Batman Arkham Knight (PC, PS4, Xbox One)

 

Publié le Jeudi 25 juin 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Batman Arkham Knight (PC, PS4, Xbox One)

Batmou ou Batdur ?

imageAprès deux opus franchement réussis, à savoir Batman Arkham Asylum et Batman Arkham City, Rocksteady a passé la main à Warner Bros Montréal pour un Batman Arkham Origins certes sympathique, mais qui n’avait pas la splendeur des titres passés.
Après un développement légèrement compliqué et de multiples reports, Rocksteady Studios revient sur le devant de la scène avec Batman Arkham Knight.

Alors ? Le chevalier masqué a-t-il perdu de sa superbe ?

Le jeu débute par le retour de l’Epouvantail. Un an après les évènements décrits dans City, Gotham est à nouveau à feu et à sang. Le super-méchant a répandu une toxine qui a contraint les forces de l’ordre à faire évacuer la ville, composée de trois îles principales. Seuls restent en place quelques policiers intrépides, quelques courageux pompiers et des hordes de brutes sanguinaires et surarmées. Classique, quoi.
Un petit twist qui permet d’offrir une ville vide de toute vie pacifique. Ce qui d’un côté est décevant parce que pour une fois, on aimerait s’essayer au sauvetage de la veuve et de l’orphelin, surtout quand on voit le boulot réalisé notamment par les équipes d’Ubisoft pour peupler leurs cités pour Asssassin’s Creed. D’un autre côté, ça laisse libre champ pour une éclate totale. Et un éclatage total aussi. Des décors comme des ennemis.

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screenLe jeu prend le parti de ne pas toucher son fonctionnement introduit par les chapitres précédents. A savoir la ville de Gotham, offerte à vos balades nocturnes. Un monde ouvert où vous allez pouvoir vous déplacer dans les airs ou sur route. Dans les airs avec un grappin, plongeant de building en building, planant avec votre cape ailée…
Et ce qui frappe, lorsque l’on se repose cinq minutes en haut d’un bâtiment, c’est cette splendeur et magnificence. Gotham la nuit, la pluie venant troubler les nombreuses sources de lumière, c’est sublime. L’architecture façon années 50, la grandeur et la décadence de la ville… On surplombe la beauté béton d’une ville mythique. Et non, ce n’est pas une larme d’émotion, c’est juste une goutte de pluie. Regarde à l’écran, il fait un temps de merde.
Le niveau de détails est impressionnant. Et on le retrouve notamment dans l’animation des personnages, dans les visages, les reflets, les effets de lumière et de textures absolument somptueux… On en prend plein les yeux.

screenUn monde ouvert, disait-on, où vous allez vous promener d’un point A à un point B pour écluser les missions principales, qui font avancer l’histoire. Au détour d’une ruelle, d’un bâtiment, d’un jardin, d’une place, vous trouverez de nombreuses missions secondaires pour gonfler la durée de vie du jeu et offrir une plongée supplémentaire dans l’univers de Batman. Comptez une vingtaine d’heures pour l’histoire, une dizaine pour les missions supplémentaires. Que ce soit dans la campagne principale ou dans ces missions annexes, vous allez rencontrer une ribambelle d’ennemis, parmi les plus célèbres du justicier masqué. L’Homme-mystère et ses défis sont toujours là. Firefly, le Pingouin, Double-Face et j’en passe, vous feront un petit coucou également. Ils ne sont pas toujours amenés de façon très subtile dans un scénario qui, tout aussi intéressant soit-il avec ses surprises et rebondissements, n’est pas non plus sans reproche et aurait gagné à être un peu plus travaillé. Mais au moins, ces célèbres super-méchants sont au rendez-vous et viennent étoffer la galerie des personnages.


screenPlusieurs types de missions seront proposées. Vous allez du coup alterner entre phases de combat, à taper sur tout ce qui bouge sans discrimination, phase d’infiltration, à vous la jouer subtil et furtif, mais aussi quelques éléments d’enquêtes, à chercher des indices ou analyser les éléments d’enquête, ou encore des phases de courses en Batmobile.
Les combats sont toujours aussi dynamiques, plus percutants et rythmés que d’accoutumée. Au fil de l’histoire, des ennemis plus nombreux, plus résistants, plous fourbes, vous donneront du fil à retordre. On oubliera le compagnon de baston, à savoir Catwoman, Robin et autres, qui pourront parfois venir filer un coup de main mais dont les apparitions et l’intérêt sont totalement négligeables. Un des exemples d’un scénario qui aurait gagné à être plus réfléchi…
L’infiltration vous demande toujours de faire attention à votre environnement, à savoir les systèmes de détection et rondes des gardes. Des drones de surveillances, que vous pourrez pirater, font leur apparition. Notez enfin qu’au fil des missions, Batman gagnera des points d’expérience, lui permettant de booster ses compétences mais aussi les performances de ses gadgets.

