S'il fut un temps où les jeux de plateforme en 3D avaient le vent en poupe, aujourd'hui, c'est un peu un genre qui se meurt, avec quelques trop rares excellents représentants. Alors forcément, quand un nouveau jeu de plateforme débarque et qu'en plus, il fleure bon les années 2000, âge d'or du genre, je saute dessus. Normal me direz-vous pour un jeu dont le héros est un kangourou. Kao le Kangourou est le nouveau volet d'une saga que, personnellement, je ne connaissais pas avant son annonce et sortie initialement sur Dreamcast. Mais pas grave, ce nouveau volet est l'occasion pour moi de retrouver les plaisirs d'un petit plateformer sympa. Non ?

Kao le Kangourou nous met dans la peau de... ben de Kao, qui va partir à la recherche de sa soeur disparue, contre l'avis de sa mère. Et après avoir récupéré les gants de boxe maudits de son père, également disparu, Kao part à l'aventure.

Premier constat, dès les premières secondes de jeu, on sent que le titre est fait par une équipe de passionnés mais qui n'a pas forcément les moyens humains et financiers pour en faire un exemple technique. Je ne dis pas ça méchamment, mais le côté double A, voir jeu indé va assez rapidement nous sauter aux yeux. Pas plus tard qu’au démarrage en fait. On constate très vite que les cinématiques sont moyennement inspirées, à base de champs contre champs et de personnages à l’animation d’antan. En gros, on retrouve exactement ce qui était proposé à l’âge d’or des plateformers 3D. Hommage ou manque de moyen, à vous de voir. Dans le même genre, on a droit à une caméra aux placements hasardeux. Comme par exemple avec le fait que l’on la voit se déplacer quand vous vous téléportez. En gros, quand vous mourez, juste après l'écran de respawn, on sent que la caméra se remet en place au lieu d'être statique, à notre retour dans le jeu. L’histoire et les dialogues sont également d’un autre temps… Mais bon tous ces défauts sont loin d’être dérangeant si le gameplay est bien rodé et qu’il rend justice à ce style de jeu.



Pour le coup, Kao le Kangourou fait partie des bons élèves. Kao reprend tous les codes de ce qu'on attend d'un bon jeu de plateforme en 3D : une bonne réactivité, de bonnes sensations pour évaluer les sauts et un level design lisible. De même j'ai trouvé les animations in-game plus fluides et réussies que celles des cinématiques. Après nous sommes dans un jeu plus proche d’un Crash Bandicoot que d’un Mario 64, car mis à part le HUB central en monde ouvert, les niveaux, eux, sont plutôt linéaires, avec quelques bifurcations pour divers collectibles et trésors à dénicher.

Parlons des niveaux justement, c’est vraiment une route à parcourir où l’on va jongler entre les phases d'exploration, de plateformes et des combats. La particularité de ces derniers est que grâce à ses gants, Kao va emmagasiner de la puissance après avoir enchaîné des combos pour lancer une sorte de finish move, une fois la barre remplie. Kao pourra également récupérer des éléments à associer à ses gants, comme du feu, pour se frayer un chemin dans le décor ou pour résoudre des énigmes  relativement simples.

Oui, le mot simple caractérise assez bien le titre. Hormis certains passages spéciaux et facultatifs dans les niveaux, vous allez les parcourir sans la moindre difficulté. Les monstres ne nécessitent généralement pas plus de deux coups pour être terrassés et les plateformes ne demandent pas non plus un skill particulier pour les traverser. C'est un poil plus retord contre les boss, mais rien d'insurmontable non plus.

Chaque niveau comporte des pièces à récupérer pour acheter des objets cosmétiques, des quarts de cœur pour augmenter votre vie, des diamants pour je ne sais quoi et enfin des runes qui, comme pour Mario et ses étoiles, sont les éléments à collecter pour accéder à un autre niveau.

Kao ne révolutionne en rien le genre, mais il ravira les amateurs de plateforme. Il ne prend aucun risque, c'est plutôt un jeu que l'on peut associer à un simple cas d'école. Pas de surprise, mais un vrai plaisir manette en mains pour un genre assez peu représenté s'il n'y avait pas Nintendo.

