Publié le Jeudi 23 octobre 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de tasia : Le pouvoir du son (Xbox One)

Un jeu à découvrir de toute urgence

Film culte de chez Disney, sorti en 1940, Fantasia est un film sans dialogue dont l’aventure illustre uniquement des thèmes musicaux. Une ode à la musique classique, fêtée par le cinéma d’animation, et qui est entré dans les annales du septième art.
Développé par le spécialiste des jeux de rythme, Harmonix, à qui l’on doit les séries Guitar Hero ou Rock Band, Fantasia : Le pouvoir du son, n’emprunte que peu à son homologue cinématographique duquel il se réclame le digne héritier. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le jeu est un attrape-nigaud sans intérêt. Bien au contraire.

Du film, finalement, Fantasia : Le pouvoir du son utilise l’univers. Vous êtes l’apprenti-sorcier du magicien Yen Sid et vous allez devoir apprendre à maîtriser le son. Clairement destiné à un public familial, le jeu vous propose une longue quête, d’une dizaine d’heures, à découvrir différents lieux. Gentillette, cette aventure servira surtout d’introduction à la musique, de découverte de la musique, pour les plus jeunes. Dans des décors assez variés, chacun pourra découvrir tout un tas d’objets et d’instruments qui vous entraîneront dans un monde où chaque note est un plaisir à découvrir.
Le scénario n’est pas bien compliqué, pas bien profond, pas bien recherché en apparence, mais à bien y réfléchir, c’est vraiment bien fichu, d’une logique et d’une fluidité narrative évidente, dont le seul but est de vraiment faire basculer le joueur, jeune ou moins jeune, dans un univers musical qui s’avère au final bien pensé et surtout, totalement captivant.

Le vrai but du jeu sera en fait de conduire les morceaux musicaux tel un chef d’orchestre. On bat donc des bras, selon des gestes bien précis et qui s’affichent à l’écran. Des gestes simples : main en l’air, sur le côté, en bas… qui ne se complexifieront jamais vraiment. La difficulté venant surtout, en fait, des morceaux dont le nombre de notes peut friser le comportement d’un épileptique dont on a collé les doigts dans une prise. Un jeu de rythme gestuel, donc.

Si les puristes seront déçus, sachez toutefois que la bande-son choisie pour le jeu est très hétéroclite. On retrouve quelques (trop rares) morceaux empruntés au film Fantasia : Mozart avec "Eine kleine Nachtmusik", Vivaldi avec "Les Quatre Saisons, L'Hiver", Litz avec "Rhapsodie hongroise nº 2é, Mussorgsky avec "Une nuit sur le mont Chauve", Tchaikovsky avec "Le Casse-Noisette Suite, Op 71a", Dvořák avec "Symphonie du Nouveau Monde, 4ème mouvement" et Bach avec "Toccata et fugue en ré mineur BWV565".
A côté de ça, on tape dans le moderne avec Lady Gaga "Applause", Missy Elliot "Get Ur Freak On", Avicii "Levels", Lorde "Royals", Imagine Dragons "Radioactive", The White Stripes "Seven Nation Army", Nicki Minaj "Super Bass" ou MIA avec "Galang".
Des classiques du rock et de la pop sont également incluses, avec Depeche Mode "Enjoy the Silence", Gorillaz "Feel Good Inc", Jimi Hendrix "Fire", Peter Gabriel «In Your Eyes", The Police "Message in the Bottle", The who "The Real Me", Elton John "Rocket Man" ou encore David Bowie "Ziggy Stardust". Sans oublier la meilleure chanson de tout le lot : New Order avec "Blue Monday".



Au total, 32 titres que tout le monde connait – ou presque – et qui en tout cas peuvent résonner à fond dans votre salon.

Le génie du jeu se situe aussi, et surtout, dans le fait de débloquer des arrangements alternatifs au fil de l’aventure. Si vous rejouez un morceau, vous pourrez alors choisir des arrangements rock voir électro, ou simplement pop. Des petites touches qui peuvent avoir un rendu tout à fait exceptionnel, ou altérer votre audition si vous n’avez pas l’oreille musicale et avez décidé de mélanger des choses improbables et surtout, totalement hétérogènes. Mais quoi qu’il en soit, on se prend à modifier les musiques, mélanger les genres, et s’offrir parfois quelques morceaux qui sont absolument exceptionnels.

Le gameplay est simple, certains morceaux loin d’être faciles, mais le tout bénéficie d’une excellente reconnaissance de la part de Kinect. Finalement, ce que l’on achetait au départ pour ses gamins se transforme vite en « pousse-toi de là que papa te montre comment on joue » suivi, dix minutes plus tard, par un « t’as pas des devoirs à faire ? » pour avoir la paix. Un vrai bon jeu, une vraie bonne réussite, qui mérite une vraie bonne suite.