Publié le Lundi 5 avril 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Attrape-moi tous si tu peux
Les Pokémons sont de retour. Dans sa grande politique de ressortie de ses anciens hits, Nintendo refourgue Pokémon Or et Pokémon Argent, deux gros hits de la Gameboy Color (23 millions d’exemplaires vendus), et les propose désormais sur Nintendo DS.
Sortis en 2001, ces jeux sont dans la même lignée que tous les jeux Pokémon, à vrai dire.
Vous jouez un jeune garçon ou une jeune fille, au choix, qui vit seul avec maman dans un très vieil appartement rue Sarasate. Enfin, pour le coup, c’est dans une petite maison dans un bled paumé. Mais c’est pareil. Maman est un peu gâteuse. Quand un scientifique décide de vous filer un Pokémon et vous demande d’aller parcourir le monde pour sauver tous les Pokémons de la terre, et au passage empêcher la destruction de l’univers, capturer des Pokémons, les élever, les faire combattre, et j’en passe, votre maman vous souhaite bonne chance et reste devant la télévision. Alzheimer, quand tu nous tiens…
Vous voilà donc embarqué dans une grande aventure de Pokémon. Elle se déroule dans la région de Johto (puis dans celle de Kanto).
Les trois Pokémons disponibles au début du jeu sont une sorte de croco cracheur d’eau (Kaïminus), une limace type plante (Germignon) et un hérisson type feu (Héricendre). Genre Sonic qui aurait mangé du piment cru.
Notre personnage va donc élever son Pokémon en le faisant combattre, va en capturer d’autres et, bien entendu, va parcourir le monde pour affronter tous les champions de combat de Pokémons dans les arènes de chaque ville.
Si Pokémon Or/Argent était révolutionnaire à l’époque, avec la possibilité de tenir un objet (bonus au combat), un système de jour/nuit, une meilleure gestion des objets, ou l’introduction des baies, tout cela est familier aux joueurs de DS, via Pokémon Diamant et Perle.
Autrement dit, ces remakes ne sont qu’un simple portage de ce que l’on connait déjà et de ce que l’on a déjà vu.
Graphiquement, d’ailleurs, il n’y a pas de quoi s’extasier. Alors c’est peut-être le fait d’y avoir joué sur DSi XL, mais question pixels, ça s’impose là. Et quand bien même ils ont été « améliorés », ils ne sont pas à la hauteur d’un Pokémon Diamant et Perle, par exemple.
Reste que le jeu est pratique : un menu tactile rapidement utilisable (dommage qu’il n’y ait pas de raccourci de carte, par contre). C’est aussi sympathique de voir son Pokémon à l’écran, suivre derrière le dresseur.
On peut finalement faire tout un tas de trucs : s’entraîner avec d’anciens adversaires avec lesquels on a accepté d’échanger son numéro de téléphone, avoir accès à un Pokédex bien fourni pour tout savoir sur toutes les créatures, récolter des graines (noirgrumes) et faire des mélanges…
On pourra également échanger ses Pokémons dans le monde entier via le Wifi, s’affronter, ou même accéder à une dizaine de mini-jeux (bataille de boules de neige, course de haies…) via le Pokéathlon, sorte de rencontre sportive qui permet de gagner quelques lots.
Mais grosso modo, le jeu se résume à parcourir le monde, aller dans les hautes herbes pour affronter des Pokémons sauvages, leur exploser la tête pour avoir de l’XP ou tenter de les capturer via l’utilisation de Pokéballs, ou bien faire des combats contre des personnages, armés eux aussi de leurs Pokémons. Le tout mâtiné d’une petite histoire ridicule façon « La Team Rocket » veut dominer les Pokémons et les réduire en esclavage, essaie de les affronter pour les en empêcher.
Bref, tout aussi sympathique soit-ils, Pokémon Or et Argent ne sont que des énièmes ressassées des mêmes thèmes.
Mais pour ne pas proposer un simple remake sans âme, Nintendo a introduit un élément original : le Pokéwalker. Il s’agit ni plus ni moins d’un podomètre. En transférant l’un de vos Pokémons dedans, vous allez « l’emmener en balade ». Plusieurs chemins (à débloquer) sont disponibles. Vous glissez le Pokéwalker dans votre poche et vivez votre journée normalement. Le soir, vous avez accumulé des « watts ». Et votre Pokémon, de lui-même, aura trouvé quelques objets (potions, watts supplémentaires…). Ces watts peuvent être utilisés de deux manières : soit en trouvant des Pokémons ou des objets supplémentaires. Via des mini-jeux, vous pouvez chercher des objets ou tenter de capturer des Pokémons qui, du coup, seront ajoutés à votre lot dans le jeu. Ou alors, vous pouvez garder ces watts. Ils seront alors convertis en points d’expérience qui débloquera de nouvelles balades ou vous permettra de faire gagner des niveaux à votre bestiole.
L’idée, en elle-même, est plutôt sympathique et bien faite. C’est original et bien pratique pour faire monter rapidement ses Pokémons de niveau.
Seulement voilà, si en théorie c’est une excellente idée, en pratique… ça ne fonctionne pas. Le problème, c’est que le jeu Pokémon n’est pas, en soi, très difficile. Et ce Pokéwalker permettant d’augmenter le niveau de votre Pokémon, le rend encore plus facile. Pour peu que vous ne jouiez pas vraiment pendant 3-4 jours pour diverses raisons, mais que vous gardiez le Pokéwalker durant tout ce temps dans votre poche, vous allez rapidement avoir un Pokémon, genre niveau 20, qui va affronter des ennemis de niveau 4 ou 6…
C’est l’un des gros soucis de la série, en fait. Il n’y a pas d’adaptation des niveaux de vos adversaires à votre propre niveau. Résultat, vous balayez tout sur votre passage.
Alors à part ça, nous sommes toujours en présence d’un jeu Pokémon, avec son système de collectionnite aigüe de ces bestioles. C’est toujours accrocheur, captivant, et l’on replonge avec plaisir dans ce système.
Mais ça n’apporte strictement rien de nouveau. Pas de quoi s’extasier, en somme.
(les images sont en anglais, mais le jeu est en français)