Enslaved (Xbox 360/PS3)

 

Publié le Jeudi 7 octobre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Enslaved (Xbox 360/PS3)

Shock the monkey

imageOn ne le cessera jamais de vous le répéter : il faut se méfier des femmes. Perfides, vicieuses, elles sont prêtes à tout pour arriver à leurs fins, quitte à vous marcher avec hargne sur les joyeuses à coups de talons aiguilles.
C’est ainsi que se rencontrent Trip, jolie rouquine, princesse d’un peuple lointain, et Monkey, sauvage élevé par les ours (ou du moins on pourrait le croire en voyant son caractère) qui tient son nom de son irrésistible habitude de grimper un peu partout sur les murs, arbres ou édifices, et de sauter tout précipice qui se présente devant lui.
Nous sommes dans un vaisseau esclavagiste en perdition. Trip, à l’origine prisonnière, s’échappe, refermant derrière elle les portes, quitte à sacrifier Monkey, un autre prisonnier, qui tente également de fuir la navette. Même quand une seule capsule de secours est disponible et aurait pu contenir les deux fuyards, Trip n’hésite pas à sacrifier Monkey. Bon, à sa décharge, elle ne le connaît ni d’Eve ni d’Adam et il a une tête de psychopathe.
Contre toute attente, et parce qu’il a un physique hors norme (et parce que les scénaristes en ont décidé ainsi), Monkey survit à la catastrophe. Alors qu’il est sonné, Trip décide d’en faire son esclave en lui collant une couronne d’obéissance sur la tête. Notre ami simiesque doit donc lui obéir, et surtout veiller sur elle : s’il s’éloigne trop ou si elle meurt, il est à son tour condamné.
Quand on vous dit qu’il faut se méfier des femmes, hein, ce ne sont pas des paroles en l’air.
 
Mais bref. Trip demande à Monkey de l’escorter jusqu’à son village, en évitant les patrouilles de robots et autres joyeusetés mortelles qui peuplent le monde.
 
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Nous sommes à New York. Quelques centaines d’années après l’Apocalypse. Et le décor est époustouflant : la jungle a repeuplé les lieux et nous avançons au milieu de ruines, de panneaux de signalisation, de routes bétonnées, de ponts, de parkings, d’immeubles, de grues, le tout recouvert de végétation.
 
Vous jouez Monkey. Et bien entendu, vous allez devoir vous trimballer la pimbêche, jolie rouquine qui se prétend princesse d’un village quelconque vivant en autarcie à pétaouchnok, et pour le coup, pétaouchnok est situé à quelques 500 bornes de là. Dès lors, il ne vous reste qu’une solution : retourner à l’épave du vaisseau esclavagiste pour voir si votre moto a survécu au crash et ainsi, partir avaler les kilomètres en chantant à tue-tête « Booooorn to be Wiiiiiild ».
 
screenLe principe du jeu est, au demeurant, assez simple. Après un très bref tuto durant le crash de la navette, qui vous apprendra à sauter, courir, frapper et détruire les robots ennemis, vous voilà lâché dans la jungle urbaine qui, pour le coup, n’a jamais aussi bien porté son nom. Votre seule arme est un bâton, puissant, et capable de lancer des décharges d’énergie.
Grâce au casque d’esclave posé sur votre front, vous aurez accès à divers informations : ce qui vous reste comme vie, la puissance de votre bouclier, et ce qui vous reste comme projectiles. Petits bonus, Trip étant une hackeuse de haut vol, elle bidouillera tout ce qu’elle peut pour, malgré tout, vous venir en aide. Ainsi, vous arriverez à détecter les mines sur le terrain ou la présence d’ennemis, par exemple.
De la même manière, elle pourra, grâce aux sphères d’énergie récupérées un peu partout ou lâchées par vos adversaires morts, améliorer votre équipement : bouclier plus puissant, coups plus forts, projectiles plus meurtriers, vie plus importante… à vous de choisir ce qui vous sera le plus utile, selon votre style de jeu notamment.
 
screenTrip ne sera pas seulement un boulet qu’il vous faudra parfois porter ou lancer au-dessus de précipices ou en haut de promontoires trop hauts pour elle. Elle vous sera utile pour ouvrir les portes électroniquement closes, ou pour faire diversion face aux robots sentinelles. Projetant une sorte de halo lumineux qui attire les tirs ennemis, elle vous donnera alors le temps de bouger pour mieux les éliminer.
Si d’aventure des robots venaient à lui chercher noise, elle dispose d’une puissance IEM qui bloquera ses assaillants quelques secondes, le temps que vous lui veniez en aide (et il faudra faire vite).
 
