Publié le Mercredi 2 décembre 2020 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Immortals Fenyx Rising (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch)
Pas ma tasse de thé
Nouvelle licence signée Ubisoft, Immortals Fenyx Rising vient de sortir sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch.Le jeu, développé par Ubisoft Québec, à qui l’on doit Assassin’s Creed Odyssey, ne cache pas s’être (largement) inspiré de The Legend of Zelda : Breath of the Wild dans sa construction, voire son gameplay. Et dans son ambiance graphique aussi, il faut bien l’avouer. Autant vous dire que si vous espériez en prendre plein la rétine sur les nouvelles consoles PS5 et Xbox Series… et bien… il faudra repasser.
Ce n’est pas un problème en soi, cela dit. Le jeu n’est pas moche, loin de là, et emprunte un chemin bien particulier pour son ambiance graphique, de style animation, entre influences nippones et européennes. Un style désormais classique, très utilisé dans d’innombrables productions, et qui passe donc comme papa dans maman. Ou plutôt comme Zeus dans Héra, si vous préférez, puisque là est le thème.
Immortals Fenyx Rising vient nous narrer les aventures de Fenyx, une guerrière, moins guerrière que son frère à qui elle voue une admiration sans borne, mais guerrière quand même. Elle se réveille sur une plage abandonnée, coquillages et crustacés, avec tous ses compagnons transformés en statues de pierre. Tout cela est le fait de Typhon, un titan bien décidé à se venger des Dieux.
Pendant un long (très long) prologue, vous allez récupérer équipement (bracelets de force, ailes pour planer…) et armes (épée, hache, arc), mais aussi découvrir les différentes particularités du gameplay du jeu. Durant environ 2h, vous allez donc suivre un chemin tout établi pour apprendre à jouer. Tout bêtement. Avant d’être lancé dans un monde ouvert où tout ne sera pas forcément accessible (il faudra vous améliorer ou remplir des missions avant cela) mais où vous aurez largement de quoi faire quand même.
Le jeu est présenté sous forme d’une fable, racontée par Prométhée à Zeus, en échange de sa liberté. Le tout sur le ton de l’humour, voire de la dérision. Soyons clair : dès le début de l’aventure et nous sommes plusieurs à avoir eu cette réflexion, la voix de doublage de Zeus est une vraie calamité. Pas en phase, surjouée de la plus mauvaise des manières… c’est bien simple, j’ai carrément cherché à mettre le jeu en anglais tellement elle était insupportable. Avant que Sylvain, qui passait par-là, ne nous balance un « vous savez que c’est la voix de Lionnel Astier ? » (aka Léodagan dans Kaamelott). C’est vrai. Mais la médiocrité du doublage nous avait fait oublier ce détail. De quoi, malheureusement, une nouvelle fois s’interroger sur la pertinence des choix d’Ubisoft en la matière. D’autant plus qu’encore cette fois, l’écriture des dialogues tout comme celui du scénario frise la totale nullité. Il devient urgent de faire quelque chose, là. De virer quelques incapables, et une bonne fois on s’en fout s’il s’agit du fils du cousin de l’oncle du voisin du premier ministre canadien. mais niveau écriture, Ubisoft a vraiment (vraiment vraiment vraiment vraiment) besoin de s’améliorer.
Soyons honnête. Ce doublage foiré, cette écriture pitoyable, un gameplay simpliste et le graphisme quelconque ont très largement douché mes envies de poursuivre l’aventure avec ce jeu. J’ai vraiment dû me forcer pour aller plus loin, tenter de découvrir les éventuels charmes qu’il pouvait recéler.
Car comme expliqué plus avant, le jeu est effectivement assez quelconque, graphiquement parlant. Ce n’est pas moche, attention. Il y a même quelques paysages sympathiques. Mais les textures à plat, les décors basiques et le manque flagrant de détail, tant sur les environnements que sur les personnages, ne permettent pas de s’extasier plus que ça. C’est correct, cela dit. C’est un style assez basique, mais réussi et homogène. Bien maîtrisé. Surtout, testé sur Xbox Series, le jeu, que nous avons choisi de mettre en mode « beauté d’affichage » et non pas performances, assure ce qu’il faut en termes de fluidité. Pas d’aliasing non plus à noter. C’est propre. Pas époustouflant, donc, mais propre. C’est tout à fait acceptable, donc.
Au niveau gameplay, c’est ultra-simple et très accessible. A vrai dire, à part bourriner le bouton de frappe, vous n’aurez pas grand-chose à faire. Eventuellement esquisser quelques esquives contre certains boss. Mais même la nage ou la grimpette, limités par une jauge d’endurance comme dans Breath of the Wild, ne sont pas bien compliqués, grâce à de nombreuses plateformes pour en récupérer.
Vous pourrez, au fil de vos pérégrinations, faire évoluer vos armes et armures, même si, intrinsèquement parlant, ça ne change pas grand-chose. Un arbre de compétences très basique vous aidera à choisir un style de jeu mais… grosso modo… avec la base, vous arriverez quand même à vous en sortir correctement.
Basique, sans surprise, assez court pour un Open-World (comptez une petite vingtaine d’heures pour en faire le tour), Immortals Fenyx Rising n’en est pas moins bien maîtrisé. Ce qu’il propose n’est pas nouveau, mais il le gère bien. Il a surtout la bonne idée d’avoir bien plus de choses à faire qu’un Breath of the Wild, par exemple. Et les donjons sont plutôt sympathiques à parcourir, offrant des récompenses intéressantes comme augmenter sa jauge de résistance.
Notons quand même, au rang de ce qui peut éventuellement agacer, les quelques bugs (graphiques notamment en termes de collision ou de caméra) ou les ratés bloquants : du genre, à un moment vous avez besoin de deux caisses pour les poser sur des zones dans le but d’ouvrir une porte. Pour déconner, j’ai jeté les deux caisses à l’eau. Il a donc fallu recharger la partie. Impossible de trouver autre chose pour les remplacer… et elles ne sont pas « réapparues » comme elles le font parfois sur certaines énigmes du jeu.
Au final, même malgré ses défauts qui peuvent être rédhibitoire, notamment en ce qui concerne le manque de profondeur du jeu, son manque d’innovation et son écriture catastrophique, Immortals Fenyx Rising n’est pas pour autant un jeu raté. Décevant, certes, par rapport à ce qu’on est en droit d’attendre d’une nouvelle licence. Mais pas raté.
Si vous avez aimé Breath of the Wild, le charme de l’univers de Zelda en moins, ce jeu vous offrira une expérience malgré tout plus plaisante et plus complète. Mieux maîtrisée. Un petit parcours agréable pour les novices du genre. Pour ceux qui ont toujours trouvé Assassin’s Creed trop complexe ou trop mâture pour avoir envie d’y jouer.
Bref, ce n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Ce n’est juste pas un jeu pour moi, au final.
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Immortals Fenyx Rising (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - Switch - PS5 - Xbox Series
Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
PEGI : 12+
Prix : 60 €
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