Publié le Mercredi 31 mars 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Il donne le La, Rico
Fer de lance des espions de l’Agence, Rico Rodriguez a déjà réussi à renverser la dictature de San Esperito, lors de ses premières aventures sorties en 2006. A l’époque, Just Cause introduisait pour la première fois un terrain de jeu immense, sans temps de chargement. Une île entière, énorme, dans laquelle vous vous baladiez de mission en mission, semant le chaos et la désolation, flinguant à tout va, conduisant n’importe quel véhicule terrestre, marin, aérien, et s’envoyant en l’air à des altitudes démentes pour ouvrir et refermer son parachute à l’envi.
Même énormément buggé et répétitif, Just Cause a marqué les esprits et remporté un joli et mérité succès.
2010. Just Cause 2 arrive. Rico Rodriguez, habitué aux climats insulaires, débarque sur Panao. Pandak Panay a fait assassiner son propre père pour prendre le pouvoir. Et personne ne sait s’il est pro ou anti américain. Il va vous falloir le découvrir. Autre mission, retrouver la trace de Tom Sheldon, votre mentor, qui a disparu sur l’île.
Une fois sur place, Rico va se heurter à une force armée importante… et inquiétante. Il va donc s’allier aux factions rebelles. Elles sont au nombre de trois : les Reapers, les Roaches et les Ular Boys. A vous de décider laquelle, ou lesquelles de ces factions vous allez soutenir. Sachant que vous pouvez prêter allégeance à l’une ou l’autre, pour lui donner un avantage certain, ou même aux trois, pour garder un certain statu quo. En contrepartie des missions que vous allez remplir pour ces factions, elles vous donneront des indices et renseignements pour retrouver Tom Sheldon.
Bien entendu, en marge des missions de factions, vous devrez remplir les missions officielles imposées par l’agence.
Première chose : divisé en plusieurs îles plus ou moins importantes, l’archipel de Panao est immense. 1000 km² de terrain de jeu. C’est impressionnant. Deuxième chose : c’est beau. Ok, les textures ne sont pas super détaillées, il n’y a pas des millions d’objets à chaque coin de rue, des centaines de personnes à chaque croisement et une faune et une flore dignes de la jungle amazonienne. Mais c’est beau quand même. Détaillé quand même. Varié aussi. Entre villes, villages, jungles, marais, montagnes, plaines, mers… sans compter les véhicules aériens qui vous donneront un aperçu global de l’archipel, vous allez quand même vous en mettre, pour votre plus grand plaisir, plein la vue. Et on pardonnera d’autant plus le clipping, assez présent, du jeu.
Rico va donc déambuler sur l’île, accepter ou non les missions, faire son petit bonhomme de chemin. Sachant que vous pouvez tout à fait vous balader pendant des heures sans accepter la moindre mission, juste pour profiter du paysage ou des ressources qui s’ouvrent à vous, voire aller flinguer un ou deux colonels (il y en a plusieurs dizaines à abattre) pour affaiblir la dictature qui règne sur Panao. Pour votre plus grand bonheur, vous aurez accès à un nombre incalculable de véhicules. Camions, voitures, motos… mais aussi hélicos, avions… ou encore bateaux, navires de guerre… Des dizaines de modèles, certains armés (dont des tanks), d’autres rapides, d’autres lents, d’autres résistants, d’autres légers… sur lesquels vous pourrez faire tout un tas d'acrobaties. Et, à la manière d’un GTA, vous pouvez tout conduire, même si un autochtone est déjà aux commandes…
On retrouvera bien entendu le parachute magique de Rico, qui s’ouvre et se referme à l’infini, et qui offre la possibilité de ne pas tuer son personnage, même si on ne décide de l’ouvrir qu’à 50 mètres du sol après une chute libre de plusieurs kilomètres. C’est trop la classe.
Rico a également, et c’est une petite merveille, un grappin magique. Il lui permet de se hisser encore et encore à n’importe quelle paroi, ou même véhicule. Un building en hauteur ? Pas de souci, le grappin vous emmène sur le toit. Un hélico vous canarde ? Hop, grappin, vous être propulsé à bord et il suffit d’éjecter le pilote pour en prendre possession.
Ce grappin offre un bonus dément, vraiment sympa et classe, au jeu. Il offre d’innombrables possibilités de cascades, d’escalade et de fun. Et vous permet également d’avancer plus vite (un coup de grappin à 100 mètres de votre position, sur le sol, et zou, vous y êtes en une seconde.
On peut attacher les deux bouts du grappin à deux objets différents. Par exemple, une statue et un véhicule pour arracher la statue. Ou encore un ennemi à un véhicule pour le traîner. Ou un ennemi et une bombonne de gaz qui, enflammée, l’enverra à des centaines de mètres de là. Ou un ennemi et un hélico… il y a vraiment matière à se faire plaisir et à laisse parler son imagination.
Rico sera également armé, selon les armes qu’il ramassera sur place, dans des containers prévus à cet effet, ou sur le corps de ses ennemis. Notons que les munitions sont assez rares et que vous vous retrouverez souvent en galère de ce côté-là. Il faudra donc jouer du grappin, pour par exemple faire tomber un soldat de sa tour, plutôt que d’utiliser ses armes…
Enfin, on citera quelques autres petites choses. Il y a tout un tas de défis disponibles : courses, base-jump… mais ils ne présentent pas beaucoup d’intérêt.
Vous pourrez également acheter des armes et véhicules au marché noir.
Enfin, si le jeu est ponctué par certaines cinématiques, elles ne sont pas spécialement folichonnes et ne méritent pas qu’on s’y attarde ici, tout comme le scénario principal, finalement.
Reste que le jeu, comme son prédécesseur, est buggé jusqu’à la moelle. Personnage bloqué, sauvegardes qui « se trompent » d’endroit, collisions foireuses, scripts qui ne se déclenchent pas, IA ridicule… c’est assez fréquent et, finalement, même si ce n’est pas si dérangeant que ça question jouabilité et plaisir de jeu, ça fait quand même tache.
Au final, toutefois, Just Cause 2 est une petite tuerie. Parfaitement. Un terrain de jeu énorme. Des centaines de véhicules. Des dizaines d’armes. Un grappin fabuleux. Une liberté monstrueuse… si les missions en elles-mêmes sont répétitives, on passera le plus clair de son temps à se balader, à faire le cake, à tout péter, à exploser les bâtiments à coups de roquettes dans son hélico, à sauter d’avions en vol, et j’en passe, juste pour le plaisir.
Just Cause 2, même imparfait, même sans mode multijoueur, même s’il lui manque quelques variétés de missions qui auraient pu ajouter un peu plus au charme du jeu, reste une petite merveille que vous auriez tort de bouder.