Tout fraîchement débarqué sur PC et PS4 au début du mois, Loot Rascals emprunte à plusieurs styles de jeu : le jeu de stratégie par sa gestion des cartes à collectionner qui influent sur vos statistiques et le rogue-like dont il reprend une bonne partie des codes. Un mélange qui s’annonce plutôt sympa sur le papier. Comme d’habitude, reste à savoir ce que cela donne une fois le pad en main. Autant vous le dire tout de suite, rogue-like oblige, il va falloir transpirer pour en voir le bout.
Loot Rascal vous met dans la peau d’un ou une astronaute échoué sur une lune alien peuplée ben… euh… d’aliens (appelés Rascals) qui ne sont pas forcément heureux que vous soyez là. La preuve, pratiquement tous les habitants chercheront à vous péter les dents.
Vous allez donc devoir traverser cinq niveaux générés aléatoirement pour sortir de cet enfer en trouvant à chaque fois le téléporteur permettant d’avancer vers le niveau suivant. Rogue-like oblige, la moindre mort vous fera recommencer au début du premier niveau, vierge de tout ce que vous avez pu récupérer, sans rien d’autre que vos yeux pour pleurer. La vie est rude dans Loot Rascals.
Le titre repose sur deux mécanismes plutôt bien ficelés : l’alternance jour/nuit et un système d’augmentation de statistiques (attaque/défense) via des cartes que l’on récupère directement en ayant vaincu des Rascals. Ces mécanismes doivent être maîtrisés sur le bout des doigts si l’on souhaite espérer arriver au bout du titre. Vraiment. Concrètement, chaque niveau se décompose en une multitude de case. A chaque fois que l’on avance d’une case, c’est un tour qui est compté et durant lequel les ennemis se déplacent. Tous les cinq tours, on passe du jour à la nuit et inversement. Ceci est extrêmement important puisque c’est cela qui va déterminer lors des affrontements si c’est à vous ou aux Rascals d’attaquer en premier. Certains types de Rascals n’attaquent que le jour, d’autres que la nuit et finalement, avant d’affronter un Rascal, il faudra vérifier qu’on l’affrontera bien au moment où il est en état de défense. Quand on a qu’un seul Rascal en face de soi, c’est plutôt simple, mais il faudra véritablement réfléchir lorsqu'on se retrouvera encerclé. Les affrontements se font de manière automatique, à savoir que ce sont les statistiques de votre personnage ainsi que du Rascal que vous affrontez qui sont comparées. C’est pourquoi il est important, voire indispensable, de toujours se débrouiller pour commencer à attaquer en premier. En effet, notre personnage n’a que très peu de PV (5 au départ) et si on ne fait pas attention ils fondent comme neige au soleil. Fort heureusement, si votre niveau de défense est suffisamment élevé, vous pourrez bloquer l’attaque adverse.
Que ce soit votre attaque ou votre défense, elles peuvent être augmentées via le système de carte à collectionner. Un système original et bien foutu. Lorsqu’un ennemi est vaincu, il peut vous délivrer une carte permettant d’augmenter une des deux statistiques. Vous pouvez avoir jusqu’à 10 cartes actives et 6 cartes en stock (le nombre de carte en stock peut augmenter en remplissant des quêtes annexes). Jusque-là, rien de très compliqué. Là où ça devient sympa, c’est que chacune de carte peut avoir différents bonus, comme par exemple +2 sur le carte de dessous, -1 sur la carte de droit mais +1 sur la carte de gauche, +1 sur toutes les cartes de ce type, etc… ce qui fait qu’il faudra constamment optimiser son deck lorsque l’on récupère une carte. En plus de ça, certaines cartes ont des pouvoirs bien particuliers, comme la téléportation, le feu, la glace, etc… vous permettant d’attaquer de loin. Il faudra donc bien tenir compte de l’alternance jour/nuit ainsi que de son deck pour parvenir à sortir de chacun des niveaux. Non pas sans se presser non plus. Vous avez un nombre de pas limités pour trouver la sortie de chaque niveau. Passé ce "délai" vous risquez d'avoir plusieurs surprises de taille qui vont conduiront probablement à la mort. Rien que ça. Il faut donc prendre le temps de la réflexion, mais pas trop quand même.
Sur le papier, tous ces mécanismes sont vraiment chouettes et l’on prend du plaisir durant les premières heures de jeu. Mais passé un certain laps de temps, le plaisir des premiers moments laisse place à un sentiment d’agacement. Niveau aléatoire oblige, ce que l’on récupère est très disparate d’une partie à l’autre. Certaines parties permettent d’être rapidement bien équipé, suffisamment pour ne pas se faire botter les fesses trop rapidement mais d’autres sont simplement injouables tellement elles sont remplies d’ennemis et que c’est la disette au niveau des cartes récupérées. Alors forcément, à un moment, si on ne fait pas gaffe, on meurt. On recommence. Tout. Et finalement, c’est hyper répétitif. On a la sensation que finalement, la chance prend le pas sur la réflexion. Même si on prend vraiment son temps pour analyser, dans certaines parties on sait d’avance qu’on ne s’en sortira pas vivant et donc, on reboucle sur le premier niveau, encore et encore. D’autant plus que le titre n’est pas tendre avec vous. Il y a très peu de possibilité de retrouver de la vie (soit via une carte soin si on a de la chance, soit via une machine de soin payante et horriblement chère). Bref, Loot Rascals n’est pas tendre avec le joueur. Mais ce n'est pas ça qui pose problème, non. C'est vraiment que l'on ressent que l'expérience acquise lors de nos précédentes parties ne suffit pas, voire ne sert à rien, car le facteur chance est beaucoup trop important. On n'a donc aucune sensation de montée en puissance permettant de se dire : ok, là je suis mort parce que j'ai fait le con, mais là je vais faire attention.
C’est vraiment dommage, parce que Loot Rascals propose des mécanismes rafraîchissants, bien foutus, le tout proposé dans un excellent emballage graphique et sonore et saupoudré d'un humour british bien sympa. On ne peut que regretter finalement, que la chance prenne trop le pas sur la réflexion et qu’il faudra attendre de tomber sur la partie avec suffisamment de cartes utiles pour en voir le bout. Dommage donc. A conseiller au fan de rogue-like qui n’ont pas peur de mourir encore et encore.