Publié le Jeudi 11 octobre 2012 à 09:28:00 par Laurent Benoit

 

Dishonored acclamé par les critiques

Baroud d'honneur pour le déshonoré

Dishonored est disponible depuis deux jours en France et pas encore dans le reste du monde qu'il a déja rallié à lui toutes les critiques vidéo-ludiques. Et pas que. Les joueurs sont (globalement) aux anges. Dont votre serviteur, qui rêve désormais toutes les nuits d'huile de baleine bien grasse, de long couteaux luisants et d'étreintes mortellement silencieuses entre des hommes qui... enfin bref, Dishonored c'est d'la balle les cocos !

Les principales notes sont tombées depuis la sortie du jeu, et le résultat, c'est un majeur de promotion 2012 :

Critiques francophones :

• Gamalive – 4.5/5
• CanardPC – 15/10
• JeuxVidéoMagazine (Joystick) – 19/20
• JVCom – 19/20
• Jeuxvideo.fr – 9/10
• Gamekult – 8/10
• Gameblog – 4.5/5
• Nofrag – "Achetez-le"
• Eurogamer FR – 10/10 (version PC), 9/10 (version console)
• Gamers – 9/10
• Lyon Capitale – 4.5/5
• Le Monde – "Jeu d'orfèvres"
• Gizmodo (test publié dans 20 Minutes) – "Magistral !"

Critiques internationales :

• GameArena – 10
• The Escapist – 5/5
• CVG – 9.5
• IGN – 9.2
• PC Gamer – 92/100
• InsideGames – 92/100
• Polygon – 9
• Destructoid – 9
• EDGE – 9
• OPM UK – 9
• Gamespot – 9
• Gamefront – 90/100
• Joystiq – 4.5/5
• GameSpy – 4.5/5
• G4TV – 4.5/5
• 1UP – A+
• GameInformer (US) – 8.75
• Eurogamer UK – 8
• GiantBomb – 4/5
• Kotaku – “YES”
• Metacritic (version PC, hier à 13 heures) – 91/100
• Metacritic (toutes version, hier à 13 heures) – 89/100

Les seuls qui ne comprennent rien à la vie sont ces vieux croulants de Famitsu, qui ont collé 39/40 à Resident Evil 6 contre un petit 35/40 pour Dishonored. Notez qu'à l'inverse de Dishonored, Resident Evil s'est ensuite fait pulvériser sur Metacritic par des fans en colère jugeant les notes des gros médias complètement tronquées.

Tandis que le jeu s'est retrouvé en têtes des commandes d'Amazon.co.uk après la diffusion des tests de la presse, la popularité du jeu reste à construire : des sondages réalisés par plusieurs magazines indiquent pa ailleurs qu'une bonne moitié des sondés ne s'intéresse pas à ou ne connaissait pas Dishonored avant sa sortie en magasin.

Sur le net, les joueurs se déchaînent. L'engouement qui est monté au fil des mois peut enfin exploser en cris de jois, ou de déceptions pour quelques-uns, voire en trolls pour certains. Les plus médisants estiment en effet que Dishonored n'est finalement qu'un énorme soufflé médiatique qui n'avait pas lieu d'être. 
Beaucoup de joueurs comparent d'ailleurs l'état d'esprit de la sortie se rapprochant de la polémique qui avait entouré la sortie de Deus Ex Human Revolution à l'été 2011 (le jeu avait déçu beaucoup d'attentes tout en demeurant l'un des succès critiques et commerciaux de la fin d'année, et ayant été reçu comme un jeu "atypique" par la presse).
Pour Dishonored, d'un côté, les timbrés hardcore sont scotchés sur le jeu et les forums fleurissent de retours partagés. En face, ça trolle à tout va dans la jeune communauté et ceux qui ont décidé que le jeu ne méritait pas ses éloges. Et bien sûr, les premiers speed-run sont parus, certains ayant fini le jeu en moins de 6 heures en rushant comme des malades.

De manière plus générale, les premières observations tendent à signaler que la sortie du jeu, bien qu'elle dégoûte les fans à l'étranger (qui ne pourront y jouer que vendredi), connaît une variation de popularité. D'autres joueurs louent le jeu pour son ambiance et sa rejouabilité, les deux principaux points qu'ils attendaient.

Du côté des déçus, si on fait exception de tous ceux qui ont bêtement jeté directement le jeu au feu à cause de ses textures, certains joueurs ont critiqué un gameplay parfois jugé archaïque et absolument pas en phase avec les jeux contemporains.
D'autres se plaignent d'une IA pas assez poussée à leur goût, quand les problèmes incriminés ne sont pas tout simplement des soucis de performances sur diverses configurations isolées. 

A titre d'exemple, je joue personnellement sur un portable, avec une configuration core i7 3610QM, 6 go de RAM et une Geforce 650M 1 go, et le jeu tourne à fond en 1920x1080 sans chutes de FPS. Il semble cependant mieux s'en tirer sur les multicoeurs et les unités graphiques proposant au moins 1 go de RAM embarquée. Cependant, après différent benchmarks, il apparaît correctement optimisé pour tourner sur des configurations plus modestes, bien que visuellement ça se dégrade. Mais le jeu nécessite globalement moins de ressources qu'un Borderlands 2 par exemple.

Du côté de Bethesda et Arkane, la sortie du jeu est l'occasion de voir quelques articles intéressants publiés pour l'occasion. 

Chez nos confrères de Kotaku, le designer Harvey Smith révèle par exemple que les missions ne comprendront pas de longues batailles contre des boss car l'équipe voulait éviter « quelques principes fondamentaux sur lesquels les jeux vidéo sont construits ». Il précise que les boss se combattent toujours de la même façon : "il vous montre son point faible, vous devez le toucher trois fois et puis recommencer à nouveau". 

Pour Smith, c'est une solution de facilité, bien qu'il apprécie en voir dans certains titres, citant Shadow of the Colossus comme un de ses jeux favoris :

"C'est l'un des 100 meilleurs jeux de tous les temps, si vous voulez mon avis. Mais pour Dishonored, nous ne voulions pas nous concentrer là-dessus et nous avons fait bien attention d'éviter ce genre de choses. […] J'imagine que nous n'avions pas réellement l'impression que ce jeu avait besoin de boss à combattre".

De son côté, Le Monde publie une petite interviewe de Viktor Antonov, directeur artistique du jeu, qui parle de son travail sur l'ambiance et l'univers du jeu (et confirme en passant que The Crossing, l'autre projet steampunk/post-apo de Arkane, est définitivement avorté).
Antonov cite Blade Runner, Metropolis et Dark City comme sources d'inspirations ayant servi à "mettre la ville en avant", et que pour rendre le background du jeu cohérent, les développeurs sont allés jusqu'à "[imaginer] l'histoire de Dunwall jusqu'à 10, 20, cent ans avant le début du jeu".

Pour ma part, oserai-je dire que ma seule déception personnelle reste la musique, efficace mais pas assez présente (encore que, elle sert d'indicateur sonore pour l'infiltration si vous jouez sans HUD) et l'absence d'un pack de textures HD promis à l'origine par Arkane. Mais tout cela compte à peine dans la balance. Et bien sûr, je vous invite aussi à tester ce jeu. Particulièrement si Thief, Dark Messiah of M&M, Deus Ex HR ou Bioshock ont fait partie de vos plaisirs vidéo-ludiques de ces dernières années. Et même si ce n'est pas le cas. Vous aimerez passionnément ou vous n'aimerez pas, mais il ne vous laissera pas indifférent.

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