Publié le Jeudi 16 avril 2009 à 12:29:00 par Cedric Gasperini

[Test] Le Parrain II (Xbox 360/PS3/PC)

Dom ze Don

Dans le même esprit que son premier jeu Le Parrain, Electronic Arts nous sort une suite, toujours inspirée de la célèbre et formidable trilogie de Francis Ford Coppola. Notez bien le « inspirée » et non pas « adaptée ». La différence est importante. Tout comme pour le premier jeu, en effet, EA a décidé de se servir de l’histoire originelle pour en inventer une, parallèle.

Nous sommes en 1958. Michaël Corleone est sous le coup d’une enquête diligentée par le Sénat. Il doit donc se tenir à carreaux et faire profil bas quelques temps. C’est vous, Dominic, un capo de premier ordre, qui va s’occuper des affaires le temps que tout cela se tasse. Après lui avoir donné l’apparence que vous désirez (tout en restant bien dans le style italo-mafieux), vous allez en suivre l’histoire qui, comme de bien entendu, va venir s’insérer dans les évènements du film Le Parrain II.

Il va donc falloir tenir les affaires, faire face à la concurrence, mais aussi développer vos activités, qu’elles soient ou non légales. Et tout cela sans une once de pitié.

Comme d’habitude, vous allez tenter de faire la mainmise sur les commerces et tripots de la ville. Il faudra pour ce faire, non seulement aller récupérer des magasins et intimider des tauliers, mais également les défendre contre les attaques ennemies. Pour ce faire, vous pourrez recruter vos hommes, et par exemple décider d’en envoyer un ou plusieurs en renfort des gardes déjà sur place et qui s’occupent, de base, de vos biens. Autrement dit, à chaque attaque, soit vous laissez faire, soit vous envoyer l’artillerie, qu’elle soit légère, avec un ou deux mecs, ou lourde, avec une équipe de tirailleurs plus conséquente. Chaque homme a bien entendu sa spécialité, du flinguer au démolisseur, en passant par le médecin ou le perceur de coffres, et chacun fera ses armes et sera plus ou moins capable, tout au long du jeu.
Il y a donc un brin de stratégie à prévoir dans le jeu : doit-on répondre à telle attaque alors que vous projetiez, à ce moment, de faire tel coup ? Doit-on profiter, justement, d’une attaque, pour aller attaquer le cœur de vos ennemis ? Notez que si vous pourrez tout à fait intervenir, vous pourrez décider de ne faire qu’envoyer vos hommes, sans en assurer le contrôle.

Toutefois, quand vous dirigerez votre personnage, il ne pourra être accompagné que de trois gars maximum. Une limitation très certainement due aux contraintes techniques, mais qui la fout quand même un peu mal. Et si j’ai envie de me déplacer avec une armée de vingt gars pour aller frapper un marchand, hein ?

L’argent ainsi récupéré permettra de faire progresser votre personnage : vie, précision, résistance… ce sera à vous de gérer cette progression selon vos ressources financières. Et c’est idem pour vos subordonnés. Il faudra les faire progresser peu à peu pour les rendre plus efficaces. Cet argent sera d’ailleurs souvent source de problèmes quant à la gestion de vos comptes : avoir des hommes de main coûte cher… il vous faudra donc toujours chercher à étendre votre territoire, et finalement ne pas réfréner votre gourmandise.

Finalement, le Parrain II est un jeu assez riche, et d’une durée de vie honnête (comptez une douzaine d’heures). Reste que tout n’est pas rose au pays des tagliatelles au pesto. En effet, quand bien même le jeu part sur des bases intéressantes, genre de GTA plus poussé, avec des éléments de gestion et de stratégie, de gros pains sont à mettre à son discrédit. Graphiquement, déjà. On parcourt New York, Miami et Cuba. Et l’ambiance est assez sympa. Les décors, les textures et surtout, un clipping assez horrible viennent toutefois entacher la prestation. Ce n’est finalement pas super beau, avec quelques décollements de rétines, notamment sur certains éléments bien aliasés. Ajoutez une caméra brouillonne et parfois bien lourde, et l’on se dit que quelques semaines de développement supplémentaires n’auraient pas été de trop pour peaufiner un peu le jeu. La jouabilité laisse également sacrément à désirer. La faute à cette caméra, certes, mais également au système de couverture, tout pourri. Bref, les affrontements, censés amener une bonne pêche au jeu et rythmer les parties, sont souvent assez ennuyeux et banals. Enfin, les courses-poursuites, du fait d’une impression de vitesse assez pourrie, sont d’un intérêt franchement limité. Je veux bien qu’à l’époque, les bolides n’étaient pas aussi rapides qu’aujourd’hui, mais une petite entorse à l’Histoire aurait été la bienvenue pour donner un peu plus d’attrait à cette partie du jeu.

Au final, donc, malgré un intérêt certain (quand bien même on en a rapidement fait le tour), ce Parrain II pèche par une technique en-dessous de ce que l’on est en droit d’attendre aujourd’hui. Oh, le jeu n’en est pas pour autant pourri ou à éviter, hein. Les fans du premier y retrouveront tout ce qu’ils ont aimé, plus quelques innovations bien sympathiques. Mais globalement, c’est très loin d’être un blockbuster.

On terminera par évoquer le multijoueur, assez varié, assez sympa, mais là aussi à l’image du jeu : peut largement mieux faire et il manque quelque chose pour vraiment scotcher le joueur. On pourra ainsi, jusqu’à 15 joueurs, faire des deathmatches, démolir des objectifs (Assaut), jouer à mettre le feu à des objets précis (Pyromane), s’emparer d’un coffre et le garder contre ses ennemis (Cambrioleur)…