J'ai fait le jeu sur Switch et graphiquement, le titre ne s'en sort pas trop mal. La technique n'est pas dès plus impressionnante : on a droit à une tartine d'aliasing saupoudrée d'éléments qui poppent à la dernière seconde, mais la direction artistique très colorée rattrape un peu l'ensemble et fait son effet. C'est coloré, très cartoon et ça donne envie de se balader. Encore une fois, sur ce plan, il fleure bon les années 2000. Et finalement, j'ai eu un vrai trip nostalgique, ce qui fait que même si je suis conscient de ses défauts, ils ne m'ont pas dérangé. Je me fichais du scénario, de la mise en scène et des animations datées car, manette en mains, j'avais l'impression de me retrouver vraiment devant ma télé cathodique de mes mercredi après-midi .

Mais ça c'était avant le drame…

Car oui… j’ai eu un vrai accident de jeu… à mi-parcours, je me suis retrouvé bloqué. Je devais retrouver suffisamment de runes pour accéder au niveau suivant. Sauf que, j’ai beau avoir cherché et bien vérifié dans l’inventaire, je les avais déjà toutes. J’ai soupçonné un problème de script. Je me suis dit qu’en relançant le jeu, ça pourrait corriger le problème. Sauf que… je suis revenu au tout premier niveau. Après avoir cherché, j’ai appris que le jeu possédait un problème de sauvegarde automatique sur Switch. J’ai donc perdu toute ma progression. Et même si le jeu est plutôt court, moins de 8 heures, autant vous dire que ce genre de problème m’a flingué toute envie de recommencer. Donc je vous préviens si vous jouez sur Switch, soit vous attendez un patch, soit vous sauvegardez d’une autre manière pour ne pas vous retrouver dans la même situation que moi.
 

Au final, mon sentiment vis à vis de Kao le Kangourou est très mitigé. Le feeling est bon, mais les problèmes techniques sont trop importants et handicapant pour ne pas en tenir compte. Clairement, c'est un petit jeu sans prise de tête qui a compris ce qu'il faut pour faire un plateformer 3D sympa. Mais la connaissance n’est pas suffisante. Encore faut-il en avoir aussi les moyens. Je ne doute pas des qualités du studio mais les nombreuses petites et grosses erreurs d’optimisation ont complètement flingué mon expérience de jeu et le soufflé est retombé. Pourtant je vous le dit, j'étais agréablement surpris et enthousiaste lors de mes sessions de jeu. Un jeu de plateforme comme je les aime, pas parfait mais qui fait le taff comme on dit. A un prix correct. A voir maintenant si je recommencerai le jeu dans les semaines à venir, mais rien n’est moins sûr pour le coup….

L'avis de Vincent

Pour l'avoir fait en même temps que Steven, je le rejoins sur l'aspect "qui fleure bon les années 2000". Très clairement, c'est un retour dans le passé sympa  auquel on a droit avec Kao le Kangourou. Sans être fou graphiquement, c'est agréable à regarder, c'est mignon, c'est coloré, ça se joue bien et ça plaira aux plus jeunes. Mais paradoxalement, même si Steven l'a trouvé simple, pour l'avoir fait tester à mes gamins, c'était un peu compliqué. On est loin de l'accessibilité d'un Mario. Notamment dans certaines zones qui demandent un sens de timing très serré. Mais pour un adulte, effectivement, rien de très compliqué. En revanche, s'il réussit à nous faire revenir quelques années en arrière pour notre plus grand plaisir, il souffre de quelques lacunes : un humour un peu plat et forcé et des scripts assez chiants qui empêchent une progression naturelle. Mais dans l'ensemble, ça reste un jeu sympathique proposé à un prix correct. Tant qu'on n'a pas de problème de sauvegarde.

Identifiant :

Mot de passe :

Mot de passe perdu

Pas encore inscrit ? Créer mon compte

Inscription à la newsletter quotidienne