Publié le Mardi 25 juin 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de MotoGP 13 (PC, Xbox 360, PS3, PS Vita)

Chapeau deux roues

Alors que les jeux de courses de voitures battent leur plein, et parmi eux, les jeux de Formule 1, avouons que les courses de motos restent un domaine extrêmement confidentiel, d’un point de vue vidéoludique.
Pourtant, les amateurs de deux roues sont légion. Et c’est finalement une évidence que de leur offrir un jeu de courses de motos. C’est pourquoi sort aujourd’hui MotoGP 13. Espérons juste qu’il tienne la route. Sans jeu de mot. Enfin si, quand même.

MotoGP 13 est développé par les italiens de Milestone. Spécialisés dans les jeux de courses, on leur doit notamment la série des jeux de courses de voitures de rallyes WRC, dont le dernier épisode en date, WRC3, sorti en fin d’année dernière, était plutôt réussi, ou encore les jeux MUD et SBK Generations, des jeux de courses de motos, que ce soit sur terre ou sur route.

Autant dire que les développeurs sont en terrain connu.

MotoGP 13 propose plusieurs modes de jeu. Course rapide vous lance directement aux commandes d’une moto, sur un circuit, le tout choisi de manière aléatoire. Grand Prix vous permet de choisir votre pilote et votre circuit, et de faire vos réglages. Championnat vous fait courir une saison entière, et le mode Carrière vous permet de créer votre pilote et de le faire évoluer au fil des ans.

Le mode création est assez restreint. Pour ne pas dire véritablement frustrant. Une vingtaine de portraits à choisir (dont plusieurs féminins), quelques couleurs de casque dont certains à débloquer, on peut éventuellement choisir son pays d’origine, son âge, son numéro de dossard et ajouter de la couleur à sa combinaison. Et on peut choisir entre différents styles de course : neutre, coudes hauts, épaules en dehors, corps en dehors, à l’ancienne… juste de l’apparence qui n’aura pas d’incidence sur le jeu. Et c’est bien tout.


24 pilotes officiels sont disponibles, de Rossi à Lorenzo en passant par Pedrosa ou Marquez. 21 circuits sont également de la partie, du Mans à Silverstone en passant par Indianapolis ou Jerez.
A chaque course, vous pourrez choisir de modifier sa longueur, la difficulté de l’IA, la météo, l’usure des pneus, les dégâts, les problèmes techniques... Vous pourrez aussi modifier le niveau d’aide tel que la physique de la moto, freins auto, freins couplés, direction, trajectoire, et le nombre de rewind (rembobiner la course pour éviter une erreur ou une chute).

Notez enfin qu’avant chaque course, vous aurez accès au paddock, pour pouvoir voir les résultats en cours, régler la moto, ou faire un point technique. Niveau carrière, vous pourrez en plus embaucher votre mécano, changer d’agent, gérer votre écurie, et votre notoriété en consultant les Unes des journaux ou les messages laissés sur les réseaux sociaux par vos fans et vos concurrents, en fonction de vos résultats.

Ah. J’oubliais. Côté bolides, vous courrez sur MotoGP, Moto 2 ou Moto 3.

Sur le papier, donc, MotoGP 13 est assez séduisant, même si on notera quelques artifices sympathiques mais complètement accessoires (Unes de magazines, réseaux sociaux…) et quelques lacunes (personnalisation très faiblarde, pas de création d’écurie…).

Une fois la partie lancée, le jeu semble tenir en partie ses promesses. Les aides au pilotage permettent aux novices de prendre les commandes sans être dégoûté dès la première course. Même si, et ce au niveau de difficulté facile, il leur faudra tout de même 3-4 courses pour bien rentrer dans le rang et réussir à faire des temps corrects. Et sans doute le double pour réussir à gagner…
La moto est une discipline plus complexe que la voiture, avec des trajectoires plus délicates et un pilotage nettement plus compliqué. Qu’on se le dise.
Les pros, eux, enlèveront les différentes aides et retrouveront certaines sensations.


On est quand même loin de la simulation, même si différents réglages sont possibles sur la moto, et on pourra même citer un petit problème de ressenti physique et de survirage, légers, certes, mais bien présents.
Quant au moteur graphique, il n’est clairement pas à la hauteur des prétentions du jeu. Aliasing, pop-up, impressions d’accélération faiblardes, et gestion des collisions totalement hasardeuse… Ce n’est pas moche, notez bien. Mais c’est loin d’être à la hauteur des cadors du genre tels que Forza Motorsport, citer le boss.
L’IA, enfin, connait quelques ratés et pourra parfois agir comme si vous n’étiez pas là, vous rentrant dedans sans sourciller (et quand on enlève toutes les aides, ça peut être très problématique).

Allez, malgré ses nombreux petits défauts, on l’aime bien, ce MotoGP 13. Ce n’est certes pas le jeu de l’année et il aurait mérité un petit effort sur les options, le graphisme et le ressenti global. Mais il s’en sort quand même honorablement. Les sensations restent agréables et un pilote retrouvera un peu de cette adrénaline qui le porte au guidon de sa machine. Le mode carrière est intéressant, notamment parce qu’il vous permet de bien progresser et de bien vous faire aux courses, aux comportements des pilotes, et vous habitue au pilotage particulier des motos de courses. Le tout sans trop vous pénaliser au départ. La gestion de la météo et la nécessité d’adapter son bolide en fonction est également un point fort.
D’autre part, le jeu est jouable à deux sur le même écran, et également en ligne jusqu’à 12.

Au final, donc, MotoGP 13, sans devenir une référence absolue du genre, s’impose comme un bon petit jeu, bien fichu, agréable à prendre en mains, et qui devrait combler les fans. Il a surtout le bon goût de s’adresser aux novices comme aux confirmés, et devrait proposer aux uns, comme aux autres, plusieurs heures de plaisir sur les pistes. C’est tout ce qu’on lui demande, finalement.