Publié le Mardi 3 avril 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Tiger Woods PGA Tour 13 (Xbox 360, PS3)

Entre plaisir et dégoût

Champion hors norme, Tiger Woods a connu deux merveilleuses heures de gloire. La première en écumant tous les trous des greens. La seconde en écumant ceux des groupies. Et, ne désirant pas céder (malheureusement ?) à l’appel graveleux d’histoires de fesses, Electronic Arts s’est une nouvelle fois attelé à nous conter les aventures du bellâtre ravageant les pelouses. Les vraies pelouses et non pas d’autres gazons bénits.
Bref. C’est lorsqu’il tient son club fermement entre les mains que Tiger Woods est le plus intéressant. Et comme chaque année, voici revenue la saison d’un Tiger Woods PGA Tour.

En premier lieu, on applaudira et on soutiendra l’effort et le soutien d’Electronic Arts à Tiger Woods, quand d’autres nombreux sponsors ont préféré lui tourner le dos durant le scandale de ses parties fines extra-conjugales.
Et c’est d’ailleurs la carrière de cet immense champion qu’EA va nous conter. Et nous compter aussi, soit dit en passant…

Un nouveau mode de jeu, baptisé Tiger Legacy Challenge permet en effet de revivre son parcours, et ce depuis ses plus jeunes années, tout relevant une série inattendue et originale de défis. Des coups magiques à recréer dans ses tournois phares, certes, mais pas seulement. Tout un tas d’anecdotes et de moments passés sont à revivre : émission télé, entraînements dans des endroits improbables… Amusant, frais, original, ce nouveau mode est la grosse innovation de ce Tiger Woods PGA Tour 13. Heureusement, ce n’est pas la seule.


Le gameplay a été revu en profondeur. Désormais, le jeu gère la vitesse du stick, sa trajectoire, et la position du golfeur par rapport à la balle. Autrement dit, il vous faudra bien gérer la force du coup en n’explosant pas forcément le stick, éviter de le vriller et de le faire partir en diagonale, et bien positionner les pieds par rapport à la balle pour frapper un swing parfait.
Tout ne va pas sans mal au début : les premiers coups seront autant de déceptions et d’atterrissages dans les arbres, dans l’eau, dans le sable, à faire des 2 ou 3 coups au-dessus du par. Il faudra donc multiplier les essais et l’entraînement pour réussir à vous accaparer cette nouvelle jouabilité.
Au final, et contre toute attente, si vous réussissez à passer l’énervement et que vous persévérez malgré l’échec, ce mode de contrôle s’avèrera plus précis et plus réaliste, voire même plus souple en vous permettant de mieux gérer les coups plus risqués.
Malheureusement, et c’est un point qu’il faut mettre au discrédit du jeu, seuls les fans de golf y trouveront un intérêt. Le commun des mortels, le joueur occasionnel, lui, regrettera la simplicité des anciens contrôles. Il pourra, s’il a l’accessoire, se consoler en jouant avec Kinect. La reconnaissance est bonne, facile et c’est une solution de rechange qui peut avoir son charme, à faire les vrais coups dans votre salon. Pensez juste à fermer les volets pour ne pas être vu par les voisins.

Après, on retrouve le mode carrière pour créer son golfeur et le faire devenir une méga star, les affrontements classiques en ligne (avec la possibilité de créer son Country Club, sorte de guilde pour se retrouver avec ses amis) ou les parcours libres, histoire de s’entraîner.
Que dire de plus ? Des équipements à gogo, des looks personnalisables, des coups qui devront prendre en compte chaque paramètre (vent, surface, club…). Tiger Woods PGA Tour 13 est dans la lignée des précédents volets : sans doute ce qui se fait de mieux en termes de jeux de golf. Le plus réaliste, le plus agréable à jouer, le plus complet.


Graphiquement, le jeu est acceptable. Assez joli, mais utilisant un moteur qui accuse désormais le poids des années et montre souvent ses limites. Les arbres, l’herbe… toute la végétation est en-dessous de ce que l’on est amené à voir aujourd’hui dans un jeu et, du coup, déçoit. Le public est également franchement moyen. Mais bon. Dans l’ensemble, ça passe et il n’y a pas grand-chose à en dire.

Bref, Tiger Woods PGA Tour 13 avait tout pour devenir la nouvelle référence des jeux de golf. Le top du top en la matière et être une nouvelle fois indétrônable (jusqu’à l’opus de l’année prochaine). Malheureusement, Electronic Arts inaugure un nouveau genre : le jeu à prix fort et à micro-paiements.

Sur les 35 parcours du jeu, seuls 15 sont accessibles. Et pas forcément les meilleurs, loin de là. Les 20 autres sont à débloquer. Jusque-là, tout va bien : vous gagnez des tournois, vous engrangez de l’argent virtuel et vous débloquez alors de nouveaux tournois où vous inscrire moyennant cet argent virtuel. Sauf que c’est là le problème : vous ne payez qu’une inscription. Le tournoi ne sera pas débloqué sur tous les autres modes et accessible à tout moment. Si vous voulez l’obtenir définitivement, il faudra débourser du vrai argent : 400 MS Points chaque parcours ! Soit presque 5 € pour chaque circuit ! Multiplié par 20, ça nous donne du 170 € pour le jeu complet… Un bon, un gros, un énorme foutage de gueule caractérisé. Voire caractéristique. Une vraie honte.

Alors certes, le jeu reste, même sans cet argent supplémentaire à débourser, extrêmement complet. Le mode carrière est toujours aussi énorme. Et 15 circuits, c’est déjà plutôt correct en termes de contenu et il y a de quoi se faire largement plaisir. Malgré tout, la pilule passe mal et l’impression de n’avoir acheté au prix fort qu’une moitié de jeu est bien tenace. Et a de quoi frustrer sérieusement.

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