Publié le Lundi 18 août 2025 à 12:00:00 par Don Gasperini

 

Test de Mafia : The Old Country (PC, PS5, Xbox Series)

‘A megghiu parola è chidda ca ‘un si dici

Toute une génération bercée par les succès de la trilogie du Parrain s’est passionnée pour les jeux de la saga Mafia. Et s’ils n’ont jamais atteints des sommets en termes de référence, la sortie d’un nouvel opus nous rappelle à quel point la série nous avait manquée.

Ce nouvel épisode est d’autant plus marquant qu’il rompt avec les précédents et nous livre une œuvre cinématographique, ou taillée telle quelle. A jouer en langue d’origine, le sicilien, bien entendu.

Sicile, début du XXe siècle. L’île est gangrenée par la misère et la violence. Enzo Favara est un jeune homme à qui la vie a tout pris. Recueilli par la famille mafieuse Torrisi, il va tenter de gravir les échelons pour devenir un intouchable.

Le scénario n’évite pas les clichés, mais ce n’est pas vraiment un reproche : on a droit à tout ce à quoi l’on attend d’une telle œuvre. La fille du boss dont le héros tombe amoureux, la violence, les trahisons, les joies, les peines…
Même si quelques libertés historiques sont prises, elles n’entachent pas cette histoire dans laquelle on plonge sans retenue. Grâce à une écriture brillante, notamment des personnages, Mafia The Old Country nous livre un film de mafieux comme on les aime, comme on l’espérait. Et c’est chouette. 
Les fans auront même droit à quelques clins d’œil et références aux anciens opus, petits bonus sans conséquence si vous ne les avez pas.


Vous voilà donc en Sicile, avec ses paysages magnifiques. Et si on aurait aimé avoir un peu plus de vie, tant humaine qu’animale, critique valable autant pour la campagne que pour la ville, on ne peut pas nier que les développeurs livrent une belle carte postale. Les décors sont beaux. A tel point que, parfois, prendre un chemin de traverse, même si cela ne vous apportera rien, s’avère être un simple plaisir. On ne peut qu’être charmé par la vue et inscrire rapidement l’île comme future destination de vacances.

Niveau gameplay, le jeu reste fidèle à son ADN. On suit l’histoire avec plaisir, sans quête secondaire ni trame parallèle à découvrir, rendant l’idée de ce monde semi-ouvert inutile (mais pas désagréable pour autant). Une volonté assumée des développeurs, mais on ne peut s’empêcher de penser que quelques événements supplémentaires, quelques sauvetages de la veuve et l’orphelin par-ci par-là auraient donné un peu plus de corps à l’ensemble. 

Sinon, ça reste de la vue extérieure, des combats à base de visée et de couverture derrière les éléments du décor… il y a un petit côté old-school, un petit manque de modernité autant dans le gameplay que dans le level design, très classique, qui vient malheureusement plomber le rythme du jeu. D’autant que l’IA des ennemis est aux fraises. En fait, même si le jeu n’est pas très difficile, finalement, autant le jouer au niveau de difficulté le plus bas pour se nourrir plus de l’histoire que se focaliser sur l’action. C’est ce que j’ai fait au bout d’un moment et l’expérience a été peut-être un petit peu plus plaisante. 

Enfin, on citera le système de bonus, via des perles à ajouter au chapelet de notre personnage, conférant des avantages (plus silencieux, plus rapide…).

En conclusion, Mafia The Old Country est une belle carte postale, un beau morceau cinématographique, que l’on joue avec un certain plaisir. Il est imparfait, bourré de petits et gros défauts, il aurait gagné à être plus consistant, plus fourni, plus fouillé, plus rythmé dans ses combats, plus modernisé… mais tous ces reproches ne l’empêchent pas de faire mouche et de s’inscrire comme un chouette jeu, que l’on jouera avec délectation et qui nous replonge dans la saga avec un plaisir non feint.