Prince of Persia : Les Sables du Temps, critique du film

 

Publié le Mercredi 19 mai 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

La claque !

imageN’ayons pas peur des mots : les adaptations réussies de jeux vidéo au cinéma se comptent sur les doigts d’une main d’un lépreux.
De Mario Bros.(1993) à Street Fighter (1994) en passant par Bloodrayne (2004), Doom (2005) ou Tomb Raider (2001), pour ne citer qu’eux, il n’y a guère que Silent Hill (2006) et Resident Evil (2002) qui aient réussi à faire quelque chose d’honnête. Même si la définition d’honnête, pour le coup, est très partagée auprès des amateurs de cinéma.
Mais la liste des ratages est longue. Très très longue.
 
Autant dire que voir Prince of Persia, jeu culte s’il en est, débarquer sur grand écran, est un mélange d’excitation et de crainte.
L’excitation parce que, tout de même, Prince of Persia, un jeu assez spectaculaire avec des prouesses physiques incroyables. Et puis une production Bruckheimer, à qui l’on doit notamment Pirates des Caraïbes. Et bon, Mike Newell à la réalisation qui, même s’il n’a pas son nom au panthéon des réalisateurs hollywoodiens, n’est tout de même pas un manche. On lui doit notamment Harry Potter et la Coupe de feu, Donnie Brasco ou Quatre Mariages et un enterrement.
Et même si Jake Gyllenhaal dans le rôle du Prince est un choix plus discutable, il s’agit au moins d’une grosse star…
Des craintes, parce que même si les conditions semblent réunies pour nous livrer un excellent spectacle, la malédiction de l’adaptation foireuse est toujours bien présente dans nos esprits. Et puis, Ben Kingsley au générique, a beau être un excellent acteur, n’oublions pas qu’il a justement tourné dans le risible BloodRayne. Je sais qu’il faut bien manger, mais il y a des limites, hein…
 
J’ai donc assisté, hier soir, à l’avant-première du film.
 
Et au bout de 2h06 de cascades et d’effets spéciaux, j’en suis ressorti… complètement conquis.
 
Ce Prince of Persia sur grand écran est une tuerie.
 
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Au VIème siècle, le Roi de Perse a trois fils. Deux légitimes : Tus et Garsiv. Plus un troisième, orphelin qu’il a adopté après avoir été séduit par son courage et sa bonté : Dastan. Ces trois enfants forment avec leur père et leur Oncle, le vénérable Nizam, une famille très unie.
Justement, Tus, l’aîné, aux commandes de l’armée Perse, débarque à Alamut. A ses côtés, ses deux frères et son Oncle. Il semblerait qu’Alamut, cité Sainte, arme les ennemis de la Perse avec des épées et lances d’excellente facture. De quoi mettre l’Empire Perse, tout puissant, à mal.

screenPour prouver sa valeur et, surtout, éviter un bain de sang inutile, le jeune Dastan mène l’attaque avec ses hommes, malgré l’interdiction de son aîné. Et ses prouesses permettent de prendre rapidement la cité, avec un minimum d’effusion de sang. Lors du combat, Dastan entre en possession d’une étrange dague, magnifique arme dont le manche est en verre ouvragé. Il s’agit en fait de la Dague des Sables du Temps qui permet à son possesseur de remonter le temps d’une minute. Mais c’est aussi la clef qui ouvre un pouvoir plus puissant et permettrait, s’il tombait entre de mauvaises mains, de dominer le monde.
Et tout va aller de mal en pis pour Dastan : Trahi par Tus, il est accusé à tort de la mort de son père. Il s’enfuit, aidé par la princesse d’Alamut, la belle Tamina.
Poursuivis par les armées Perses et par les terribles tueurs Hassansins, Dastan et Tamina vont braver mille dangers pour rétablir la vérité et protéger la dague de l’avidité de leurs ennemis.
 
