Dune : Awakening

 

Publié le Vendredi 15 août 2025 à 12:00:00 par Matis Duperray

 

Dune : Awakening

Un MMO en solo, pourquoi pas ?


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Créé en 1965 par Frank Herbert, Dune est depuis longtemps un titan de la science-fiction, et connaît un essor encore plus grand aux yeux du public depuis la sortie au cinéma des deux films de Denis Villeneuve, Dune Part 1(2021) et Dune Part 2 (2024). C’est une histoire profonde sur la nature de l’humanité qui inspira de nombreux univers par la suite, comme Star Wars(1977) ou même Le Trône de Fer(1996). Mais c’est surtout un récit qui parle de parcours initiatique, et de l’importance de l’individu, de ses instincts, des choix conscients ou non et de l'influence de la peur, de l’acceptation et du lâcher prise. Dans une planète aussi hostile et désolée que Arrakis, où une ressource aussi essentielle à la survie que l’eau se fait rare, le rapport à soi devient une nécessité, une question de survie. Du côté du jeu vidéo, bien qu’il n’y ait que peu de titres, certains d’entre eux ont profondément marqué l’industrie, comme Dune 2(1992), l’un des précurseurs des jeux de stratégie en temps réel.

Nous voilà donc aujourd’hui avec ce nouveau jeu, Dune:Awakening, disponible depuis le 10 Juin 2025, qui prend le parti de ne pas s’orienter vers de la stratégie, mais bien vers un MMO. Un style encore jamais exploré par la licence, même si ce terme est à prendre avec des pincettes. Le titre est développé et édité par Funcom, à qui l’on doit déjà le cultissime Conan Exiles(2017), qui ressemble par de nombreux points à ce Dune : Awakening.

Mais alors c’est quoi ?



imageDans Dune:Awakening, on incarne un personnage fictif dans une uchronie de l’histoire de Frank Herbert, où le messie Paul Atréides n’est jamais venu au monde. Après avoir choisi une planète d’origine et un mentor, ce qui nous débloque un arbre de compétence spécifique, on est jeté dans une Arrakis en pleine guerre civile entre les maisons Atréides et Harkonnen. Sans en révéler trop sur le scénario, la première partie de l’histoire nous pousse à explorer les vastes étendues de sable à la recherche des fremens. On doit donc, en tant que vagabond, survivre face aux conditions de vie horribles de la planète, en récoltant les bonnes ressources, fabricant notre équipement et construisant nos propres abris pour faire face à la chaleur écrasante qui rythmera nos heures de jeu.


imageCar oui, la survie est un aspect essentiel ici. Notre personnage dispose d’une barre de soif qu’il faut prendre en compte constamment. Mais attention, car il existe aussi un niveau d’insolation, qui augmente en fonction de la chaleur et de notre exposition à celle-ci. Une grande partie du gameplay va donc consister à fabriquer des vêtements et des outils qui permettront de pallier ces problèmes, comme un extracteur pour boire le sang de ses ennemis, ou des vêtements protégeant mieux du soleil. Ce système est bien rodé, il est stressant sans être frustrant et on sent bien que le reste du jeu est conçu habilement pour servir ces mécaniques. Le cycle jour/nuit par exemple, nous pousse à préférer l’ombre du soir pour sortir de notre base, car la chaleur baisse à la nuit tombée. Bon, au-delà de ça, les éléments de survie restent limités. Il n’y a pas de barre de faim à gérer, ni de santé physique ou mentale. Au final, même si les mécaniques mises en place sont originales, on reste loin des jeux de survie plus poussés comme Ark:Survival Evolved(2017).
imageMais la chaleur n’est pas le seul danger sur Arrakis. Les tempêtes de sable et les patrouilles de Sardaukar peuvent vous surprendre et vous forcer à reporter une sortie pourtant parfois bien planifiée à l’avance. Mais l'élément le plus effrayant et le plus grisant, c’est évidemment les vers des sables. Vous voyez, ce sentiment quand on est poursuivi par quelque chose d’implacablement plus puissant que nous, ce frisson que l’on ressent quand il faut se mettre rapidement à l'abri. Ce frisson à été créé pour les vers des sables de ce jeu ! Car même si l’on prend bien garde au début de ne pas trop marcher sur le sable, on finit par baisser sa garde, par se dire “c’est bon ça passe”. Et c’est là qu’il frappe, c’est là qu’on se retrouve d’un instant à l’autre au bord de la mort. Il est d’autant plus difficile d’anticiper le comportement des vers du fait que leur comportement change en fonction de la région d’Arrakis que l’on explore. Certains seront plus agressifs ou territoriaux que d’autres, et il est donc facile de se faire surprendre, et on adore.


