Publié le Lundi 27 septembre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
La fuite des cerveaux
Dans la vie, il y a ceux qui ont de la chance et ceux qui n’en ont pas. Parmi ceux qui n’ont pas de chance, il y a ceux qui n’en ont vraiment pas. Et parmi ceux qui n’en ont vraiment pas, il y a ceux qui n’en ont vraiment, mais alors vraiment pas. Et hors concours, pire que tout ça, il y a Chuck Greene.
Chuck Greene est un ancien pilote de motocross qui a perdu sa femme lors de l’épidémie qui a ravagé Las Vegas et transformé la quasi-totalité de sa population en zombie.
Depuis, il ère, tentant de gagner quelques dollars pour acheter du Zombrex. C’est le seul médicament efficace qui empêche de se transformer en mort-vivant. Et Katey, sa fille de 7 ans, en a cruellement besoin depuis qu’elle a été mordue par une de ces « choses ».
Pour acheter la dose quotidienne nécessaire, Chuck joue les héros sur les plateaux de télé, dans un show assez douteux intitulé Terror Is Reality : des pilotes s’affrontent pour tuer un maximum de zombies et ainsi gagner de l’argent. Chuck excelle dans ce boulot.
Mais un jour, après une émission, les zombies sortent de leur enclos et envahissent la ville de Fortune City. Chuck n’arrive que de justesse à échapper à l’invasion, en compagnie de sa fille, et se réfugie dans un abri souterrain en compagnie de quelques survivants.
Mais ce n’est pas tout : Une journaliste diffuse une vidéo dans laquelle on voit une personne ressemblant à Chuck libérer les zombies. Accusé d’être responsable de cette hécatombe, il va devoir faire la lumière sur cette histoire et prouver son innocence. Et il a 72 heures pour le faire, avant que l’armée n’intervienne pour épurer la ville. Et on sait comment l’armée US fait le ménage… et ce n’est pas vraiment dans la subtitlité.
Chuck va devoir multiplier les allers-retours à l’extérieur de l’abri pour récupérer des doses de Zombrex et trouver des indices. Il va devoir aussi porter secours à quelques survivants qui errent dans les rues et tentent d’échapper aux morts-vivants.
Pour se frayer un chemin parmi les hordes de zombies, Chuck aura accès à des milliers d'armes. Car tout, potentiellement, peut servir à vous défendre. Notre héros évoluant dans un énorme complexe commercial, il y a forcément de quoi faire.
Certaines sont efficaces : un fusil, une masse, une batte de baseball, une tronçonneuse, une hache d'incendie, un pistolet, une clef à molette et j'en passe.
D'autres sont plus improbables, un peu moins efficaces, mais font le boulot quand même : un banc public, une lourde poubelle, un plateau en fer, une paire de ciseaux...
Enfin, certaines sont plutôt exotiques et nettement moins performantes : un parasol, c'est bien pour écarter les morts-vivants, mais pour les tuer, c'est limite. Un sac à mains est assez inefficace et ne parlons pas des nounours en peluche géants... essayez de tuer quelqu'un en lui assénant de multiples coups de nounours en peluche et vous comprendrez de quoi je parle...
Chuck trouvera aussi de quoi se restaurer pour regagner quelques points de vie : chips, soda, brownies et j'en passe (attention à l'alcool qui, ingurgité en trop grande quantité, vous rendra malade).
Mieux encore : vous pourrez désormais combiner vos armes pour les rendre plus efficaces : une batte et des clous et hop, vous avez une batte cloutée. Ou une masse et une hache. Il y a de multiples associations à faire et à découvrir tout au long du jeu (les objets à combiner sont notifiés par une icône de clef à molette).
Plus meurtrières, ces armes combinées seront aussi plus résistantes. Car oui, tout comme dans le premier opus, vos armes se casseront assez vite. Soit dit en passant, c'est un choix qui m'avait fait hurler dans le premier jeu et qui, là encore, me hérisse le poil : une hache ou une masse, par exemple, c'est plutôt résistant. Tout comme une batte de baseball en alu (ici, d'ailleurs, elles sont toutes en bois, celles en alu servant uniquement à taper sur des balles pour les envoyer sur des zombies).
Alors oui, plus l'objet est solide, plus longtemps il résistera. Mais c'est quand même gonflant de voir son arme disparaître après une quinzaine de coups...
Il faudra donc être en perpétuelle recherche de nouvelles armes, de nouvelles combinaisons, tout en sachant que, et c'est une autre chose assez étonnante dans le jeu, que les armes « respawnent » régulièrement aux mêmes endroits. Par exemple, vous trouverez facilement haches et masses dans l'abri souterrain...
Enfin, vous gagnerez de l’expérience et ainsi récupérerez des places supplémentaires dans l’inventaire ou des cases de vie en plus, voire des cartes bonus (de simples recettes pour associer deux armes).
S'il y a donc tout un tas de petites choses très discutables d'un point de vue des choix des développeurs, le jeu est globalement plaisant et très défoulant.
Dans ces petites choses, on citera quand même quelques trucs bien lourds : la tronçonneuse est inutilisable puisque Chuck s'amuse à tourner autour de lui-même avec. Autant de coups pour ses alliés qui le suivent parfois. Vous sauverez en effet des gens tout au long de l'aventure et ils viendront faire un bout de chemin avec vous (après d'interminables et inutiles palabres) jusqu'à ce que vous les ameniez en lieu sauf.
Notez que l'IA est assez nulle : ils se mettent entre vous et les zombies que vous frappez, tirent dans le tas alors que vous êtes dans leur ligne de mire, ou se barrent stupidement à l'autre bout de la carte en poursuivant un mort-vivant.
On pourra rajouter que rapidement, le jeu devient assez répétitif. Il faut également bien faire attention de respecter les horaires et les missions principales pour ne pas se voir attribuer un stupide « game over » (pensez à jongler avec les trois slots de sauvegardes disponibles).
Enfin, globalement, le jeu est doté d'une réalisation assez moyenne. Le graphisme est sympathique mais loin d'être ultra fin et précis, l'animation est quelconque et les contrôles sont assez lourds.
Pour autant, il faut bien avouer que l’on s’amuse. Vraiment. Poutrer du zombie est un plaisir rare qui ne se refuse pas. Poutrer du zombie en coop avec des potes est encore plus jouissif (dommage que ce ne soit que via Internet et pas en local).
Il y a tellement d’objets, certains improbables et hilarants, sans parler de tout ce que l’on peut récupérer comme vêtements (Chuck, ultra sérieux, en héros taciturne, se baladant avec un chapeau de femme rose est un pur moment d’hilarité), que l’on découvre toujours quelque chose à faire.
Vous pourrez aussi participer à des mini-jeux en ligne via l’émission Terror Is Reality, ce qui aura pour but de vous rajouter de l’argent dans votre partie solo.
Bref, Dead Rising 2 est dans la pure lignée du premier jeu : pas forcément très recherché, pas très bien réalisé, bourré de défauts et de choix discutables. Mais c’est défoulant. Sympathique. Gore à souhait. Doté d’un second degré qui s’assume parfaitement. Une sorte d’ode aux films de zombies, à Romero et les autres. De quoi se faire bien plaisir, en somme. Et c’est le principal. L’impression d’ensemble est donc plutôt positive.