Publié le Dimanche 11 août 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Ceci est un message du CPM : Comité Pour le Monokini

Une fois n’est pas coutume, j’ai cédé la semaine dernière à la pression « populaire ». Vous réclamiez, en effet, depuis le début de l’été, un édito sur les tongs. Ayant lâché mon venin sur cet abomination les deux précédentes années, je ne comptais pas forcément y revenir avant deux ou trois saisons. Mais votre insistance a eu raison de ma réticence. Et puis, de toute manière, cette saloperie qui est une insulte au bon goût et à l’hygiène méritait bien qu’on s’y recolle pour une couche supplémentaire. Si fait.

Il y a toutefois une autre de mes marottes que je mets régulièrement à la lumière de mes éditos. Et c’est… le monokini.

Selon une récente étude (BVA pour Le Parisien) menée auprès de 989 personnes, 21% des 18-34 ans seulement s’adonnent à cette pratique alors qu’ils sont 53% des 50-64 ans. Au total, 81% des femmes ne se mettraient plus en monokini de nos jours. Pire encore : 13% des femmes trouvent cette pratique dégradante.

C’est triste. Loin de moi l’envie de jouer les psychopathes obsédés sexuels, mais rien n’est plus agréable qu’une jolie paire de seins nus sur la plage. Une belle poitrine qui bronze sous un soleil d’été, c’est l’essence même des vacances. C’est le plein synonyme de la liberté.
Que ce soit clair : ce n’est pas la question d’être ou non un gros pervers à mâter les nichons en se tripotant et en plus, le sable, ça fait effet peeling sur la stouquette, c’est trop chouette. Il n’y a strictement rien de sexuel, sur la plage. C’est juste la nature, l’eau, le soleil, la liberté. C’est justement là toute la beauté des vacances en bord de mer. Etre libre.
Loin des gros lourds, des dégénérés mentaux, des rebus de la société, des abrutis congénitaux, véritables publicités vivantes pour l’euthanasie, et qui passent leur temps à insulter les femmes habillées un peu trop court ou un peu trop sexy à leur goût dans le métro ou dans la rue.
Loin des clichés liés à la mode, à la sexualité, à la perversité de quelques mongoliens qui aimeraient enfermer les femmes à la cuisine, engoncées dans une Burqa… A ce propos, je ne sais plus qui disait « celui qui veut envoyer sa femme dans la cuisine, c’est qu’il ne sait pas quoi en faire dans la chambre », mais il avait, pour le coup, bien raison.

Tout ça pour dire que le monokini est apparu dans les années 70, suite à la révolution sexuelle initiée par mai 68, et s’est rapidement imposé comme une forme de liberté pour les femmes. Liberté de disposer de son corps. Liberté de s’afficher en public. Liberté d’aimer son corps, aussi.
Finalement, les époques n’ont pas vraiment changées. En témoignent, comme je le citais dans le paragraphe précédent, les nombreuses insultes désobligeantes faites aux femmes qui osent des tenues sexy.
Du coup, c’est assez incompréhensible cette envie de mettre le haut sur la plage.

Et non, c’est bon, ne parlez pas de cancer de la peau et autres joyeusetés répétées ad nauseam par les dermatos. Le barbecue aussi, c’est cancérigène. Le hamburger dégoulinant de gras (oui, même celui de chez Burger King, bande d’abrutis) ça vous bouche les artères. Les légumes sont saturés de pesticides. Les viandes de farines animales… bref, tout ça pour dire que d’une part, tout dans la vie tue à petit feu, quoi que vous fassiez. D’autre part, personne ne vous demande d’aller sur la plage sans crème protectrice, aux heures les plus chaudes de la journée.

Juste que, merde, le monokini, c’est beau. C’est un appel à la beauté féminine.

C’est hallucinant, finalement, de voir cette jeune génération élevée au porno, multipliant les partenaires sexuels, ayant une sexualité à ce point débridée que certaines jeunes femmes ne savent pas que l’éjaculation faciale n’est pas un passage obligé à toute relation sexuelle, qui n’ont finalement pas énormément de respect pour leur corps, et qui s’offusquent d’une paire de seins nus sur la plage.
Y’a comme un truc qui cloche dans leur raisonnement, là. Y’a comme une odeur de puritanisme américain qui s’abat sur l’Europe.

Femme, ma sœur, mon amie, mon amour, libère-toi. Laisse tomber le haut de ton maillot de bain et va offrir à la Nature ta poitrine. Laisse-la respirer les embruns, laisse-la balloter au fil des vagues, laisse-la aux yeux des promeneurs de sables, souriants devant tant de beauté.
En plus, un maillot de bain mouillé sur les nibards, c’est quand même vachement désagréable.

Bref. Dites oui au monokini. Même toi, Stéphanie (je vous ai déjà parlé d’elle ou bien… ?). Si, si. Toi aussi, laisse tomber tes affreux une pièce et laisse-toi griser par le plaisir de courir seins nus sur la plage pour te jeter dans une eau fraîche à t’en faire faire durcir les tétons.

Le Monokini, GamAlive vote pour.