imageEn effet, le monde d’Arrakis est divisé en zones qui vont rythmer la progression du joueur. En les explorant, on trouve les ressources qui nous permettent de fabriquer du matériel et des équipements qui eux-mêmes nous permettront de récolter des ressources plus rares… etc. C’est un système de progression assez basique qui tombe parfois dans la redondance tant le farming devient vite poussif. On trouve également dans le monde des communautés, qui nous donnent des quêtes secondaires, plus axées sur la récolte de matériaux et d’XP que les quêtes principales, elles plus basées sur l’exploration. Il existe aussi quelques donjons aux récompenses franchement intéressantes, même si leur level design laisse à désirer, présentant plus un enchaînement grossier de salles qu’autre chose.
Le système de combat, à propos, est malheureusement bien en dessous du reste, avec des affrontements au corps à corps assez mous, et des gunfights peu dynamiques. Cette tendance s’améliore un peu avec les compétences que l’on débloque plus tard, mais reste assez décevante. Le jeu ne propose également aucun élément d’infiltration, ce qui à mon sens est dommage et aurait vraiment pu apporter une diversité d’approche dans le gameplay offensif.

imageLe vrai point positif de Dune:Awakening, c’est sans aucun doute son travail sur l’immersion et sur l’affordance entre le gameplay et le message de Dune. Tout, dans ce jeu, est fait pour que le joueur se sente humble face à la puissance du désert. Le monde est hostile et nous amène à faire plus confiance à notre instinct qu’à des règles de jeu bien définies. Les quêtes principales nous poussent à l’exploration, et le sound design et la musique accentuent l’effet calme, méditatif et vaste que l’on peut retrouver dans l'œuvre de Frank Herbert. C’est assez rare de voir un jeu respecter à ce point le matériel d’origine. Un grand point fort !

imageLe dernier gros point à aborder, c’est la construction. Parce qu’en effet, il sera indispensable au cours de notre aventure de construire des bases afin de se protéger du soleil, mais aussi de stocker du matériel, et de le transformer pour obtenir de meilleurs équipements. Pour ce qui est de la construction, même si un peu dure à prendre en main au début, le système est assez permissif et s’apprend vite. J’ai cependant regretté à titre personnel d’être contraint par le jeu d’abandonner mes bases pour me relocaliser près des ressources intéressantes. Cela dit, cela entre aussi dans la fantaisie du survivant nomade, donc on pardonne.

imageVous noterez que je n’ai pas vraiment évoqué le côté multijoueur de ce MMO. Et bien la raison est simple. L’accent n’est pas forcément mis sur l’interaction avec les autres joueurs. Dune:Awakening est un jeu qui semble avoir été plutôt conçu pour une expérience solitaire ou en petit groupe, même si le farm abusif vous pousse quand même tôt ou tard vers les clans. Seul le désert profond, la dernière zone du jeu, propose plus de mécaniques en lien avec le PVP comme une guerre de faction et des captures de territoires. En fait, il est plutôt rare de croiser des joueurs en début d’aventure, et il est tout à fait possible de profiter du titre en solo jusqu’à la fin. C’est à se demander si le jeu n’aurait pas profité d’être un jeu solo avec un système de combat et de survie plus poussé.


En gros, Dune:Awakening propose une aventure de survie multijoueur convaincante, parfois intimidante tant les systèmes sont nombreux. S’il tombe dans certains écueils du genre (farming redondant, combats mous), il compense largement par une ambiance travaillée et une fidélité remarquable à l’univers de Frank Herbert. Paradoxalement, c’est peut-être en solitaire que ce MMO brille le plus. Avant d’être une guerre pour l’épice, c’est un voyage intérieur que le joueur entreprend.


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Dune : Awakening

Plateformes : PC

Editeur : Funcom

Développeur : Funcom

PEGI : 16+

Prix : 49,99 €

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