Publié le Mardi 10 septembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Harry Potter : Quidditch Champions (PC, Playstation, Xbox, Nintendo Switch)

A Pouf' d'souffle

La saga a beau avoir fermé ses portes il y a désormais 17 ans, son autrice a beau s’embourber désormais dans les déclarations nauséabondes, Harry Potter reste toujours une valeur sûre et dotée d’un immense pouvoir commercial.

La preuve, nous voilà désormais avec, entre les mains, un jeu qui se concentre exclusivement sur une infime partie de cet univers : le Quidditch. Ni plus ni moins qu’une sorte de handball sur balais volant, il oppose deux équipes qui doivent, d’une part, marquer le plus de buts possibles en faisant passer une baballe dans des anneaux, mais aussi – et surtout – rattraper une petite bouboule dorée volante ultra rapide, le fameux vif d’or.

Pour éviter des parties aussi express qu’ennuyeuses, les développeurs ont fait quelques entorses aux règles d’origine pour mieux adapter ce sport de sorciers à l’univers du jeu vidéo. Ainsi, marquer un but permet d’enquiller 10 points quand attraper le vif d’or vous en offre seulement 30. De quoi éviter, comme dans les livres, un retournement de situation injuste et parfois frustrant puisque le vif d’or y était – quasiment - synonyme de victoire directe.
Ici, le but du jeu va être de marquer 100 points pour gagner la partie et y mettre fin, ou simplement marquer plus de points que l’adversaire pendant le temps d’un match.

Des équipes de 6 sorciers vont donc s’affronter, sachant que 3 joueurs seulement sont nécessaires pour lancer une partie, évitant les attentes interminables. Notez aussi que le jeu est crossplay : quelle que soit votre plateforme, vous pourrez jouer ensemble.


Le déroulement du jeu offre une particularité destinée à éviter lassitude et ennui durant les parties : vous allez pouvoir changer de rôle en plein match. On vous rappelle que le Quidditch, ce sont un gardien de but (bien trop souvent délaissé lors des parties en ligne, soit dit en passant), un batteur qui a pour mission de dézinguer les adversaires en leur balançant des balles spéciales, les « cognards », un poursuiveur de souafle (le ballon), pour aller marquer des buts et un attrapeur de vif d’or. Si cette dernière position est tentante, dans la réalité, il faut bien avouer qu’on s’emmerde rapidement à courir (voler) après l’objet pendant de longues minutes, ratant tout le reste du match qui se déroule autour. Au final, ce sont surtout les poursuiveurs et des cogneurs qui offrent les positions les plus sympas…

Les personnages des livres sont intégrables à votre équipe (à condition de les débloquer au fil de vos victoires) et un éditeur de personnage (assez pauvre) est proposé. On retrouve bien entendu les maisons de l’univers de Harry Potter (Serpentard, Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor) et, affinités divers obligent, les équipes sont mélangées (sinon, certaines maisons pourraient attendre longtemps avant de lancer une partie en ligne).

En ce qui concerne le gameplay, le passage vers le tuto, un poil longuet, voire pénible, est obligatoire. Vos premières parties seront chaotiques, frustrantes, et il vous faudra très certainement une ou deux heures de jeu pour mieux maîtriser les postes et vous offrir enfin une once de satisfaction. Reste que… les parties s’enchaînent et se ressemblent. Et elles ne sont pas folichonnes, il faut bien l’avouer. La plupart du temps, les joueurs gardent la balle et essaient de marquer en solo, quand les autres tentent de vous défoncer à coups de cognards à longueur de temps… De Quidditch, on en passe à une sorte de Speedball (je vous laisse chercher la ref) très vite lassant.

Au final, on s’ennuie rapidement et, franchement, le jeu rate globalement sa cible : celui de proposer un nouveau sport fun, nerveux. Peu d’amusement en multi, un mode carrière rapidement répétitif et sans saveur, pas de coop locale… finalement, le jeu n’a pour lui qu’un esthétisme réussi même si les graphismes restent, globalement, assez moyens, une ambiance sympathique et une fluidité correcte.

C’est très loin d’être assez pour convaincre.