The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D (Nintendo 3DS)

 

Publié le Mercredi 11 février 2015 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

 

Test de The Legend of Zelda : Majora's Mask (3DS)

Et c'est le temps qui court

imageAprès l'excellent portage d'Ocarina of Time, les petits gars de chez Grezzo s'attaquent maintenant à l'épisode Majora's Mask, second épisode de la série sorti sur la défunte Nintendo 64. Malheureusement considéré par certains comme le vilain petit canard (avec The Legend of Zelda II The Adventure of Link), Majora's Mask est pourtant un épisode qui regorge d'une profondeur rare pour un titre Zelda, bien loin de l'esprit bon enfant de la série. Majora's Mask est mature, sombre et propose une aventure stressante dans un univers torturé. Dit comme ça, ça ne fait pas forcément envie, mais c'est un Zelda sur lequel il ne faut absolument pas faire l'impasse, ne serait-ce que pour connaitre une autre facette de la licence de Nintendo. Reste à savoir si tout comme pour Ocarina of Time, la nouvelle jeunesse offerte par Grezzo est de qualité et si elle lui rend hommage. Réponse juste en dessous.

Majora's Mask est avant tout une aventure atypique, marginale. Bien loin du Zelda classique, il repose sur un principe simple : le temps. Link se retrouve propulsé malgré lui dans le monde de Termina. Monde menacé par Skull Kid qui prévoit de faire s'écraser la lune d'ici trois jours. Une heure dans le jeu étant équivalente à une minute dans notre monde, comprenez que la lune s'écrasera au bout de soixante-douze minutes de jeu. Ce système plonge ainsi le joueur dans un sentiment de stress croissant. Les tâches doivent être accomplies rapidement. Fort heureusement, notre lutin gay préféré possède l'ocarina du temps, lui permettant, selon son bon vouloir, de revenir à l'aube du premier jour, de ralentir le temps ou de l'accélérer. Reste que tout cela n'est pas sans conséquence. Notamment le retour dans le temps qui aura pour effet d'annuler purement et simplement tout ce que vous aurez pu faire ou accomplir auparavant. Adieu donc bombes, flèches ou rubis qui trainent dans votre bourse (on se rassure quand même, on garde les items importants). Pire encore, tous les personnages que vous aurez pu aider seront de nouveau en détresse. On a constamment le sentiment que ce que l'on fait ne sert à rien et ce n'est qu'au dénouement final que l'on aura eu l'impression d'accomplir quelque chose. Le titre dégage ainsi une espèce d'aura dépressive.
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screenA peine esquissée dans Ocarina of Time, l'utilisation des masques aura ici toute son importance. En effet, ceux-ci vous permettront de vous transformer en peste Mojo, en Goron ou encore Zora (plus une autre transformation si vous choppez les 24 masques du titre, mais chut !) au prix de quelques souffrances. Chacune de ses transformations vous octroiera des capacités spécifiques qui seront mises à contribution dans les quatre donjons que propose le titre. A côté de ça, on trouve des masques plus "classiques" qui auront des effets intéressants, comme le masque du lapin qui permet de courir plus vite ou d'autres à l'intérêt bien plus limité qui ne vous serviront que pour une quête optionnelle.

