Publié le Mardi 25 août 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Pas brillant
Fin de la GamesCom. Il est donc l’heure de faire le bilan de la « plus grande manifestation européenne du jeu vidéo ».D’un point de vue personnel, cette GamesCom aura été une longue et pénible douleur. Heureusement que l’ambiance était à la fête et que nous nous sommes lâchés comme il faut. Pour ceux qui auraient raté le récit de nos aventures, ma foi, un rattrapage est toujours possible.
Finalement, en prenant un peu de recul, je me dis que notre propension à nous lâcher a été proportionnellement inverse au plaisir pris à Cologne. Autrement dit, le fait d’avoir passé un moment épouvantable nous a poussés à aller toujours plus loin dans les délires que nous avions.
Car Cologne est bel et bien une ville désagréable.
De nombreux travaux vous poussent à faire des dizaines de détours pour arriver au centre-ville, à en faire perdre la tête au meilleur des GPS. La ville, elle-même, reconstruite en toute hâte après la seconde guerre, est un amas d’architectures diverses, de styles modernes, de blocs les uns sur les autres, bref, un ensemble sans unité, sans charme, sans âme.
S’éloigner du centre offre une virée soit dans des zones industrielles de briques rouges, soit dans des résidences les unes sur les autres, longs blocs d’immeubles de 5 ou 6 étages seulement, entourant généralement de petits jardins. C’est sans doute ce qu’il y a de plus sympathique pour vivre à Cologne. C’est dire.
La Cathédrale, elle, est immense. Et elle pourrait être sublime si elle n’était pas recouverte intégralement d’une épaisse couche noirâtre de pollution. L’intérieur, par contre, est très décevant. Peu d’ouvrages, peu de vitraux, peu d’œuvres d’art. Tout au sud de la Cathédrale, les voies piétonnes offrent la même balade qu’un centre commercial à ciel ouvert. Des centaines de boutiques en enfilade. Pas de quoi s’extasier, donc, à moins d’être un accro du shopping. Notez que ces boutiques sont les mêmes, à peu de chose près, que celles que vous trouverez chez nous. Du Esprit, Zara, H&M et j’en passe.
L’autre particularité de Cologne, quatrième ville d’Allemagne après Berlin, Hambourg et Munich, et comptant quelques deux millions d’habitants, est qu’aucune boutique ne prend la carte bleue. Et si d’aventure vous voyez un socle à CB, sachez que 9 fois sur 10 (voire même 9,9 fois sur 10), ce socle n’accepte que les cartes nationales. Heureusement, quelques restaurants (mais aucun bar) ou les hôtels, eux, l’acceptent. Même les boutiques de produits hi-tech, où les clients ressortent avec des écrans plats, des chaînes hi-fi ou des ordinateurs, n’acceptent que le cash. A se dire finalement que braquer un allemand, c’est le bonheur assuré.
Enfin, on passera une mode vestimentaire d’un autre siècle, pour terminer sur un manque d’amabilité assez étonnant. Et pour que quelqu’un qui vient de la région parisienne et qui est habitué à l’absence totale de cordialité des serveurs ou vendeurs parisiens dise ça, il faut vraiment que Cologne abrite un ramassis d’abrutis.
Alors Leipzig était peut-être une petite ville. Mais elle avait un certain charme d’Europe de l’Est. Et sa population ne parlait peut-être pas beaucoup anglais, mais au moins, elle était aimable. Et la carte bleue était acceptée partout.
Bref, ce que vous avez peut-être ressenti en lisant le compte rendu de nos aventures était vrai : la découverte de Cologne aura été un véritable cauchemar, doublé d’un parcours du combattant.
D’un point de vue professionnel, la déception aura été tout aussi intense. Car il faut bien l’avouer, cette GamesCom a été plate, triste, sans intérêt.
Alors certes, si l’on se restreint à GamAlive, le voyage aura quand même été sympathique et aura permis de passer de bons moments avec les différents attachés de presse, de solidifier des contacts et des amitiés, de revoir des personnes qu’on n’avait pas vu depuis trop longtemps, bref, de faire ce que l’on appelle du « relationnel », partie ô combien importante dans notre métier et que, d’ailleurs, j’adore. J’aime que les relations avec les attachés de presse débordent un peu du cadre du boulot. C’est plus agréable, moins mécanique, et, avouons-le, cela permet également de meilleurs contacts, une meilleure communication également dans le travail. Bref, de ce côté-ci, la GamesCom aura été quasiment parfaite. Oh, il y aura bien eu quelques ratés : des dîners avortés, des rendez-vous manqués… mais rien de grave et surtout, de ces ratages qui font dire que « promis, on corrige le tir une fois revenus en France ».
