ne peut pardonner. Et ma femme a franchi certaines limites qui m'ont amené à me poser des questions profondes sur la viabilité de notre avenir. En effet. Hier midi, quand j'ai voulu me servir un apéro, je me suis rendu compte qu'elle avait oublié de racheter du Ricard (modération, machin, tout ça). Intolérable. J'ai hurlé. J'ai menacé. J'ai cassé quelques vases, deux fenêtres et une porte. Enfin, rien d'excessif, quoi. Tout en retenue. Et finalement, pour me calmer, j'ai pris un triple whisky (modération aussi, truc, bidule).
Oui, je sais, vous allez prendre ça pour de la faiblesse. Vous allez vous dire que j'aurais dû la foutre dehors, la frapper, ou je ne sais quoi d'autre. Mais je n'y peux rien. J'ai le coeur tendre et je suis, malgré tout, toujours amoureux de ma femme. Alors je lui ai pardonné. Je lui ai d'autant plus pardonné que le soir même, ma fille aînée et elle m'ont préparé un petit apéro dînatoire plutôt sympathique. Et je tenais à raconter toute cette histoire ici parce que vous n'imaginez pas la fierté que j'ai pu ressentir : ma fille, à 4 ans et demi, dans la cuisine, à préparer des toasts pour son papa.
C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte à quel point on a réussi l'éducation de ses enfants, que la vie est merveilleuse et que l'on est quand même bien chez soi.

Je terminerai par vous parler quand même un peu boulot. Comme vous avez pu vous en rendre compte lors du résumé de la soirée Microsoft Canal +, une sublime, jeune et très talentueuse jeune demoiselle a rejoint notre équipe. Constance Pinson va faire un petit bout de chemin avec nous et nous régaler désormais de ses photographies. Cela nous permettra également, désormais, de vous parler des soirées auxquelles nous sommes conviés. De mieux vous présenter un autre aspect de notre métier (et pas le plus désagréable). Et surtout, cela permettra d'avoir enfin des photos de qualité sur un site de jeux vidéo, et non pas des ersatz d'images mal cadrées, floues et sans intérêt comme on en voit malheureusement trop souvent. Je tiens donc à la remercier sincèrement, et à l'embrasser tendrement, pour avoir accepté de plonger pour quelques temps dans ce monde étrange et hors du commun qu'est le journalisme. Quant à ceux qui me demandent régulièrement où nous nous sommes rencontrés, qui elle est réellement, et ce qu'en pense ma femme, je leur répondrai que même si je vous étale souvent certains aspects de ma vie privée dans ces colonnes, permettez que je me garde un petit jardin secret. Vous n'en saurez donc rien.

Sur ce, la semaine prochaine, vous découvrirez la nouvelle gamme Packard Bell (soirée jeudi), un nouveau mobile Motorola (soirée mardi), mais aussi quelques tests, parce qu'il faudrait que je rattrappe un peu mon retard, comme celui de Left 4 Dead 2 (enfin reçu), ou Blood Bowl (360). Je vous publierai même le test d'un lecteur, qui nous a fait le plaisir de nous envoyer son test de Gran Turismo sur PSP. Ah oui, il devrait aussi y avoir le test d'Avatar. Enfin, comme d'habitude, tout dépendra du temps, du sommeil, de la vie, des rendez-vous, et de la grippe A.