Publié le Lundi 14 septembre 2020 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

Peaky Blinders : Mastermind (PS4/Xbox One/Switch/PC)

Don't fuck with the Peaky Blinders

Série au succès critique et commercial, il n'est pas étonnant que Peaky Blinders ait droit à son adaptation vidéoludique. C'est FuturLab, le studio connu principalement pour la licence Velocity qui a la lourde tâche de mettre en scène ce qui fait le sel de cette série britannique placée sous la guerre de pouvoir : des complots, des gangsters, de la baston, des sabotages et beaucoup de whisky. Alors, est-ce à la hauteur de la série ?

Si FuturLab a bien repris l'univers de la série et qu'on se retrouve dans le Birmingham du début du 20ème siècle, les développeurs ont décidé de prendre de la distance par rapport à l'oeuvre originale. En soit, c'est une bonne chose puisque cela laisse augurer d'une certaine liberté scénaristique et pour le coup, c'est plutôt réussi. Les deux ainés des frères Shelby, Arthur et Thomas, on dû s'absenter quelques temps, laissant leur territoire sous la direction de leur tante Polly qui n'a clairement pas la poigne de ses neveux. Ainsi, ils vont devoir remettre un peu d'ordre là dedans et montrer qui est le patron en cassant des dents et sabotant des trucs. La routine pour un gangster du 20ème siècle quoi. Honnêtement, si les premières missions ont des enjeux un peu naze (voler des bouteilles de champagne), ça devient plus intéressant par la suite. Mais annonçons le clairement : ça n'attendra jamais la complexité, ni la tension de la série et que dire de la recontextualisation de l'histoire qui s'en tient au strict minimum. L'entrée en matière est assez brutale si vous ne connaissez pas la série.

Peaky Blinders : Mastermind est un jeu d'aventure avec une grosse composante de réflexion. L'histoire s'étale sur une petite dizaine de missions (et pas une de plus). Chacune de ses missions est introduite par une petite séquence cinématique sous forme de BD plutôt jolie. Concrètement, chaque mission vous demandera d'atteindre un certain nombre d'objectif dans un temps donné. Selon la mission, vous aurez plusieurs personnages à contrôler en même temps. Chacun ayant ses petits spécificités, comme Ada qui est capable de distraire les gardes, Tommy qui peut convaincre les gens de faire certaines actions pour lui grâce à son charisme ou Finn qui peut encore se faufiler dans les petits ouvertures afin de débloquer certaines portes. En soi, ça semble très classique, mais là où c'est pas mal fichon, c'est que le coeur du gameplay repose sur la gestion d'une barre de chronologie. Ainsi, vous devrez coordonner les actions de vos différents personnages pour vous en sortir. Un exemple simple : certaines portes demandent d'être ouverte un activant un levier qui doit être maintenu pour que la porte reste ouverte. Vous allez réaliser cette action avec un de vos personnages. Vous rembobinez ensuite le temps afin de prendre le contrôle du second personnage qui pourra quant à lui passer la porte que le premier personnage aura ouverte en réalisant automatiquement l'action que vous lui aviez fait faire précédemment. Au fur et à mesure des missions, ces combinaisons seront de plus en plus complexes et c'est vraiment prenant pour peu que vous maitrisiez bien les contrôles. En effet, il m'est arrivé plusieurs fois de pester pour être revenu sans le faire exprès trop en arrière et en réactivant le jeu ce qui fait que cela décale l'action et qu'on est obligé de tout refaire.

Au final donc, Peaky Blinders Mastermind est un petit jeu sympa. On s'y amuse, on réfléchit. Cependant, s'il ne ternit pas l'image de la série, on ne peut pas dire qu'il arrive à la mettre en avant dans le sens où il ne parvient jamais à atteindre l'excellence de la série dans un des aspects qu'il propose. Personnellement, j'ai plus eu l'impression de jouer à un jeu de réflexion avec des skins Peaky Blinders qu'à un jeu Peaky Blinders. Mais j'ai quand même passé un agréable moment.