Publié le Dimanche 1 décembre 2019 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

Once Upon a Time... in Hollywood, un des plus mauvais films de Tarantino ?

Si ce n'est le plus raté...

Once Upon a Time... in Hollywood sort le 14 décembre en DVD (20 € environ), Blu-ray (25 € environ) et Blu-ray 4K (30 € environ). Le dernier film signé Quentin Tarantino a fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause. Quand on met Leonardo Di Caprio et Brad Pitt à l'affiche, il ne peut en être autrement. 

Le film suit l'histoire d'une petite star de la télévision, Rick Dalton, habitué aux réalisations de second rang. Son avenir semble derrière lui. Il s'est lié d'amitié avec Cliff Booth, sa doublure, cascadeur, un peu en marge de cette industrie en raison d'un lourd passé (il a tué accidentellement, semble-t-il, sa femme).

On va donc suivre les pérégrinations de ces deux personnages, sur fond de secte "Manson Family". Et pour cause : Rick Dalton est le voisin direct de Roman Polanski et Sharon Tate...

Pas forcément fan des oeuvres de Tarantino (disons que je suis loin de lui trouver le talent que certains veulent lui prêter), je n'y suis pas non plus allergique. Pulp Fiction restant, par exemple, pour moi, un véritable chef d'oeuvre, mais Kill Bill, un nanar surcôté.
Bref, sans a-priori, et de toute manière avec une sympathie certaine pour les acteurs, j'ai visionné le film dans sa version Blu-ray, en avant-première. 

Niveau bonus, vous aurez droit à 7 scènes supplémentaires (25 minutes), des reportages sur la mode et les voitures de 1969, un autre sur les décors du film, et deux sur le rapport de Tarantino avec le vieux Hollywood et sur Bob Richardson, le directeur de la photographie.

Niveau images, le Blu-ray offre un master aux images soignées. Beau contraste, belle profondeur des noirs, belle luminosité... le portage est soigné, les visages précis et détaillés, les décors superbes. Quant à l'audio, visionné en 5.1, le film est à la hauteur de l'installation. Entre les musiques, cultes, et les dialogues, clairs, la bande-son est là aussi de belle facture.

Bref, la qualité du support est bien là. 


Quant au film, doté d'un montage paresseux, multipliant ad nauseam les références au cinéma des années 60, voire 70, il s'embourbe dans un faux rythme, longuet, parfois pénible, avec des scènes artificielles et loin d'être nécessaires qui viennent polluer un récit peu passionnant à la base. Les personnages sont trop survolés, entre le névrosé Rick Dalton et le faux ténébreux Cliff Booth, dont les vies paraissent, finalement, superficielles et inintéressantes. A trop vouloir en mettre, Tarantino n'en montre que trop peu, sur tous les sujets, les personnages secondaires ayant eux aussi chacun droit à leur moment, parfois trop courts (Steve McQueen), parfois trop longs (Sharon Tate), parfois complètement foirés (Bruce Lee)...
Bref, on s'ennuie ferme dans un film que la fin, ultra-violente, n'arrive pas à sauver, même si vous avez le courage d'aller au bout. Je l'ai eu. J'aurais mieux fait d'aller me coucher. Ah. Et puis cette volonté qu'a Tarantino de systématiquement vouloir réécrire l'Histoire (idem dans Inglorious Basterds) m'emmerde profondément. Ça ressemble plus à un caca nerveux d'un enfant capricieux face à des évènements tragiques qui lui déplaisent. Inutile et, dans le cas présent, consternant.