Maintenant, en ce qui concerne le jeu vidéo en général, la GamesCom aura été d’une pauvreté étonnante. Sony a été le seul feu d’artifice de cet évènement, avec l’annonce de la PS3 Slim et de la baisse de prix de la console. Mais ils ont été les seuls à mettre le feu aux poudres. En face, Microsoft n’a strictement rien annoncé, alors qu’on espérait une réponse du berger à la bergère, avec, par exemple, la baisse de prix de la version Elite de la 360. On suppose que la firme de Redmond, encore toute auréolée du succès de son futur accessoire, le Projet Natal, annoncé à l’E3, n’a pas voulu vider toutes ses cartouches en si peu de temps. Fable III officialisé ? Une bien petite annonce pour un si gros groupe…
Enfin, Nintendo était le grand absent du salon.
En ce qui concerne les éditeurs, aucune révélation n’a été faite. Nous avons donc enchaîné les rendez-vous, de très nombreux rendez-vous, découvrant des jeux que nous n’avions pas encore vu tourner, ou revoyant certains dont nous étions familiers.
Et bien entendu, il y aura eu de bonnes et de moins bonnes surprises. Des confirmations, que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. Mais finalement, peu ou pas de révélations.
Quels jeux ont été les plus marquants sur cette GamesCom ?
J’aurais tendance à décerner la palme, encore une fois, à Sony. Et de loin, finalement. Ses deux exclusivités sont sans doute les deux jeux les plus stimulants vus sur ce salon : Heavy Rain et Uncharted 2. Deux bombes. Deux jeux sublimes dont je me réserve les tests, restant sourd aux plaintes de mes camarades.
Il y aura eu d’autres coups de cœur. Mass Effect 2. La prise en mains aura confirmé tout le bien que je pense de la saga et me fait attendre le début 2010 avec un peu plus d’impatience. Tout comme Assassin’s Creed 2, valeur sûre de cette fin d’année. Dans la liste, Command & Conquer 4 aura été une agréable découverte, même si nous n’avons pas vu grand-chose du jeu. Prometteur, quoi.
Entre plaisir et déception, The Beatles Rock Band promet de bons gros moments bien délirants, à reprendre à tue-tête les chansons des Fab Four, avec de superbes guitares, d’excellente facture, en mains, mais avec un jeu qui semble bien plus facile pour plaire à un public plus large.
Quels autres jeux m’auront marqués ? Guitar Hero 5 est toujours aussi bon. Mario et Sonic aux JO d’Hiver sera tout aussi fun que celui aux JO d’été. Avatar fut une très bonne surprise. Call of Duty Modern Warfare 2 devrait être jouissif, une nouvelle fois, mais la démo à laquelle nous avons assisté était bien trop courte pour que l’avis soit définitif et irrévocable.
De son côté, Vincent a été agréablement surpris par plusieurs titres. Battlefield Bad Company 2, Scribblenauts, Supreme Commander 2 et Fairytale Fights en premier lieu.
Enfin, pour clore le sujet, question organisation, le salon a encore pas mal de boulot à fournir. Les deux halls réservés à la presse, mal agencés, situés bien trop loin de la salle presse, elle-même trop petite, et le tout avec des connexions internet insuffisantes, que ce soit pour les journalistes ou les éditeurs.
A l’heure où Internet est roi, l’information va vite, très vite. Et il est difficile de tenir secrète une annonce. Pas impossible, mais difficile. Et on se rend compte finalement que l’on arrive sur les salons en sachant déjà ce que l’on va voir, ce que donne le jeu et ce qu’on pourra en dire. Ces grands salons perdent donc une grande part de leur intérêt professionnel et, finalement, ne se justifient plus vraiment à ce niveau. Même pour les éditeurs qui gagneraient à faire des présentations de leur line-up, localement, chaque attaché de presse avec les journalistes de son pays.
Maintenant, le public allemand a sans doute apprécié l’évènement. Mais à en discuter avec bon nombre de confrères, nous l’avons tous apprécié nettement moins. Un peu comme un rendez-vous que l’on pensait obligatoire et qui, finalement, n’est que trop facultatif.
Au final, quand bien même nous avons passé, il faut bien l’avouer, de bons moments, et vécu de bons délires, le bilan de la GamesCom est globalement négatif. Suffisamment, d’ailleurs, pour remettre en cause le déplacement à cet évènement l’année prochaine.
Un dernier petit mot, toutefois, pour remercier nos partenaires. TomTom, dont le GPS nous a sauvé la mise plus d'une fois. Excellent GPS, clair, précis, et bien à jour.
Peugeot, enfin. Que j'aime et que je hais. Que j'aime pour nous avoir fourni un véhicule de grande classe. 308 2.0 Hdi 136. Toutes options. Intérieur cuir. Clim conducteur et passagers séparées. Radar de recul. GPS intégré qui, là encore, nous a bien servi quand nous avions oublié le TomTom dans la chambre d'hôtel et que nous étions paumés en plein Cologne. Lecteur CD JBL à vous en vriller les tympans lorsqu'il crache du David Hasselhoff plein pot. Une bagnole comme on en rêve tous. Et je les hais de devoir la leur rendre. C'était vraiment, vraiment, une super bagnole.
Merci à eux, sans quoi le voyage aurait peut-être été moins loin, moins fun, et le budget, bien plus serré.
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