Killzone Mercenary (PS Vita)

 

Publié le Lundi 9 septembre 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Killzone Mercenary (PS Vita)

Mort de faim ?

imageLa question mérite d’être posée : l’absence de jeux sur une console fait-il que lorsqu’il y en a un potable, mais loin d’être génial, tout le monde doit s’extasier et l’encenser ? Non parce qu’il faut être réaliste : Killzone Mercenary, tout en restant honnête, est loin d’être une tuerie. Il se ferait d’ailleurs sans doute démonter s’il était sorti sur n’importe quelle autre plateforme. Mais sachant que les jeux sur PS Vita sont rares, et trop souvent moyens, que convient-il de faire exactement ?

Il faut être réaliste, tout de même : Le scénario du jeu est d’une nullité affligeante. Vous jouez Arran Danne. Un mercenaire qui, outre le fait d’avoir un nom qui frise le ridicule, vend ses services aux plus offrants… ou presque. Dans la guerre qui oppose les humains de l’ISA aux mutant Helghast, Arran Danne commence tout naturellement à filer un coup de main à ses compatriotes.

Comme dans toute guerre sale, il est embauché par l’ISA pour faire les basses besognes. Les missions impossibles derrière les lignes ennemies. Le sale boulot que l’armée ne peut pas faire. Et qui doit, la plupart du temps, rester secret.
En fait, Killzone Mercenary est une succession de missions balisées qui suivent une pseudo-histoire abracadabrante à base de génocide, de virus exterminateur et d’arme bactériologique. Parce qu’on le paye pour dégommer du Helghast, Arran va dégommer du Helghast. Puis il retournera – malgré lui – sa veste pour prêter main forte à ses anciens ennemis. Les dirigeants de l’ISA voulant éradiquer la planète Helghan avec ce qu’il y a de femmes et d’enfants, sans état d’âme, notre héros se découvre tout à coup une conscience.

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screenFinalement, on suit les missions sans véritablement s’attacher ni à la trame scénaristique d’une banalité affligeante, ni, et c’est plus grave, aux personnages.
Autre souci : les cinq heures de jeu proposées dans l’aventure. C’est court. Très court. Trop court, en fait. On reste clairement sur notre faim.

Pourtant, Killzone Mercenary a de quoi plaire. La jouabilité est impeccable. Les touches répondent parfaitement et on maîtrise assez bien les déplacements et la visée.
Le jeu, même en difficile, reste abordable et offre même un vrai challenge. Notamment lors des phases de hacks (des symboles à trouver) qui s’avèrent parfois très juste en temps et sont haletants. Bon, au bout de la dixième fois, ça devient très redondant, mais on ne s’en plaindra pas quand même.
Graphiquement, aussi, le jeu dépote. Il est magnifique, avec une excellente distance de vue, des décors détaillés et énormément de choses qui se passent à l’écran. Nombreux ennemis, nombreuses explosions… c’est l’un des plus beaux jeux sur la PS Vita, sans aucun doute.

screenTout au long de votre parcours, vous pourrez améliorer votre armement et votre équipement en achetant de nouvelles armes et armures au marché noir. Petit bémol : certaines armes, comme les fusils de sniper, sont totalement inutiles et inefficaces. Par contre, une armure plus performante (vous pourrez en choisir des plus ou moins résistantes et des plus ou moins furtives), voire un bon lance-roquettes, ça peut le faire grave face à certains ennemis (notamment les gros robots).
Les armes, justement, ont un bon rendu.
Vous pourrez même acheter un drone, pour éliminer silencieusement vos ennemis, ou une combinaison invisible, voire un bombardement aérien, pour ne citer qu’eux. Des bonus intéressants, voire inévitables à certains moments du jeu.

Bref, facile à prendre en mains, joli et varié, Killzone avait tout sur le papier pour tout déchirer.

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screenMalheureusement, en raison d’une IA catastrophique digne de l’intelligence d’une groupie de boys band, le jeu perd terriblement de sa saveur. Et l’intérêt du jeu en retombe rapidement. On en vient à déglinguer de l’ennemi par surprise, dans le dos, un maximum, juste parce que vider un chargeur sur des types qui laissent dépasser une tête ou un bras d’une cachette devient assez lassant. Quitte finalement à perdre toute la saveur du jeu. Avec en bonus des choses amusantes : tuer un ennemi dans le dos, c’est considéré comme un assassinat furtif. Au corps à corps, comme du combat puisque l’ennemi vous a vu (ces derniers se font d’ailleurs via un QTE, puisque vous devez passer votre doigt sur l’écran tactile suivant une direction qui s’affiche). Mais si l’ennemi vous a vu et que vous réussissez quand même à le choper dans le dos (ça arrive, ne me demandez pas pourquoi, qu’un ennemi décide tout à coup de vous tourner le dos pour vous combattre), ça redevient un assassinat furtif…

screenQuelques incompréhensions ou ratages de zones également : des ennemis qui vous repèrent deux salles plus loin parce que vous avez shooté un des leurs et qu’il a semble-t-il profité des deux secondes durant lesquelles il a poussé un râle d’agonie pour lancer une alerte rouge dans tout le bâtiment (ils sont reliés à une matrice, les Helghasts ?), ou d’autres qui ne bougent pas un cil alors que vous avez juste derrière la porte balancé une grenade…

Ajoutez des niveaux terriblement dirigistes, sous forme de simples couloirs à parcourir (avec quelques allers-retours) et des scripts aux ficelles grosses comme des camions, voire qui plantent un peu le scénario (les ennemis qui débarquent en ascenseur mais vous, pour sortir de la bibliothèque, vous devez faire le tour quand même et prendre les escaliers), et vous aurez un bon aperçu de ce qui ne fonctionne pas dans Killzone Mercenary.

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screenLe multi redore un peu le blason du jeu. Le seul souci étant de jouer en multi sur la PS Vita. Si c’est le cas, si vous le faites de temps en temps, Killzone Mercernary a son lot de modes sympathiques. 3, au total, pour 8 joueurs maximum seulement, mais qui sont efficaces. Sur 6 cartes, vous pourrez vous affronter en deathmatch solo (Mercenaire) ou par équipe (Guerilla), mais aussi en Zone de Guerre (différents objectifs à remplir tout au long de la partie, comme tuer un maximum d’ennemis, hacker des terminaux, mener un interrogatoire sur ses adversaires…).
Là encore, il vous faudra gagner de l’argent pour débloquer des armes, des équipements, et en profiter ou en faire profiter votre équipe. Simple, efficace, bienvenu face au mode solo trop court.

screenAu final, on reste tiraillé entre deux sentiments : celui d’avoir malgré tout un bon jeu enfin sur PS Vita. Joli, facile à prendre en mains… il serait donc dommage de passer à côté. Mais d’un autre côté, le jeu est loin d’être parfait, et surtout bien court en solo…
On conclura donc par le fait que oui, il vous faut Killzone Mercenary sur PS Vita. Parce que oui, sur cette console, on reste quand même sérieusement morts de faim. Mais qu’il ne faudra pas quand même vous attendre au jeu de l’année. Sympathique, mais loin d’être inoubliable.


 

 
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Killzone Mercenary (PS Vita)

Plateformes :

Editeur : Sony

Développeur : Sony

PEGI : 18+

Prix : 40 €

Killzone Mercenary (PS Vita)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

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