Publié le Mercredi 12 avril 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Crime Boss Rockay City (PC, PS5, Xbox Series)

D'la merde

Un FPS survitaminé avec, au casting, des cadors d’Hollywood tels que Michael Madsen, Chuck Norris, Danny Glover, Kim Basinger, Michael Rooker, Danny Trejo, Vanilla Ice, Damion Poiter… ça fait forcément rêver. Quand on vous explique, en plus, qu’il s’agit d’un hommage aux films d’action des années 90, notre petit cœur bat une chamade nostalgique comme il ne l’a pas fait depuis bien longtemps.

Mais parfois, le cœur s’emballe et la raison lui met un bon taquet pour le calmer.

Le jeu vous entraîne à Rockay City, ville imaginaire située en Floride, là où les étés sont chauds, la mer pleine de requins et le pognon coule à flot, géré par la mafia et les gangs. Vous allez incarner Travis Baker, un type ambitieux qui sait saisir les opportunités. Alors quand le Grand Manitou du crime organisé se fait dézinguer et que la place devient libre, il saute sur l’occasion. Mais il n’est pas le seul. D’autres ont forcément la même idée. Et ça va se régler à coups de flingues.

Pour vous aider dans votre tâche, vous allez faire appel à quelques personnes bien placées. Casey (Kim Basinger), dont la connaissance du milieu vous sera très utile. Ou Glaves (Danny Glover), un ancien flic qui saura vous conseiller et vous filer quelques infos utiles. Et pour vous appuyer physiquement, Touchdown (Michael Rooker) et Nasara (Damion Poitier) ne seront pas de trop. Surtout qu’en face, le sheriff Cuck Norris tient sa ville d’une main de fer.


On aurait pu espérer, avec un casting trente-deux étoiles comme celui-ci, que les développeurs mettraient l’accent sur le scénario et les personnages. Enfin, au moins sur les personnages. Malheureusement, on se rend rapidement compte qu’ils sont tous venus cachetonner dans une production qui n’a pas les épaules de son ambition. Le scénario est creux, mal exploité et les personnages ne sont qu’effleurés. C’est plat, sans aucune subtilité et c’est d’autant plus décevant qu’on pouvait espérer tellement mieux du casting… Même si le jeu s’assume dans son côté « décalé » et humoristique, jouant avec les clichés des années 90, il s’embourbe dans des choix très discutables et surtout, est desservi par une narration foireuse. La déception est à la hauteur des attentes.

Jeu en coop, enfin, c’est ce qu’il essaie de nous faire croire, Crime Boss Rockay City vous lance à l’assaut d’une trentaine de territoires qu’il faudra acheter ou récupérer par la force. Vous devrez alors faire appel à une petite équipe et vous lancer dans des missions tels que des braquages de banque, des éliminations, des vols dans des entrepôts. Et pour gagner encore plus d’argent, vous pourrez revendre des marchandises sur le marché noir.

Sur le papier, tout était fait pour nous mettre l’eau à la bouche. Mais une fois lancé, le jeu tombe dans un marasme détestable et honteux d’une réalisation poussive, tant technique qu’au niveau de son architecture. On enchaîne des missions chiantes, parfois dans les mêmes niveaux alors qu’on est censé être dans des endroits différents. Et surtout, on combat des ennemis cons comme des bites. Et encore, je pense que la mienne l’est quand même un peu plus. Ajoutez un level design à revoir, qui enchaîne les poncifs et les mauvaises idées, et finalement, on passe vraiment des moments pénibles. A tel point qu’on n’ira pas au bout de l’aventure. On craquera bien avant. Et que dépasser une seule et petite heure de jeu relève déjà de l’exploit. Ou du masochisme, c’est à voir.

Si vous ajoutez des menus mal fagotés. Des vidéos courtes et sans intérêt (quand il y en a), un système de drop in intempestif, avec des joueurs que vous ne connaissez pas, qui débarquent dans votre partie s’il vous manque des coéquipiers (il vous en faut 3), ce qui vous oblige à supporter parfois des débiles mentaux comme on en trouve malheureusement trop souvent parmi les joueurs. Et les virer prend du temps et de l’énergie.

Enfin, pour couronner le tout, le jeu est techniquement à la ramasse avec des temps de chargements longs et fréquents, mais aussi des ralentissements intempestifs.

Bref, Crime Boss Rockay City n’est pas seulement une déception. C’est aussi un mauvais jeu. A jeter à la poubelle sans aucun remords.