Publié le Mardi 25 octobre 2022 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Black Adam, la critique du film

A l'Ouest, rien de nouveau

2600 avant notre ère, dans le royaume de Kahndaq, un jeune esclave du nom de Teth-Adam se soulève contre le tyran Anh-Kot. Il est aidé par le sorcier Shazam qui lui donne des pouvoirs surnaturels lui permettant de devenir le champion de Kahndaq et ainsi de libérer le peuple, avant de disparaitre.

5000 ans plus tard, dans un Kahndaq qui vit sous l'oppression de l'Intergang, puissant syndicat du crime, surarmé, à même de mettre à mal n’importe quel super-héros. L’archéologue Adrianna Tomaz tente de trouver la couronne de Sabbac, relique de l'époque de Anh-Kot et qui posséderait des pouvoirs magiques à même de libérer le pays.

Alors qu'elle est sur le point d'être exécutée par les mercenaires de l'Intergang, Adrianna libère Teth-Adam qui va alors pulvériser les soldats.

Dépassée par la puisse de Teth-Adam, Amanda Waller envoie la JSA (Justice Society of America) ; composée du Doctor Fate, de Cyclone et d'Atom Smasher sous les ordres de Hawkman pour arrêter Teth-Adam avant qu'il ne représente une menace pour le monde.

Arrivée sur place, la JSA se rend compte que la situation est bien plus compliquée que prévue et que Teth-Adam est bien plus puissant qu’ils ne le pensaient. Pire : il n'hésite pas à tuer quiconque se dresse sur son chemin…


Réalisé par Jaume Collet-Serra, qui a réalisé Jungle Cruise et Orphan, Black Adam met en scène Dwayne Johnson, Aldis Hodge, Noah Centineo, Sarah Shahi, Marwan Kenzari, Quintessa Swindell, Bodhi Sabongui et Pierce Brosnan.

Et, aux dires de son acteur principal, ce film est le renouveau du film de super-héros de chez DC Comics.

Alors, cela va surement vous étonner mais non, Black Adam n'est pas le renouveau du film de super-héros.

Déjà parce que le scénario est vu, revu, recraché, redigéré, réécrit, refait, reraconté des centaines de milliers de fois avant. C'est l'histoire d'un type qui obtient des pouvoirs qu'il ne voulait pas et qui s'en sert pour démonter des méchants génériques par paquets de mille et dont on n’a pas grand-chose à carrer. De plus, dans un film qui est sensé se passer dans le même monde que Batman, Superman, Waller, la Suicide Squad, tout ça tout ça, le scénario est à 10 incohérences d'univers par minute pendant 2h. Rien n'est raccord avec ce qui a été raconté avant. On est au même niveau que les incohérences d'univers pendant la phase 2 du MCU de type "mais pourquoi le SHIELD ou les Avengers n'interviennent pas ici ? Mais ils dorment ou quoi ?". On vous passera aussi sur le méchant-qui-se-fait passer-pour-un-gentil et qui est grillé dès sa première scène ou le twist principal de l'histoire que l’on voit arriver dès la première scène du film…

Aussi parce que la plupart des acteurs sont soit très moyens et pas crédibles (Atom), soit semblent là juste pour le cachet (Dr Fate), soit se prennent tellement au sérieux qu'ils en deviennent ridicules (Hawkman). Le pompon revenant bien entendu à The Rock, qui bien qu'il ait clairement le physique du rôle, a autant d'expressions faciales qu'un frigo et se contente de froncer des sourcils en permanence.

Sans doute aussi parce que les scénaristes ne savent pas quoi faire d'un vrai faux anti-héros, ni même en réalité, ne savent pas en définir un à l’écran. Dans les comics, Black Adam a été l'ennemi de Shazam avant de devenir un anti-héros, un gentil tyran. Ici, tout comme Venom, en retirant Shazam de l'équation, Black Adam n'est qu'un héros un peu violent grognon qui ne voit pas de souci à balancer des méchants par la fenêtre.

A ce propos, la violence du film est très cartoonesque. Une seule effusion de sang dans tout le film, pas de mort choquante ou cruelle si ce n'est éventuellement la première mais après on est dans du Astérix avec des mercenaires qui sont projetés très haut, très vite, jusqu'au bout de l'extrême limite…

Bref, d’un point de vue DC Universe, dans une certaine cohérence avec les autres films, plutôt sérieux eux (sur le fond, pas forcément sur la forme), ce Black Adam dénote et fait tache.

Mais attention. Ça ne veut pas dire qu'on ne s'est pas amusé devant le film. Parce qu'on la prit pour ce qu'il est : Un film bourrin sans profondeur, écrit à la va-vite, voulant simplement faire plaisir aux spectateurs avides de gros biceps, cochant toutes les cases du blockbuster plein de VFX et de ralentis pour faire cool. Un film à la gloire du sourcil le plus impressionnant d'Hollywood : The Rock.
Et oui, Henri Cavill fait un petit retour en Superman… et ça, ça fait aussi plaisir.