Publié le Mardi 26 mai 2015 à 14:00:00 par Alexandre Combralier
Test Order of Battle : Pacific (PC)
Nous avons réveillé un géant, il nous faut gagner la guerre en six mois, sinon...
Avant d’être un film dans lequel s’illustre Leonardo di Caprio, Pearl Harbor est le nom d’une base navale américaine à Hawaï, accessoirement renommée pour avoir été attaquée par l’Empire du Japon. « Hier, 7 décembre 1941 - une date qui restera à jamais marquée dans l'Histoire comme un jour d'infamie... » Le Président Roosevelt goûte très peu de voir ses cuirassés transformés en sous-marins. L’opération nippone a été un succès, mais moindre qu’escompté. L’amiral Yamamoto en mesure les conséquences : « J’ai peur que nous n’ayons réussi qu’à réveiller un géant endormi ». Bien dit Yama, la Seconde Guerre mondiale compte un joyeux drille de plus, le mouton a invité le loup.
C’est dans ce contexte – la guerre dans le Pacifique entre Alliés (principalement les États-Unis) et le Japon – que s’installe Order of Battle : Pacific. Le jeu a été développé par le jeune studio The Aristocrats, qui compte nombre d’anciens de la série Panzer General… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se voit ! Order of Battle : Pacific est ainsi un wargame tactique (c’est-à-dire que le jeu se concentre exclusivement sur des affrontements à plus petite échelle, et non sur une quelconque carte du monde), à base d’hexagones, et au tour par tour. Du classique en apparence, du solide sur le terrain. Voyons cela.
Avant d’aller plus loin, il convient de noter que cet Order of Battle s’adresse en priorité (si ce n’est exclusivement) aux adeptes de wargames historiques. Les autres peuvent innocemment passer leur chemin, c’est mieux pour tout le monde. Jeu de passionnés pour les passionnés, Order of Battle s’installe d’emblée dans un contexte historique maîtrisé et exploité comme il le faut : campagnes historiques, unités historiques (plus de 500, tout y est, même les unités néo-zélandaises, c’est dire !), techniques et spécialisations historiques (des kamikazes au Code Bushido…), il y a vraiment de quoi contenter l’abonné endurci au mensuel Guerres et Histoire… et même davantage.
D’autre part, le gameplay du jeu est suffisamment profond pour occuper un bon moment et satisfaire les stratégies les plus diverses. Avec ses centaines d’unités tout d’abord, Order of the Battle : Pacific dispose d’une profondeur stratégique certaine, allant même plus loin que le traditionnel système en chifoumi. Avec les trois armes (terrestre, maritime, aérienne), ce sont d’ailleurs presque trois gameplays différents qui s’offrent au jour. Par exemple, si l’armée de terre est dirigée de manière relativement classique, la gestion maritime nécessite des manœuvres périlleuses et complexes, tandis que le kérosène des aéroplanes devra être sérieusement géré.
Jeu au tour par tour oblige, chaque mouvement de chaque unité doit être étudié à fond dans une stratégie d’ensemble – quitte à relancer la mission si les objectifs initiaux (très souvent la capture de points ou la destruction d’unités) ne sont pas atteints. Il y a ainsi une foule de combinaisons possibles, dont les plus efficaces sont rarement les plus évidentes… Quel commandant attacher à quelle unité ? Quelles précautions pour assurer que les têtes de pont tiennent plus de deux tours ? Quels mouvements navals pour piéger l’ennemi ? Quelle arme privilégier ? Quelles unités sacrifier ? Inutile ici de détailler par trop la stratégie sans crainte d’effleurer les possibilités offertes par le jeu : pour ce faire, l’on peut déjà trouver des tutoriaux et des vidéos sur le net, ou bien lire le manuel de quatre-vingt pages (on apprécie le geste). En revanche, on regrettera que la campagne d’initiation, quoique déjà longue pour le genre, est encore loin d’initier à toutes les subtilités du titre.
Parmi ces subtilités, l’une est plus originale et mérite que l’on revienne dessus : la gestion du ravitaillement. Il faut ainsi constamment veiller à ce que les lignes d’approvisionnement de nos unités soient constamment assurées. Etant donné qu’Order of Battle : Pacific prend naturellement place dans des archipels, la chose est moins aisée qu’il n’y paraît. Pour s’assurer qu’une unité ne manque de rien, il devient dès lors nécessaire de n’avoir aucune unité isolée (attention aux éclaireurs !), et de prendre les villes et les points stratégiques permettant d’assurer un minimum de ravitaillement, tout en en coupant l’accès à l’ennemi. Le char le plus puissant, privé de toute ressource, pourra en définitive s’avérer aussi inoffensif qu’un chaton enrhumé.
Bien sûr, en dépit de ses incontestables qualités intrinsèques, qui feront sans nul doute le bonheur des amateurs du genre, Order of the Battle : Pacific n’est pas exempt de quelques défauts. L’ergonomie n’est pas un modèle du genre, et privilégie les couleurs aux noms d’options, sans être parfaitement compréhensible tout au long des parties. C’est pire encore pour l’éditeur de scénarios du jeu, qui, quoique complet, pourra en effrayer plus d’un. Pour râler encore, certains éléments (le nombre de pièces disponibles pour acheter ou réparer des unités par exemple) ne sont pas suffisamment expliqués, ce qui fait que le joueur aura l’impression – durant les premières heures – d’être parfois perdu comme un destroyer japonais dans la Manche. Enfin, ces mêmes premières heures de jeu pourront s’avérer assez ennuyeuses, vu que les premières missions sont assez basiques et, au fond, répétitives.
Mais passée la campagne du tutorial, la véritable guerre commence. Order of the Battle : Pacific propose ainsi deux campagnes fouillées : l’une dans le camp japonais, qui commence comme de bien entendu avec Pearl Harbor ; et l’une du côté des Alliés qui, après des débuts difficiles, vont peu à peu remonter la pente. Option intéressante : les campagnes sont dynamiques et les rapports de force évoluent en fonction de vos succès - ou de vos déboires. Il y en a pour de nombreuses heures et, si cela ne suffit pas, le mode multijoueur (jusqu’à quatre joueurs) ou même l’éditeur de scénarios prendront le relais. Le prix de 40 € devient en somme un peu plus justifié.
Le cahier des charges l’imposant, finissons par un détail pour tout wargame : la partie technique. Graphiquement, Order of Battle : Pacific ne pètera certainement aucune rétine. En revanche, pour le jeu wargame, il est plutôt agréable à l’œil. Le moteur 3D est assez maniable et pratique, bien qu’on eût aimé encore plus d’effets de zoom. Pour ce qui relève de la partie sonore, il n’y a pas grand-chose à dire, si ce n’est qu’elle est terriblement quelconque – comme dans tout wargame, cela va de soi. Enfin, le jeu est sans aucun souci stable – nous n’avons connu qu’un seul retour Windows durant de nombreuses heures.
En choisissant de se concentrer sur un aspect précis du second conflit mondial – la Guerre dans le Pacifique, ses atolls isolés, sa coopération avion-navire indispensable, ses Japonais intraitables… -, The Aristocrats a certainement eu le nez fin. Forts de leurs expériences passées, les développeurs ont livré un soft qui n’a certes rien d’original, mais qui s’impose sans souci comme l’une des meilleures simulations tactiques de l’année. Si la perspective d’un wargame hexagonal au tour par tour vous enchante plus qu’un The Witcher 3, pas de doute : foncez sur Order of Battle : Pacific, vous serez plus tranquilles.
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