screenAutre grande particularité du titre, liée au temps qui s'écoule, les PNJ (Personnages Non Jouables) mènent leur propre vie. En effet, ils se déplacent et ont des occupations différentes selon les horaires de la journée. Cela rend le titre extrêmement vivant. Personnellement, il m'est arrivé de suivre quelques PNJ, juste pour voir, et d'avoir quelques belles suprises. Certes, comparé aux titres d'aujourd'hui, il ne faut pas non plus s'attendre à des merveilles. Mais il y a quinze ans, le titre faisait office de précurseur et était l'un des seuls avec Shenmue à proposer ce genre de chose. On est bien loin des Zelda avec leurs PNJ figés. La rencontre avec certains PNJ vous débloquera une quête annexe qui sera marqué dans votre journal des Bombers. Ce livre est l'élément central des quêtes secondaires. Indispensable pour vous y retrouver, il contient les emplois du temps de tous les personnages d'intérêt. Les aider vous permettra ainsi de gagner des quarts de coeur ou encore des masques. Les quêtes annexes sont très en avant dans Majora's Mask. Si la série Zelda nous a habitué à nous proposer de nombreux donjons et quelques quêtes secondaires, ici, c'est l'inverse. Nous n'avons que quatre donjons à parcourir, mais le nombre de quêtes secondaires est impressionnant. Il vous faudra une bonne trentaine d'heures pour tout découvrir. On regrettera cependant que le titre ne propose pas de contenu supplémentaire une fois l'aventure principale terminée, contrairement à Ocarina of Time et sa Master Quest.
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screenTout comme pour Ocarina of Time, Grezzo a fait de l'excellent boulot et permet ainsi de profiter d'une meilleure expérience de jeu que sur la version d'origine. Sur un plan purement technique déjà, la refonte graphique fait plaisir à voir. Les animations sont bien plus fluides qu'auparavant, les personnages et les ennemis ont subi un lifting appréciable, certains décors également, les couleurs sont étincelantes, les textures sont plus fines, les effets de lumières sont mieux rendus et surtout, adieu ce putain de brouillard N64. Alors certes, tout n'est pas parfait, certaines textures sont encore un peu baveuses, mais le résultat global est un plaisir pour les mirettes. Le rendu 3D est vraiment correct. Tellement que c'est l'un des rare jeu 3DS (avec Ocarina of Time) que j'aurai fait intégralement avec l'option activée sans avoir de problème. L'ensemble est moins surprenant que pour Ocarina of Time, car l'effet de surprise est passé, mais c'est quand même du tout bon. Ensuite, l'ergonomie a été retravaillée. On profite maintenant de la gyroscopie pour viser (même si personnellement, je préfère le stick) et le titre est jouable avec le Circle Pad ou le second stick de la New 3DS. Du coup, la caméra est modifiable à souhait, chose qui n'était pas possible à l'époque. Toujours au niveau ergonomie, le second écran décharge l'écran de jeu et propose des raccourcis bien pratiques ainsi que des cartes sur lesquelles ont peu zoomer à volonté.

screenOutre ces considérations "techniques", Grezzo a apporté plein de petits modifications au titre afin de rendre plus agréable nos pérégrinations dans Termina. A commencer par l'ajout de nombreux points de sauvegarde. C'est con à dire, mais l'épisode original était vraiment mal foutu de ce côté là. Le seul moyen de véritablement sauvegarder était de revenir dans le temps, au premier jour. Ici, ce n'est plus le cas. Le titre est ainsi beaucoup plus adapté pour y jouer de manière nomade. Certains passages du jeu ont été modifié également, nous permettant de gagner un peu de temps, comme la quête des Bombers qu'il n'est plus nécessaire de faire deux fois ou la possibilité de passer les cinématiques durant le chant de l'envol (et qu'est ce que c'est pratique, étant donné que c'est un chant que l'on utilise fréquemment). Histoire de varier les plaisirs, les techniques à appliquer contre les boss ont également changé. De son côté, l'horloge, qui indique au joueur l'heure qu'il est, a été modifiée. Elle est beaucoup plus précise et lisible. Dans le même ordre d'idée, lorsque l'on décide d'accélérer le temps, on peut maintenant choisir l'heure à laquelle on souhaite aller plutôt que de devoir avancer par tranche de demi journée et poirauter le reste du temps nécessaire, comme sur Nintendo 64. Element important dont je vous parlais tout à l'heure, le journal des Bombers a également été modifié. Plus lisible, plus complet, il est maintenant possible de se coller des rappels pour ne pas oublier d'aller voir tel personnage à telle heure. Et le titre regorge de petites choses comme ça. Les joueurs qui ne connaissent pas l'opus original, forcément, ne remarqueront pas tout ça, mais les autres ne pourront qu'apprécier le travail réalisé par Grezzo.

screenBref. Vous l'aurez compris, Majora's Mask 3DS est une réussite. Si sur Nintendo 64 Majora's Mask était excellent, sur 3DS, il l'est d'avantage, grâce à un portage de qualité. Finalement, on ne pourra que reprocher à Majora's Mask son faible nombre de donjon et sa durée de vie un peu courte si on décide de le parcourir en ligne droite. Mais faire cela serait passer totalement à côté du titre. Majora's Mask est un jeu dans lequel il faut être curieux, discuter avec tout le monde et exploirer chaque recoin du monde pour débloquer toutes les quêtes, quart de coeur et autres masques possibles. Un titre à découvrir pour ceux qui ne l'ont jamais fait. Pour les autres, la réponse n'appartient qu'à vous. Mais tenir Majora's Mask dans le creux de sa main est quelque chose de grisant, je peux vous dire que même 15 ans après, on prend toujours, si ce n'est plus, de plaisir à le parcourir.

 

 
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The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D (Nintendo 3DS)

Plateformes : 3DS

Editeur : Nintendo

Développeur : Nintendo

PEGI : 12+

Prix : 35 €

The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D (Nintendo 3DS)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 9/10

 

 

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