Publié le Dimanche 1 septembre 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Sur les nerfs

Après les vacances compliquées liées à la maladie de ma fille et les deux dernières semaines particulièrement éprouvantes liées à son hospitalisation, j’avoue n’avoir que peu d’appétit quant à l’écriture de cet édito. Limite à vous coller les mots « bonne rentrée à tous », éventuellement suivi d’un « allez tout vous faire foutre » pour le plaisir parce que bon, quand même, on ne se refait pas. Limite à clore la page ainsi, sans plus de précision ni autre soliloque destiné à, au choix, vous faire part de mes dernières expériences, mes dernières réflexions ou mes derniers coups de gueule contre une humanité qui semble exister dans le seul but de me casser les gonades.

Ainsi s’achève donc un nouvel été et j’avoue n’avoir jamais eu autant besoin de repartir immédiatement en vacances. Un gros besoin d’évacuer, de me changer les idées et de me reposer pour de bon, l’esprit et les nerfs.

C’est vrai. J’suis un peu sur les nerfs. Juste un peu.
D’ailleurs, ma femme, d’habitude si prompte à sauter sur n’importe quelle occasion de me pourrir la vie, le voit bien que je suis complètement à bout. Tenez, vendredi, elle n’a même pas osé me dire quoi que ce soit quand j’ai chopé le mec qui voulait me piquer mon blé dans le métro, en tirant violemment son bras (qui a fait un gros craaac au passage) et en lui envoyant mon genou dans le nez (qui a fait un gros craaac aussi au passage). Et pourtant, elle avait bien vu, elle, que le gars me tapotait juste l’épaule pour me rendre mon portefeuille que j’avais fait tomber sur le chemin.
Et elle n’a pas osé m’expliquer non plus, quand j’ai commencé à démonter le pare-chocs de la voiture qui était en double-file et qui m’empêchait de sortir de la place où j’avais garé ma bagnole, qu’en fait, c’était peut-être le même modèle et la même couleur, mais que ma voiture à moi, était un peu plus bas dans la rue.

J’suis un peu sur les nerfs. Juste un peu. Et juste un peu perturbé aussi. Hier, j’ai retrouvé les yaourts dans le four et le reste de tarte aux mirabelles dans le lave-vaisselle. Pire, j’ai failli mettre du Glenfiddich 26 ans d’âge dans du coca et de l’ice-tea dans le Ricard. Je vous dis que je n’ai pas toute ma tête.

Même moi qui d’habitude suis prêt à faire péter le champagne pour fêter le retour de la marmaille à l’école (et donc le retour de la tranquillité dans la maison), a juste ouvert une bouteille de Perrier hier. Bon. C’était pour faire des Mojitos. Mais quand même. Enfin, ça aurait été pour faire des Mojitos si j’avais pensé à acheter du citron vert. Et du sucre de canne. Et que j’avais vérifié qu’il restait du Rhum. Mais l’idée était là, non ? Et du coup, j’ai failli mettre du Perrier dans mon An Cnoc 35 ans d’âge.

Va falloir que je me reprenne. Que je me secoue. Et pas seulement la stouquette en tourniquet debout sur une table, mais bel et bien tout ce qu’il y a autour.





Et allez tout vous faire foutre.