Publié le Mardi 16 septembre 2025 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Gloomy Eyes (PC, PS5, Xbox Series, Nintendo Switch)

Romeo et Juliette

Film Interactif en VR, duquel a été tiré un court métrage d’une trentaine de minutes, Gloomy Eyes débarque aujourd’hui en jeu vidéo « classique ». Une histoire d’amour sur fond de différence, une histoire de tolérance à une époque qui en manque tellement… forcément, Gloomy Eyes touche. 

Vous allez découvrir l’histoire de Gloomy, un garçon zombie, et Nena, une jeune fille humaine. Tous les deux s’aiment d’un amour impossible, à une époque où morts-vivants et vivants se livrent une guerre sans merci. 

Une histoire qui a bénéficié d’acteurs de talent pour la narration : Tahar Rahim en français et Colin Farrell en anglais. 

Vous allez être plongé dans un monde de ténèbres, plongé dans une obscurité éternelle. Et ça tombe mal parce que le rêve de Gloomy est de voir le soleil. Alors qu’il a peur de la lumière. 

Vous allez incarner tour à tour Gloomy et Nena. Le premier fuyant les sources de lumière telles que les lampadaires et autres torches, la seconde… fuyant l’obscurité qui la terrifie. Passant de l’un à l’autre personnage, en appuyant simplement sur un bouton, vous pourrez résoudre chaque puzzle, chaque énigme, pour progresser dans les niveaux. Tout est affaire de complémentarité et de logique. Et vous en aurez bien besoin puisqu’aucune indication n’est visible à l’écran. Pas d’indice. Pas d’aide. A vous de vous débrouiller. Une progression « à l’ancienne », en quelque sorte, qui n’a pas été pour nous déplaire. Le jeu gagne en challenge ce qu’il perd en facilité.


Vous risquez de galérer quand même sur certains passages. Rien de rédhibitoire toutefois, le jeu restant, dans son ensemble, plutôt accessible. Simple. Evident une fois que l’on a compris ce qu’il fallait faire. 

La grande force du jeu ne réside toutefois pas dans son gameplay mais dans son ambiance. Un monde inquiétant, original, un peu glauque, un peu bizarre, peuplé de personnages étonnants. Et c’est sur l’émotion que l’histoire s’appuie. On s’attache aux deux héros, bercés par une narration impeccable. 

Court, très court, puisqu’il ne vous occupera que trois à quatre heures, et encore, en prenant votre temps, Gloomy Eyes, tout au long de ses 14 niveaux, vous entraîne dans un univers singulier, magnifique.

Tout n’est malheureusement pas parfait, dans ce monde si imparfait. Si le level design est plutôt réussi, le jeu souffre d’un manque global de difficulté. Quelques allers-retours dans certains niveaux sont aussi un poil pénibles. Sans oublier le pathfinding, assez mauvais, obligeant souvent de switcher d’un personnage à l’autre pour progresser de manière plus fluide. Ajoutez quelques soucis de caméra. On a aussi un manque d’impact, de reconnaissance quand on résout une énigme : on poursuit l’aventure et puis c’est tout, sans avoir cette impression de réussite pourtant importante dans un jeu vidéo.
Enfin, on aurait pu avoir un mode coop. Le jeu s’y prêtait d’un point de vue gameplay. Même si son absence se comprend : le jeu en solo renforce l’immersion et permet de mieux se plonger dans l’univers et la poésie de son histoire. 

Ah, et on regrettera forcément l’absence de narration française. En effet, si elle est bien disponible sur le jeu VR ou sur le court métrage, la voix de Tahar Rahim est totalement absente du jeu vidéo classique. Une absence qui interroge. Et qui déçoit, même si celle de Colin Farrell est vraiment excellente (et sous-titrée en français).

Au final, Gloomy Eyes reste un chouette petit jeu, porté par un univers captivant, des personnages attachants et une histoire singulière. Pas révolutionnaire, assez classique, le jeu n’est pas exempt de défauts. Le principal pourrait être son prix : 25 € pour une durée de vie faiblarde. Trop cher à mon sens. Même si, sincèrement, il vaut le coup, ne serait-ce que pour découvrir cette jolie histoire.