L'Edito du dimanche

 

Publié le Dimanche 18 novembre 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Tous à poils

image« Tu vois », me disait mercredi soir une amie de ma femme, alors que nous regardions la télé au lit, « un mec qui est épilé, ça se voit que c’est un mec qui prend soin de lui ».
Une simple phrase, lancée sans arrière-pensée, juste pour souligner la beauté d’un quelconque bellâtre aux cheveux longs qui passait à la télé pour une pub pour les slips, les jeans ou je ne sais quelle autre connerie dont on vous vante les vertus à grands renforts de mannequins gaulés comme des Apollons. Bon, une fois sur vous, ça ne donne vraiment pas la même chose et ça fait sac de patates, mais hein, ça doit être la coupe du vêtement qui au final n’est pas bonne…

Enfin bref. Même dite innocemment, cette phrase a éveillé en moi un sentiment de rébellion et de rejet instantané. « C’est clair. Regarde les cyclistes. Ils s’épilent régulièrement et c’est clair qu’avec tout ce qu’ils s’injectent dans le cul, ils prennent soin d’eux. Ils prennent d’ailleurs tellement soin d’eux qu’ils claquent à 60 piges d’un cancer. »
« Non mais ce n’est pas ce que j’ai voulu dire »
« Oui mais c’est ce que tu as dit. Alors avant de s’extasier sur n’importe quel surfeur à la con aux cheveux longs qui s’épile les couilles pour avoir la bite qui parait plus grosse, faut réfléchir. »

imageAprès avoir brièvement expliqué que oui, si la majorité des jeunes aujourd’hui se font le maillot, ce n’est pas, contrairement à ce qu’ils disent, par souci d’esthétisme, mais juste pour lutter contre un complexe d’infériorité né au gré des innombrables heures passées sur Youporn, la conversation s’est transformée en grand débat sur la pilosité, débordant au passage sur la calvitie.

A ce moment-là du récit, il est important de préciser que j’ai toujours bien vécu ma perte de cheveux. Pour plusieurs raisons. Déjà parce que ça m’a toujours emmerdé de me coiffer. Ensuite parce que c’est fou l’économie que je réalise sur le shampooing. Enfin, parce que mes partenaires ont toujours considéré cette particularité comme un atout charme et non pas un problème, ce qui a évidemment compté dans le fait que ce ne soit donc pas un complexe pour moi. Après tout, Bruce Willis et Vin Diesel, ils chient la classe.
Ça ne m’empêche pas, cela dit, à l’occasion, d’avoir une pointe de jalousie quand je vois passer un mec avec une touffe afro et d’avoir le tube de crème dépilatoire qui me démange. Mais c’est plus par pur sadisme que par réelle envie. Passer des heures à me démêler les nœuds à la brosse, très peu pour moi. Je laisse ça à Raiponce et à Archi, un ancien élève qui a passé l’année dernière à se pavaner avec sa chevelure, comme pour me narguer, oubliant au passage que la chute de cheveux est liée à un excès de testostérone, l’hormone masculine et non pas, comme pourrait le croire cette jeune génération élevée à Harry Potter, au fait d’être passé du côté obscur de la magie. Voldemort, s’il est chauve et qu’il a une tête de con, c’est juste parce qu’il était un peu mort à la base. Ou qu’il était cycliste, j’hésite encore. Du coup, je lui lance un défi, au « pavaneur » : Se raser la tête. Juste la tête. Et pour avoir une portée utile, le faire intelligemment et poster ses mèches coupées à Solidhair, une association qui collecte les mèches de cheveux naturels dans le but de créer des perruques pour les femmes atteintes de cancer.  

image« - ce serait un beau geste pour une belle cause. » me lançait alors mon interlocutrice. « et toi, tu préfères les filles aux cheveux courts ou longs ? » me demandait-elle en faisant jouer sa chevelure sur sa poitrine dénudée dans le but de me ramener à de meilleurs sentiments…

J’avoue n’avoir pas de préférence. J’ai connu des femmes magnifiques avec des longs cheveux qui, détachés, allaient se perdre dans la chute de leurs reins. J’ai connu des femmes sublimes aux cheveux ultra-courts, passés à la tondeuse sans sabot. La longueur des cheveux n’a jamais, pour moi, fait la féminité ni la beauté.

Mais il est vrai que, malgré ma totale conviction d’un besoin d’égalité sociale entre l’homme et la femme, mon total soutien à la cause féminine à travers le monde, il y a une chose sur laquelle je reste intransigeant. Le poil. On y revient toujours. Si là aussi je n’ai aucune revendication ni aucune préférence sur la taille pubienne, il en est tout autre sur les autres membres. Car une jambe ou une aisselle de femme sera toujours plus séduisante et émouvante glabre que velue.
N’y voyez aucune logique ou aucune volonté d’imposer un quelconque diktat physique. Après tout, chacun et chacune fait ce qu’il veut. Mais d’un point de vue strictement personnel, le poil sur les jambes ou les aisselles d’une femme, j’ai du mal.

« Tu vois », ai-je alors conclu en me tournant vers ma partenaire. « une femme qui est épilée, ça se voit que c’est une femme qui prend soin d’elle ».

 

 
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