Publié le Vendredi 1 juillet 2011 à 10:57:00 par Cedric Gasperini

 

Pourquoi vous ne verrez pas de photos de la Japan Expo

Parce que !

Comme chaque année, la Japan Expo se déroule au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Plus de 160 000 visiteurs y sont attendus sur les 4 jours que dure le festival.

Les hostilités ont débuté hier matin. Elles se termineront dimanche soir.

Et comme chaque année, on peut se dire que la Japan Expo n'aime pas les journalistes.
A moins, en fait, que les organisateurs pensent que le prix d'entrée qu'ils pratiquent, comme le prix des choses vendues sur place, est une véritable arnaque et que le salon ne vaut pas les 12 ou 15 € que coûte la place...
A moins qu'ils n'aient, tout simplement, pas trop compris comment marche le marketing, mais aussi le respect d'une profession.

Parce que comme chaque année, si vous êtes journaliste et que vous voulez entrer dans la Japan Expo, on vous fait signer un petit papier vous interdisant toute publication de photos avant le lundi 12h... le lendemain de la fin du salon...

Allez comprendre...

C'est sans doute l'un des "NDA" (Non-Disclosure Agreement) les plus stupides qu'il m'ait été donné de voir durant ma désormais assez longue carrière.

En premier lieu, ils se coupent d'un formidable placardage publicitaire. Balancer les photos des stands de goodies (et il y en a un grand nombre) peut attirer les fans de la culture Japonaise et les aider à franchir le pas de la distance (Paris Nord Villepinte, c'est loin et chiant pour y aller).
Balancer les photos des cosplayer (les gens qui se déguisent) peut ajouter à la beauté de la fête. Et Dieu sait si cette année, il y en avait énormément. Et parfois très réussis. Et parfois très hideux aussi, mais au moins, ça fait marrer.

Bref, je suis certain que la fréquentation pourrait s'en trouver multipliée par la profusion d'articles et clichés publiés durant ces quatre jours.
Sans compter que les fans qui n'ont pas pu s'y rendre n'ont pas forcément envie d'attendre la fin du salon pour rêver sur les photos prises sur place...

Ensuite, interdire la publication de photos ou vidéos aux journalistes, c'est mépriser cette profession. Et quand on pose la question de savoir pourquoi les visiteurs lambdas, eux, ont le droit d'apporter leur appareil photo et de publier leurs clichés immédiatement, on nous répond "oui mais ce n'est pas pareil... et puis ils n'en mettent que 4 ou 5 en ligne...". Un peu comme si on se foutait ouvertement de notre gueule...

Vous êtes journalistes, on vous invite à couvrir l'évènement, mais attention, vous n'avez rien le droit de publier ou diffuser avant lundi, quand tout sera fini... La classe...

Alors j'ai le choix. Soit je fais fi de leurs volontés et je publie quand même les photos. Ce qui me vaudra sans doute quelques menaces de procès et de devenir persona non grata à vie sur le salon. D'un autre côté, la culture japonaise, c'est tout sauf ma tasse de thé, donc je ne perdrai pas grand-chose au change.
Soit je décide de ne rien publier du tout. Et puis bon, les photos d'une jeunesse désoeuvrée qui se réfugie dans des mondes débilitants n'ont finalement pas grand intérêt.
Soit j'obéis comme un bon petit soldat et j'attends lundi midi.

Sauf que je n'ai jamais été un bon petit soldat, vous me connaissez. Si j'avais embrassé une carrière militaire, j'aurais forcément fini devant le peloton d'exécution. Et publier quand même les photos, c'est leur offrir une vitrine qu'ils ne méritent pas. J'opterai donc pour la seconde solution. Pas de photo. Tant pis.

Vous ne pourrez pas vous régaler des nanas déguisées en gros bonbons roses à froufrous. Et un gros bonbon rose de 90kg, parfois, ça ressemble plus à un jambon et ça fait peur.
Vous ne pourrez pas vous régaler des Lara Croft d'1m50 avec talonettes. Ni des Dragon Ball Z. Ni des autres costumes. Ni de ce monde étrange, hors temps et hors réalité dans lequel vous avez l'impression de vous plonger quand vous pénétrez sur le salon. Ni du sublime stand Sega (le plus réussi, incontestablement), sa sculpture sur glace, ses nombreux jeux, son musée Sonic, ses bornes en libre accès vous permettant de jouer à tous les jeux Sonic jamais sortis sur consoles.

Et c'est d'autant plus dommage que la Japan Expo reste, quoi qu'il arrive, quoi qu'on en dise, et quel que soit le comportement débile des organisateurs, un rendez-vous exceptionnel, et tout à fait incontournable pour tout fan de culture Japonaise.

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