Publié le Mercredi 20 septembre 2017 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Ça, la critique du film

C'est comme ça, lalalalala

Un jour pluvieux dans la ville de Derry, Maine.

Le jeune Georgie Denbrough joue dans les caniveaux inondés avec le bateau en papier fraîchement plié par son frère Bill. Hélas, le bateau disparait dans une bouche d'égout.

Lorsque le petit garçon se précipite devant la bouche, un clown bizarre apparait avec le bateau à la main. Il dit s'appeler Grippe-Sou, le clown dansant et veut rendre le bateau à l'enfant, lalala lala lala. Quand le petit le prend, le Clown se transforme en une créature monstrueuse : il mutile puis tue l'enfant.

Il n'est que le premier d'une longue série. Très vite plusieurs enfants disparaissent, sans que l'affaire ne soit jamais résolue.

Plusieurs mois passent et étrangement, Bill ainsi que plusieurs autres gamins dont ses amis  Richie, Stan et Eds, sont victimes de cauchemars et de visions qui semblent venir d'une créature capable de prendre la forme de leurs pires cauchemars.

Bill décide donc de réunir ses potes, rapidement rejoint par Bev, Ben et enfin Milke, dans ce qu'il appelle le "Club des Ratés". Tous partent à la recherche de la créature.

Seront-ils assez fort pour battre Ça ?


Réalisé par Andrés Muschietti, Ça est la seconde adaptation de Ça, le roman écrit par Stephen King. Ce film se concentre ici sur les évènements survenus pendant l'enfance des protagonistes car un second film racontera le second combat entre le Club des Ratés et Ça, 27 ans plus tard.

Nos jeunes protagonistes sont interprétés par Jaeden Lieberher, Jeremy Ray Taylor, Sophia Lillis, Finn Wolfhard, Wyatt Oleff, Wyatt Oleff et Jack Dylan Grazer.  Jackson Robert Scott est lui le tout jeune Gerogie, Nicholas Hamilton est Henry Bowers, le petit caïd. Quand à Ça, il est interprété magistralement par Bill Skarsgård. Globalement, rien à redire sur le jeu des acteurs. Ils sont tous très bien. Voire mieux. Le seul reproche que l'on pourrait faire, si l'on veut pinailler, est que certains rôles sont plus en retrait que d'autres (Mike et Stan par exemple) et du coup, on a plus de mal à s'attacher à eux. Quant à Bill Skarsgård, qui interprète le clown Grippe-Sou, il est tout simplement excellent, drôle et glaçant à la fois. Paradoxalement, on ne le voit pas souvent. Mais quand il apparait, c'est un festival. Sa voix, son rire, ses mimiques, son costume, tout y est pour le faire rentrer dans le "Hall of Fame" des saloperies cultes du cinéma. C'est simple, si un jour vous le croisez, collez-lui un coup de pelle derrière la nuque. On ne sait jamais.

Concernant l'adaptation du roman en elle-même, il a quelques modifications. D'abord, l'histoire se déroule à la fin des années 80 et plus en 1957-58. Le rituel à disparu, comme le coup des billes en argent. Henri Bowers a un destin différent et les gamins ne font plus d'orgie sexuelle dans les égouts pour fêter leur victoire. Malgré tout, le déroulé de l'histoire, le cœur du film et les protagonistes restent fidèles au roman. Ajoutez à tout cela pas mal de références à la pop culture qui ravira les amateurs.

N'étant pas un fana de film d'horreur, je dois avouer que Ça a toutefois été plaisant à regarder. Si l'on fait abstraction du volume sonore poussé à fond.  Le film est un savant mélange entre les émotions positives et négatives. On a peur, on est effrayé dans une scène puis on est rassuré et on nage dans le bonheur dans une autre.

Le seul souci du film est l'abus de "jump scares". Cette joyeuse technique visant à déclencher une crise cardiaque aux spectateurs via des scènes où brusquement, quelque chose, généralement un truc horrible, moche, effrayant, apparait à l'écran. Le souci c'est que le réalisateur n'a l'air de ne connaitre que cette technique pour provoquer la peur. Et en plus, ces jump scares sont tous annoncés via la musique, l'attitude des acteurs, le placement de la caméra, j'en passe et des meilleures. On espère qu'Andrés Muschietti aura appris d'autres techniques d'épouvante lorsqu'il réalisera la suite.

Il n'empêche que, malgré ce petit reproche, Ça est un très bon film d'horreur, une très bonne adaptation, les libertés prises avec le roman original n'étant en rien problématiques.

Et la prochaine fois que vous voyez un clown vous sourire, foutez-lui le feu. On ne sait jamais.