Publié le Dimanche 11 mai 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Y'a des grosses baffes dans la gueule qui se perdent

Je vous ai déjà parlé de mon aversion pour les tongs. De mon inimitié pour les routiers ou du peu d’estime que j’ai, en général, pour ces professions qui s’estiment au-dessus de la fange populaire, qu’il s’agisse de politiques ou de médecins par exemple. Il y a une profession que l’on pourrait rajouter à la longue liste des abrutis congénitaux dont la société ferait bien, un jour ou l’autre, de se séparer une bonne fois pour toutes en les balançant à la flotte les deux pieds lestés par du béton : les banquiers.
Et quand je parle de les rajouter à la liste, c’est dans le haut, hein.

Il y a quelques jours je décidais d’aller placer quelques centaines d’euros à la banque, fruit de la vente de stupéfiants et de mon petit réseau de prostitution (il s’agit en fait de simples et maigres royalties, ayant cédé il y a déjà quelques temps mon Empire).
Je me rendais donc, avec quelques liasses en main, à la banque. Je ne la citerai pas, pour des raisons évidentes de respect de la loi et des marques, parce qu’on ne sait jamais, la Banque Postale pourrait mal le prendre. Notez toutefois que la banque en question n’a finalement que peu à voir avec ma mésaventure, toutes étant au même niveau nauséabond.
Mais bref. L’idée était de déposer cette somme sur le compte de ma fille cadette. N’y voyez certainement pas là la générosité sans borne d’un père aimant et dévoué pour ses enfants. C’est simplement que les gamins ont souvent des comptes épargne qui rapportent plus.
Toujours est-il qu’on m’a refusé le dépôt. Motif : je n’avais pas le numéro de compte. Crédule, j’avais cru inutile de m’en munir : grâce à l’informatique, aujourd’hui, on arrive à faire des merveilles. Mais là non.

« - Bien sûr qu’avec mon ordinateur, je peux avoir accès au numéro de compte de votre fille
- Mazeltov ! Hare Krishna ! Vous pourriez me le donner s’il vous plait ?
- Non je n’ai pas le droit…
- Pardon ?
- Ce sont les nouvelles règlementations. Vous devez apporter le livret de famille, le numéro de compte et une pièce d’identité.
- Et un échantillon d’urine aussi ?
- C’est comme ça monsieur.
- Non mais attendez… j’ai un de mes comptes ici, ma femme a un compte ici, mes deux filles y ont leur compte, je ne doute pas un seul instant que les liens de famille soient indiqués sur votre machine, voire même les dates, l’heure et la position de conception de mes enfants. Je vous demande juste le numéro de compte pour déposer de l’argent. Pas pour en retirer, hein. Là je comprendrais les précautions. Mais pour en déposer. Vous donner de l’argent. Argent que la banque ne se privera pas de faire fructifier et qui lui servira à payer votre salaire. J’ai des sous, oulala regardez les beaux billets. Moi vouloir les donner à vous.
- Oui mais c’est comme ça. Il me faut le numéro de compte.
- Que vous avez là sous les yeux.
- Oui mais je n’ai pas le droit de vous le donner. »
Et je vous passe le ton énervé et désagréable de la dame du début à la fin de la conversation. Déjà, quand ils vous accueillent au guichet, c’est sans bonjour mais avec un « Au suivant » qui vous catalogue déjà comme du bétail qu’on va marquer à vif.

Elle a eu chaud. Je vous jure. J’étais super pressé parce que je devais récupérer rapidement ma fille à l’école pour l’emmener chez le médecin. J’étais déjà en retard. Sinon, je serai resté faire un scandale et lui aurai sans doute composté la tronche à coups de cartons prépayés.
Là, je suis simplement sorti en lui expliquant la chance qu’elle avait que je n’aie pas le temps de m’occuper de son incompétence de grosse connasse.

Je vous rassure, c’est désormais la même chose dans la quasi-totalité des banques, qu’elles soient postales ou non. S’il reste encore – Allah est grand – quelques guichetiers sympathiques qui privilégient le contact avec le client, la plupart du temps on doit faire face à de gros débiles irascibles. Aussi hallucinante cette affirmation soit-elle, les banques ne sont plus habilitées à prendre votre argent. Ou même vous en donner. Ah ça, pour vous refourguer une assurance bidon ou des produits financiers comme de vulgaires escrocs de ventes privées, ils sont champions. Ils vous harcèlent même au téléphone : « - votre conseiller bancaire veut vous rencontrer. - Oui mais pas moi. Moins je le vois mieux je me porte. ».
Mais aujourd’hui, par exemple, pour tout dépôt ou retrait de 1000 € ou plus, il faut prendre rendez-vous 48 heures avant. Et quelle que soit la somme, même pour leur donner de l’argent à placer sur votre compte, effectuer un test ADN et un prélèvement anal. Par contre, hein, pour un engagement sur un produit financier, même pas besoin de signature. L’acceptation par téléphone suffit…

Le mot « banque » n’a jamais aussi mal porté son nom. On vous sort de fausses excuses de sécurité (les braquages de banque ont toujours été anecdotiques, du moins dans leur nombre) alors qu’aujourd’hui, vous avez plus de risques de vous faire braquer en retirant de l’argent à un distributeur qu’un caissier lui-même. On vous sort des raisons d’économies d’organisation. Economies pour les banques. Les nouveaux travaux et les nouvelles réorganisations, vous allez les financer avec l’augmentation du prix de votre carte bleue et des agios. On vous sort tout un tas de raisons plus ou moins fumeuses qui finalement ne sont que de la poudre aux yeux pour masquer l’évidence. Les banques sont la plus grande organisation criminelle du pays et à ce titre.

Pour finir, je vous rappelle qu’une rencontre avec toute l’équipe de GamAlive est prévue pour le week-end prochain. Le jour doit être encore défini : vendredi ou samedi. Mais le lieu est déjà connu : Versailles. Nous vous ferons une news dans la semaine pour vous donner tous les détails et horaires (le soir).
Seront présents, si tout va bien, Sylvain, Vincent, Alexandre et Walid. Moi aussi, bien entendu. Et vous pourrez assister en direct à l’arrestation de Walid par la DGSE pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ».
Bref. Viendez nombreux (ou pas) boire un coup avec nous. Et nous offrir des verres. Venez avec vos copines. Vos sœurs. Vos femmes.

Sur ce, hein…