Publié le Lundi 4 juillet 2022 à 12:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test F1 22 (PC, Xbox One, Xbox Series, PS4, PS5)

Bien, mais peut mieux faire

Avec l’été revient chaque année le vrombissement des moustiques mais aussi celui, à la fois plus étourdissant mais ô combien plus agréable, des Formule 1, grâce à la série F1 initiée par nos amis de chez Codemasters. Passée sous le giron d’Electronic Arts, la firme habituée aux jeux de courses n’en garde pas moins ses bonnes habitudes et nous livre notre dose annuelle de goudron et de pneus, puisque le jeu F1 22 vient de débarquer dans les étals.

On ne va pas vous refaire le récapitulatif du contenu du jeu, du moins en termes d’écuries, de pilotes et de circuits. Fidèle à sa réputation, le jeu offre toutes les voitures, tous les vrais pilotes et tous les vrais tracés de la saison en cours. Les toutes dernières modifications de certains grands-prix ont été respectées et sont donc incluses dans le jeu.

Si on reviendra plus tard sur les graphismes, parce qu’il y a quand même un truc à dire dessus, il faut tout de même avouer que les pilotes ont été bien modélisés, que les F1 sont là aussi très réalistes et que tous ces petits détails font du bien dans ce genre de jeu. C’est un vrai plus pour l’immersion. Tout comme l’arrêt aux stands, qui a été amélioré aussi et, même s’il garde une part d’aléatoire (selon votre vitesse, la qualité de l’écurie et vos réflexes), est tout même plus agréable que l’année passée.

Et on plonge donc dans ce qui se fait de mieux dans la simulation de courses de formule 1, à écumer chaque circuit, à vivre la saison de l’intérieur, à enchaîner les qualifs, les grands-prix… Le jeu a été mis à jour pour suivre les nouvelles réglementations et les joueurs apprécieront les changements. Même si le jeu reste ouvert à un large public : beaucoup d’aides à la conduite permettent aux novices de se lancer sans souci sur les pistes. Des aides qui pourront être retirées au fur et à mesure que vous arriverez à maîtriser la bête. C’est aussi l’un des grands points forts de la série : permettre à tous les niveaux de profiter du jeu.


Pour les modes de jeu, vous avez tout ce qu’il faut pour vous amuser, et vous challenger, que ce soit en solo ou en multi. De la simple course à la saison complète, en passant par le mode « Mon écurie » et le mode carrière, très complets, ou le nouveau mode, toutefois sans intérêt « Vie F1 » (il s’agit de gérer sa maison, avec plusieurs choix de déco, et d’y entreposer ses supercars et ses trophées), il y a de quoi se faire plaisir. A noter que, contrairement à l’année dernière, il n’y a pas de mode Histoire, avec un scénar. Cela dit, n’ayant jamais été convaincu par l’exercice, quel que soit le jeu de sport (F1, foot, basket…), ça ne m’a vraiment pas manqué, personnellement.

Cette année, EA et Codemasters ont décidé d’ajouter une nouvelle catégorie de voitures. L’occasion de varier un peu les plaisirs. Ce sont les supercars qui débarquent donc dans F1 22 et vous allez pouvoir les piloter sur les circuits de F1, dans différents modes de jeu. De la Ferrari F8 Tributo à la Mercedes AMG GT Black Series, en passant par la McLaren 720S, l’Aston Martin Vantage F1 Edition, la Ferrari Roma ou la McLaren Artura, ce sont une dizaine de modèles que vous aurez à débloquer… si le cœur vous en dit. Parce qu’au final, l’essai tombe clairement à l’eau. Moins fun à piloter, moins de sensations, moins d’intérêt, modèles pas oufs… même si d’autres voitures doivent débarquer via diverses mises à jour et DLC, pas certain que vous ayez envie de poursuivre l’aventure au volant de ces bolides.

C’est d’autant plus dommage que cette catégorie ne vient pas rajouter du contenue supplémentaire par rapport à F1 2021, par exemple. Au contraire, elle vient en remplacer. L’année dernière, piloter des voitures mythiques était grisant. Elles ne sont plus dispo cette année. Donc c’est « un donné pour un repris » qui, s’il peut se comprendre pour tout un tas de raison (techniques et commerciales), reste quand même amer : le nouveau n’est pas à la hauteur de ce qui a été retiré. On pourrait, cela dit, reprocher aussi au titre de ne pas proposer une catégorie « anciens circuits » pour tourner sur les tracés qui ne sont plus dans le championnat, mais qui ont fait les beaux jours de la discipline.

Autre déception, le surplace fait par les graphismes. Visuellement, on est sur le même moteur que l’année dernière qui n’était déjà pas au top de ce qui se faisait à à l’époque. Non pas que le jeu soit moche, loin de là. Mais quand on sort d’un Forza Horizon 5, voire, dans une moindre mesure, d’un Gran Turismo 7, on se dit que c’est la dernière année qu’on tolèrera ce manque d’innovation et de progression sans en tenir rigueur aux développeurs. Il va donc vraiment falloir mettre un coup de collier pour F1 23.

On pourra, enfin, regretter l’absence de justesse au niveau de l’IA, qui finalement a peu de ratés. Non pas que vous n’arriverez pas à les battre, mais vous aurez rarement des accidents nécessitant l’intervention d’un safety car ou une manœuvre hasardeuse des pilotes gérés par le jeu.

Au final, c’est avec un sentiment mitigé que l’on ressort de ce test de F1 22. Alors qu’on ne se méprenne pas : ça reste un très très bon jeu. Un excellent jeu de F1, avec de vraies bonnes sensations, le plaisir de retrouver les vrais circuits, les vraies voitures, les vraies écuries. C’est parfaitement maîtrisé et ça fait largement le job. Les amoureux de F1 seront totalement comblés. Maintenant, avec une partie technique tout juste, le moteur arrivant en bout de course, une partie supercars pas convaincante, un mode Vie F1 strictement sans intérêt, il faut bien dire qu’on a l’impression d’avoir un jeu moins complet, moins satisfaisant, que l’année dernière.