screenOui, je sais, nous n’avons pas encore parlé de la Batmobile. Rassurez-vous, on y vient. C’est LA star du jeu. Le véhicule a été très largement mis en avant par les développeurs, qui en ont fait l’élément principal et essentiel du jeu. Certes. C’est bien. A tel point que de nombreux défis de l’Homme-Mystère la concernent.
Cette Batmobile est doté d’un design à la Nolan. C’est-à-dire des courbes agressives et plus proche du tank que de la voiturette de golf. C’est un parti pris qui ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’aime bien.
Par contre… tout le reste ne fonctionne pas. Déjà, la conduite. Les sensations de vitesse sont mollassonnes. A tel point que les développeurs ont dû ajouter un effet de flou pour faire croire au boost… Mais globalement, ce n’est pas très convaincant.
Alors certes. Dès votre première prise en mains, vous allez vous dire qu’on a pété les plombs et que c’est franchement fun et délirant de conduire la Batmobile dans Gotham. Certes. J’avoue. Mais au fil du temps, vous en viendrez-vous aussi à trouver qu’elle est mal réglée, mal exploitée, et finalement, vous la laisserez tomber pour vous déplacer dans la ville via les airs, ce qui est bien plus fun et réussi.
D’autant plus que cette Batmobile a la capacité de se transformer en… tank. Et de décimer des armées de machines et autres robots ou drones qui peuplent les rues. Visuellement, ça dépote, certes. Mais d’un point de vue plaisir, sensations et rythme, c’est une vraie catastrophe. D’un ennui mortel. Et bien entendu, la Batmobile, qui n’aurait en fait dû rester qu’un accessoire, devient un passage obligé pour certaines missions qui sont, tout simplement, parmi les moins réussies de l’aventure. Alors certes, tout n’est pas à jeter. On peut arracher des portes à l’aide de son grappin, la guider à distance pour bloquer la route d’ennemis, ou la faire venir pour vous permettre de vous échapper. De la même manière, rouler à fond et se jeter dans les airs pour planer à l’aide de sa cape est une sensation particulièrement grisante. Mais au final, la Batmobile devient plus un boulet, un nuisible qu’un vrai atout.


screenOn parlera aussi, parce qu’il faut souligner les choses qui fâchent, un vrai problème d’optimisation, avec des chutes de fluidité importantes à certains moments. Dont… certains combats, lors de la surabondance d’ennemis et d’effets visuels. De quoi vous gâcher la fête…
Et bien entendu, comment faire le test de Batman Arkham Knight sans parler des versions PC ? Si les versions consoles ne sont certes pas dénuées de tout reproche, mais offrent quand même une réalisation satisfaisante, il n’en est pas de même pour celle sur PC. D’innombrables problèmes de fluidité, d’effets étrangement absents, de bugs, de plantages et j’en passe, font que le jeu a été optimisé à la truelle. Et ce même sous carte vidéo Nvidia, pourtant partenaire sur le jeu. Leurs cartes gèrent plus d’effets, mais ont tellement mal été optimisés qu’il faut, finalement retirer un maximum d’options pour espérer faire tourner le jeu correctement…
Un travail lamentable, consternant et totalement inadmissible. Bref, fuyez la version PC du jeu. Même avec d’innombrables patches, on doute qu’elle puisse être un jour suffisamment acceptable pour nous faire oublier ce fiasco complet et impardonnable de la part de Rocksteady Studios et de la Warner. Ce ne sont certes pas eux qui sont coupables de ce portage PC complètement foiré, mais ils sont, au moins, 100% responsables.

screenReste que sur PS4 et Xbox One, malgré là encore quelques soucis d’optimisation, notamment en raison de quelques chutes inquiétantes et pénibles de framerate, ce qui génère une perte importante de fluidité qui peut être préjudiciable durant les phases de combat, Batman Arkham Knight reste un très bon jeu. On lui passera donc son manque total d’audace et une forte impression de déjà-vu, ou quelques passages un peu lourdingues, voire un scénario qui s’adonne parfois à la facilité. La facilité, c’est sans doute le gros reproche que l’on peut faire aux développeurs, en fin de compte, qui passent à côté d’un jeu qui aurait pu devenir culte.
Qu’on se rassure : ils ont peut-être repris les éléments de base des précédents opus, en les embellissant et en rajoutant quelques trucs de-ci de-là, mais la base était suffisamment bonne pour qu’ils ne se soient pas plantés et offrent un jeu de qualité. Bref, Batman Arkham Knight est, sur consoles uniquement, un jeu splendide, offrant un gameplay maîtrisé et varié, ainsi qu’une aventure captivante et une ambiance formidable. Vous ne serez pas déçus. Une réussite, donc.

 

 
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Batman Arkham Knight (PC, PS4, Xbox One)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Warner Bros Games

Développeur : Rocksteady Studios

PEGI : 18+

Prix : 55 €

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Batman Arkham Knight (PC, PS4, Xbox One)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 8/10

 

 

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