Le jeu s’articule réellement en deux parties : la première à travers les ruines de New York. Vous passez votre temps à escalader, et frapper du robot. La seconde vous permet de sortir de la ville. Vous récupèrerez même un troisième larron, Pigsy, comique de service, qui viendra alléger le scénario et transformer le road-trip erratique et désespéré en petite comédie d’action guillerette. On en perd d’autant plus le charme du jeu et la puissance du scénario, soit dit en passant.
 
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Maintenant que vous êtes dans l’ambiance, parlons de la qualité du jeu. Et en premier lieu, son graphisme. A ce niveau, Enslaved oscille entre l’excellent et le quelconque. Globalement, c’est joli. Ce New-York post-apocalyptique plein de végétation, ces décors magnifiques à perte de vue… on se croirait parfois dans un tableau de Maître. Grandiose, et étouffant par son gigantisme et sa beauté. Malheureusement, les objets et décors plus proches n’ont pas ce charme et cette finesse. Pierres, carcasses de voitures, murs, eaux, et j’en passe, sont honnêtes mais pas bouleversants.
Toutefois, le jeu s’en tire très honorablement grâce à une ambiance agréable, bien gérée, et un duo de charme Trip-Monkey qui, bien que classique dans sa construction et son fonctionnement, fonctionne parfaitement. Du moins dans la première partie du jeu. Une sorte de « La belle et la bête » sauce moderne.
 
screenNiveau gameplay, le jeu est nettement moins sexy. D’un classicisme un peu navrant, il affiche une certaine lourdeur au niveau des commandes et des réponses. D’un côté, on est un peu déçus que l’on ne puisse tomber d’un promontoire ou d’une passerelle dans le jeu : des barrières invisibles vous en empêchent. D’un autre, les sauts ne sont pas ultra réactifs et pas ultra fluides dans le continument l’action, alors on remercie justement de ne pouvoir tomber dans un précipice, vu qu’on ratera souvent un saut suivant une course et qu’il faudra donc l’effectuer sans élan (cela ne change en rien sa longueur, soit dit en passant). On regrettera également la grimpette façon Assassin’s Creed, à pouvoir tout escalader n’importe où, alors qu’ici les chemins sont bien balisés et suivent la plupart du temps des tuyaux ou affleurement rocheux étrangement disséminés (et de manière pas très naturelle au final). Enfin, le level design laisse réellement à désirer, classique et sans surprise, tortueux et parfois un poil illogique (grimper sur tel ou tel mur permettrait de gagner du temps ou d’avoir un ascendant sur l’ennemi et, à première vue, rien d’impossible, si ce n’est que le jeu ne l’ayant pas prévu, on ne peut pas le faire).
 
screenEnfin, pour finir tout à fait, le jeu s’essouffle quand même assez vite et on se retrouve à faire deux trois tours de grimpettes entre deux grosses bastons face à des robots somme toute prévisibles.
 
Pour autant, et malgré ses (gros) défauts, Enslaved n’est pas un mauvais jeu. Il a ce petit goût de « reviens-y », ce petit charme dû à son originalité et au charisme, pas évident au début de l’aventure, des personnages. Il donne envie, même en dépit de son gameplay suranné (mais pas insurmontable ni catastrophique), d’aller toujours plus loin et d’en savoir toujours plus. Et surtout, il offre une bonne douzaine d’heures de jeu, soit une durée de vie très honnête pour le genre, malgré le défaut de ne proposer qu’une aventure solo et aucun coop ou multi.
Bref, même en étant globalement moyen dans sa partie jeu pure et dure, l’ambiance et le scénario relèvent l’ensemble et lui confèrent un certain charme.
Enslaved, sans être un incontournable, est un jeu agréable qui vaut le coup d’œil.

 

 
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Enslaved (Xbox 360/PS3)

Plateformes : Xbox 360 - PS3

Editeur : Namco Bandai

Développeur : Ninja Theory

PEGI : 16+

Prix : 60 €

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LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

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