Publié le Lundi 23 juillet 2012 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Batman : The Dark Knight Rises, la critique du film

This is the end

8 ans ont passé depuis les morts tragiques d'Harvey "Two Face" Dent et de Rachel Dawes. Depuis, une loi anti-criminalité a aidé le Commissaire Gordon et les force de police à pacifier Gotham City. Batman quant à lui, a fuit la ville après avoir endossé les crimes et la mort de Dent. Bruce Wayne vit reclus dans son manoir depuis ces évènements. Il a raccroché la cape et le masque. Il est brisé physiquement et psychologiquement.

Lors d'un gala, le collier de perles de la mère de Bruce et ses propres empreintes digitales sont volées par une chat-pardeuse de haut vol. La chauve-souris va redéployer ces ailes pour connaitre les tenants et les aboutissants de ce cambriolage. Mais il ne suffit pas de remettre l'armure pour redevenir Batman.

Au même moment, un terroriste cruel et impitoyable portant un masque en permanence arrive à Gotham. Avec lui, une armée de guerriers dévoués et fanatiques jusqu’à la mort. Son nom ? Bane. Son but ? Réduire la ville en cendre. Et son protecteur avec.

C'est la fin. La fin d'un cycle. Christopher Nolan livre ici son dernier joyau en l'honneur de la chauve-souris.

Avec Batman Begins, le réalisateur faisait renaître de ses cendres le caped crusader en se concentrant sur sa genèse. Il limitait les apparitions du héros, livrait une version plus actuelle, plus réaliste du héros. Il se concentrait aussi sur sa psyché et sur comment un homme devient un super-héros. Puis vint The Dark Knight et un Joker absolument fabuleux, ne cherchant rien d'autre que le chaos absolu. Ce second film de la franchisse a donné une autre dimension au film de super-héros. Ne se limitant plus à des mecs en collants se mettant sur la tronche. Il a appris à beaucoup qu'on pouvait faire un film intelligent, sombre et dépressif sans emmerder le public.


On retrouve les mêmes acteurs que les deux précédents volets au casting de cet opus. Avec des nouveaux venus de grande classe. Christian Bale est un vrai phénomène. Limite cadavérique, arrogant et suicidaire au début du film, il finira frais et dispo comme au premier jour, retrouvant puissance et volonté. Michael Cain, Morgan Freeman et Gary Oldman sont toujours aussi bons. Cain m’a même fait pleurer lors d'une scène très émouvante. Concernant les petits nouveaux, le bilan est presque aussi bon. Joseph Gordon-Levitt campe impeccablement un jeu flic fougueux et confirme tout le bien qu'on pense de lui, Anne Hathaway est une Catwoman terriblement sexy et dangereuse passant d'un camp à l'autre au gré de ses envies et Tom Hardy incarne un Bane à la voix de Darth Vader tout en muscles, cicatrices et cruauté. Sa simple vision donne la chair de poule. Et le voir cogner vous brise les os. Et je ne parle même pas de LA scène entre lui et Batman. Presque le sans-faute au niveau des acteurs… sauf qu'on a droit à Marion Cotillard dans le rôle de Miranda Tate. Déjà qu'elle est insupportable et qu'elle joue mal là plus part du temps, on a ici droit en plus à la scène "de dernier souffle" la moins crédible de tous les temps.

La musique d'Hans Zimmer, quant à elle, est toujours aussi belle et prenante. A l'heure où j'écris ces lignes, je me la passe en boucle, volume à fond. Mention spéciale aux chants et à Imagine The Fire.

Concernant l'histoire, bien que je n'ai rien signé avec la Warner pour ne pas vous dévoiler ce qui se passe dans le film, je ne vous en parlerai quand même pas plus en profondeur. Non pas que cette histoire soit mauvaise… elle est même très très loin d'être mauvaise même. Mais il y a assez de rebondissements, fausses pistes, révélations et surprises durant le film, et il serait stupide de ma part de vous les dévoiler. Ou alors juste pour vous dire que Batman meurt à la fin. C’est comme ça, on n’y peut rien.
La fin d’ailleurs fera à n'en pas douter polémique sur sa signification. Par contre, le film regorge quand même d'ellipses temporelles, inhérentes au genre des comics… et certaines sont mal fichues. Malgré ce petit défaut, nous avons ici à faire un grand, un très grand film. Un sacré baroud d'honneur pour cette version de Batman. L'histoire n'est pas adaptée d'un comics en particulier même si on retrouve des éléments de Knightfall, de No Man's Land.


On ne peut hélas pas parler d'assister à une avant-première du film sans parler de la tuerie d'Aurora. Si j'ai eu mes places, c'est parce que plusieurs personnes ont décidé de ne pas s’y rendre suite à l'annulation de la venue des acteurs. Dans le public, on en discute, on en pleure, on en rigole, on s'en moque. Plusieurs personnes déposent des roses sur la scène entre un drapeau américain et français. Une personne du Rex viendra lire un message de la Warner et de Christopher Nolan. Un tonnerre d'applaudissements conclura son intervention. Pour ma part, j'ai quand même scruté autour de moi vers 20-30 minutes après le début du film. Sans doute une psychose amplifiée par les vigiles restant dans la salle…

Pour finir sur une note plus joyeuse, le générique de fin a donné lieu à une standing ovation. Le public debout, applaudissait les noms des acteurs principaux et du réalisateur. Seule Cotillard a eu droit à des sifflets.

Pour ma part, je suis triste et heureux. Heureux par ce que le film est un vrai chef-d'œuvre. Un hymne aux super-héros. Triste parce que c'est fini. Plus jamais Nolan et Bale ne redéployeront les ailes de la chauve-souris. Et une pensée émue au prochain réalisateur qui devrait adapter Batman. Tu vas avoir du boulot mon gars pour être au niveau. Et tu vas être attendu au tournant.

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