Publié le Mercredi 8 mars 2017 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Kong : Skull Island, la critique du film

Une histoire avec du poil

Dans les années 1970, juste après la fin de la guerre du Viêt-Nam, William Randa se rend au Congrès des USA suite à la découverte d'une île inconnue dans le Pacifique Sud.

Randa est le patron et créateur de l'organisation Monarch, qui cherche à prouver l'existence de créatures préhistoriques. Lui et son assistant Brooks arrivent à obtenir qu'ils puissent se joindre à une expédition scientifique pour explorer l'île.

Pour assurer la protection de l'expédition, l'ex SAS James Conrad est engagé comme pisteur et il est accompagné du groupe aéroporté du Colonel Packard. La journaliste Mason Weaver, reporter de guerre se joint à tout ce petit monde pour immortaliser l'évènement.

A peine arrivé sur l'île, et à cause des explosifs sismiques employés pour la sonder, l'expédition est mise en pièces par le maître et protecteur des lieux, un singe géant, baptisé  Kong.

Les rescapés tentent alors de survivre parmi les dangers venus d'un autre âge.

Mais il y a plus dangereux que Kong sur place…

Kong : Skull Island, s'inscrit dans un nouvel univers cinématographique étendu, le MonsterVerse, initié avec Godzilla de Gareth Edwards en 2014. Le but est simple pour Legendary Pictures : faire un univers où les plus grosses bébêtes et monstres du cinéma se mettent sur la tronche.


Kong est réalisé par Jordan Vogt-Roberts. Il s'offre un casting pas piqué des vers avec Tom Hiddleston, Brie Larson, Samuel L. Jackson, Toby Kebbell, John C. Reilly, John Goodman et John Ortiz pour les plus connus. Viennent ensuite Corey Hawkins, Thomas Mann, Jing Tian, Shea Whigham, Jason Mitchell.

Nous sommes bien entendu devant un reboot complet de l'histoire du roi Kong. Ici, l'action prend place dans les années 70, en pleine fin de la guerre du Viêt-Nam. Avec tous les clichés qui vont avec ou presque. Les hippies qui défilent, les militaires traumatisés, musiques rock, etc.

Niveau histoire, on reste dans le classique "les hommes font chier la grosse bébête qui leur rend bien mais faut pas oublier l'autre grosse bébête k’est méchante, très méchante, et kikicaiskivagagnerlecombatfinal ?" Bref, c'est tellement classique qu'on n’est pas surpris autre mesure de ce qu'il se passe à l’écran.

 Sur le traitement des personnages, c'est si peu développé pour la grande majorité du casting que l'on ne versera pas sa petite larme quand ils y passeront. A part le personnage incarné par Samuel L. Jackson mais c'est aussi subtil qu'un bombardement au napalm qu'on sera à peine étonné. Quand à Brie Larson et Tom Hiddleston, c'est limite si on se demande s'ils ne sont là que pour leurs jolis minois. Seul John C. Reilly offre un personnage attachant. A croire que le casting n'est là que pour mourir…

Alors, oui, c'est spectaculaire, ça en met plein la vue, Kong n'a jamais été aussi puissant. Les scènes d'action sont de bon gros moments de combats de monstres.

Mais il y a un gros hic. C'est le ton du film.

Là où Godzilla avait un ton sérieux, ici, presque tout est pris sur le ton de la blague. Même les moments tragiques sont contrebalancés presque instantanément par une vanne ou une séquence humoristique. A tel point qu'on se demande si les scénaristes ne se sont pas dit : "bon allez, ce n'est qu'un film de monstres, on va pas se prendre au sérieux non plus."

Au final, ça donne un film bancal, qui tangue d'une seconde à l'autre entre le comique et le dramatique.
Et on se demande ce qu’ils vont bien pouvoir nous pondre pour réunir Kong et Godzilla dans une histoire cohérente.

Bref, Kong : Skull Island aurait pu être beaucoup mieux. King Kong méritait mieux en tout cas.