Publié le Lundi 19 mai 2025 à 11:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test de The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered (PC, PS5, Xbox Series)

Le retour du Roi

19 ans nous séparent, à quelques brouettes près, de la sortie de The Elder Scrolls IV : Oblivion et de celle de son Remaster. 19 ans, c’est plus d’une génération de consoles. La preuve, le jeu était sorti sur Xbox 360 et PS3 à l’époque. Et sur PC, bien entendu.
Il débarque donc sur PC, encore, mais aussi sur PS5 et Xbox Series.

Ce jeu culte avait séduit le monde entier lors de sa sortie. Mais en 19 ans, les canons du jeu vidéo ont changé. Le gameplay, les exigences aussi. Difficile, pour beaucoup de jeu, de faire le saut et de s’offrir un lifting réussi. Reste à savoir si celui-ci est acceptable ou si certains souvenirs mériteraient de ne pas être déterrés…

Le jeu débute en prison. Alors que vous avez été enfermé, l’Empereur Uriel Septim VII vous fait libérer. Dans ses visions, il a vu que le sort du monde est entre vos mains. Manque de bol, il se fait assassiner quelques instants après et vous voilà jeté dans les terres de Cyrodiil où villes et villages sont encerclées d’une nature prompte à vous faire trépasser au moindre faux pas ou à la moindre mauvaise rencontre, qu’il s’agisse de brigands, de factions ennemies, de monstres, et j’en passe.

Ce RPG en monde ouvert, en monde gigantesque, même, va vous emmener pendant plus d’une centaine d’heures dans une aventure hors-norme, de laquelle vous ne ressortirez pas indemne. D’autant plus que les DLC sont inclus, ce qui rajoute à la durée de vie du jeu.

The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered, c’est avant tout une refonte graphique. Sur PC, il vous faudra une bête de course pour en profiter, mais n’ayez pas peur si le jeu, avant de se lancer vous colle un message d’alerte sous prétexte que votre processeur ou votre carte graphique empêchera de faire tourner le jeu. C’est exagéré : il sera un peu moins beau, un peu moins fluide, mais le jeu a été plutôt bien optimisé et, testé sur une machine relativement ancienne (Intel i7-4770, 16 Go de RAM et Nvidia GeForce GTX 1080 Ti), il tourne vraiment bien, avec des visuels vraiment réussis. Testé sur une machine plus récente (i7-14700KF, 32 Go de RAM et Nvidia GeForce 4070 Ti), c’est bien évidemment le niveau supérieur en termes de détails et de fluidité.


En tout cas, cette mise à niveau du jeu offre des graphismes refaits sur Unreal Engine 5. Résultat, les textures sont bien plus détaillées, les effets de lumière, bien plus précis… Même si le HDR n’est pas pris en charge. Alors certes. Certains objets, certains décors, certaines végétations nous rappellent qu’il s’agit d’un remastered, développé à partir d’éléments anciens remis au goût du jour et non pas une nouvelle création refaite à partir de zéro. On sent qu’on est dans un ancien jeu.
C’est aussi le cas sur les animations. Les développeurs n’ont pas fait de merveilles, même si on note l’amélioration.
Mais ça reste vraiment beau, et même parfois plus sympa à regarder et plus impressionnant sur certains paysages que des jeux plus récents.

D’autres aménagements ont été faits : une interface plus clair, plus soignée. Même si elle aurait encore pu être modernisée, notamment dans les menus, il y a quand même du mieux.
On notera, toutefois, qu’on rencontre toujours des bugs, voire des ratés bloquants, comme à l’époque (pensez à multiplier les sauvegardes). Quant au gameplay, il reste vieillot dans sa construction, notamment lors des combats (il y a du mieux quand même, grâce à l’ajout d’impacts).
L’IA, enfin, nous renvoie quand même à une autre époque…

Et pourquoi l’absence de voix françaises, alors présentes dans le jeu original ? Même s’il y a les sous-titres, c’est quand même particulièrement décevant.

Même si on ne sort jamais de l’idée qu’il s’agit d’un simple Remaster, parce que le gameplay a quand même pris un petit coup de vieux, parce que l’animation n’est pas aussi soignée que les titres récents, parce que certains détails restent vieillots, parce que la construction de ce genre de jeu est aujourd’hui plus complète… force est de constater que The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered a bénéficié d’un travail sérieux et qui porte ses fruits. Porté par une bande-son inoubliable, réorchestrée avec soin, et qui nous plonge directement dans le côté épique de l’aventure, on redécouvre un grand jeu, un excellent jeu, avec un vrai bonheur.

Et en cette période où tous les jeux ont tendance à se ressembler, sans prise de risque, ça fait du bien de redécouvrir un tel chef d’œuvre.

Bref, même imparfait, même avec quelques déceptions en termes de choix des développeurs, The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered nous fait encore une fois frétiller de bonheur.