Je le répète. J’ai adoré ce Prince of Persia.
 
screenMaintenant, affirmer, comme je l’ai fait, que c’est une tuerie, est à nuancer. Ne vous attendez pas à voir un film au génie incontestable, à la qualité extraordinaire indéniable, bref, le genre de film qui mérite sans doute d’atteindre le panthéon du cinéma d’action. Tous les goûts sont dans la nature et, justement, la nature de l’homme est d’avoir des goûts divers et variés selon les individus.
Et ce Prince of Persia ne plaira assurément pas à tout le monde. Justement parce que c’est un blockbuster 100% pur jus hollywoodien : le scénario est mince. Les personnages sont des clichés vivants. L’action est assez prévisible, tout comme la fin, complètement convenue.
Seulement si le film est sans surprise, le spectacle est tel que l’on se laisse prendre totalement. Et tout, aussi « déjà-vu » que ce soit, fonctionne parfaitement.
On a le héros. Le prince Dastan. Si je ne suis pas fan de Jake Gyllenhaal et que, à bien y réfléchir, le côté bodybuildé lui sied assez mal, il s’en sort plus qu’honorablement et arrive même assez rapidement à nous faire aimer ce prince-là. Gemma Arterton, elle, est magnifique en Princesse Tamina. Les deux forment un couple de héros classiques, dans la veine du « je t’aime moi non plus », ou du « on se hait mais on s’attire », qui permet son lot de petites vannes, de petits moments comiques. On a déjà vu ça mille fois au ciné, mais là encore, ça fonctionne parfaitement.
On a les méchants très méchants, les méchants gentils, les comiques du lot, les dévoués dont on sait qu’ils mourront pour la cause, et quelques petites surprises, quand même. Mais toutes petites. Le tout autour de grands thèmes : l’amour fraternel, la justice, la trahison.
 
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Certains seront assurément repoussés par toutes les facilités scénaristiques ou le manque flagrant de prise de risque. Bref, ce Prince of Persia, tout aussi bon soit-il, ne plaira pas à tout le monde. Parce que, et je peux le comprendre, certains sont allergiques aux blockbusters. Pas moi. J’aime aller au cinéma pour en prendre plein la vue. Autant dire que j’ai été servi ici et que j’ai, tout simplement, trouvé ce film génial.
Oui, génial. Parce que sous ses aspects « déjà vu », Prince of Persia n’en est pas moins un savoureux mélange. Une recette parfaitement maîtrisée, sans aucune fausse note.
 
screenDéjà, Prince of Persia est un film magnifique. Les effets spéciaux sont exceptionnels. La cité d’Alamut est une véritable tuerie (avec un petit clin d’œil à Assassin’s Creed lorsque Dastan la surplombe). Les effets de sable sont époustouflants… bref, visuellement, c’est une belle claque. D’autant plus que tous les décors sont fabuleux. C’est beau à pleurer. Aucune fausse note.
Et surtout, le film est doté d’un rythme complètement fou. Le Prince saute, virevolte, court sur les murs, combat ses ennemis… il n’y a pas une seule seconde de répit. Même en temps que spectateur, pris par cette action délirante et omniprésente, on a le souffle court. Ce sont 2h06 de pure folie, d’action non-stop, de scènes éblouissantes, de voltiges.
 
screenC’est finalement tellement impressionnant et l’action est tellement prenante qu’on aura, tout de même, un petit regret : celui de ne pas avoir une belle, très longue et incroyable scène d’acrobatie. Le genre de truc qui dure au moins deux minutes et qui vous laisse scotché à votre siège.
Alors attention, je n’ai pas dit que toutes les scènes de poursuite ou d’acrobaties ne sont pas exceptionnelles, mais justement, elles sont tellement bonnes qu’on aurait aimé en voir une totalement délirante, avec des pièges de partout.
Là, côté pièges, finalement, il n’y a rien. Et ne criez pas à l’hérésie : finalement, en prenant un certain recul avec la série, en offrant une histoire plus ancrée dans la réalité et moins délirante que les jeux, les scénaristes ont, je pense, réussi à atteindre leur but et à ne pas faire une simple adaptation. Ils ont réinventé, version light et action, Prince of Persia. Avec brio. Ils ont réussi à s’en éloigner suffisamment pour que le film puisse exister par lui-même.
Les puristes crieront peut-être à l’infamie, mais pour ma part, sortant directement du test du jeu, j’ai quand même réussi à retrouver cette ambiance propre à la série.
 
Bref, Prince of Persia est un excellent film. Un bon gros blockbuster. Un film pop-corn de qualité. Il ne faut pas s’attendre à des réflexions métaphysiques sur l’être ou le néant, sur la repentance ou la justice. C’est un bon gros film bourrin qui vous en met plein les yeux, plein la gueule. Et qui le fait avec réussite. Et ça, c’est du vrai bon cinéma.

 

 
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Prince of Persia : Les Sables du Temps, critique du film

Plateformes :

Editeur : Walt Disney Pictures

Développeur : Mike Newell

PEGI : 7+

Prix :

Aller sur le site officiel

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 9/10

 

 

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