L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 12 août 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Zen, soyons zen...

imageMes chers amis,

Je suis actuellement dans un joli petit centre de vacances. Ou du moins, comme c’est indiqué sur les papiers, en « Centre de repos et maîtrise  de sa colère, prévention et gestion du stress et thérapie comportementale ».
Chaque client, qui sont ici appelés des « patients », bénéficie d’un programme spécial et personnalisé.
Moi, par exemple, le matin, j’ai « promenade en milieu urbain où l’on rencontre beaucoup de gens en tongs ». La gentille doctoresse qui m’accompagne trouve que je fais de nets progrès, même si elle a rayé la dernière étape qui consistait à m’en faire porter, depuis que je lui ai mordu l’oreille à cette simple évocation.

Le midi, j’ai « déjeuner en terrasse face à une bande de jeunes qui mettent de la musique française à fond sur leur enceinte Bluetooth ». Avec une playlist soignée : Jul, Booba, Karris (mais jamais les deux à la suite sinon ça fait sauter la baffle), Maître Gims, Niska, Orelsan, Dadju…
Là, j’avoue que les progrès sont nettement moins probants, l’un des groupes m’ayant surnommé « le taré du 4002 (c’est le numéro de ma chambre) depuis que je leur ai demandé d’arrêter leur musique de merde. Gentiment, pourtant, hein. Avec un grand sourire. Après avoir embroché leur enceinte avec un pied de parasol, certes, mais avec le sourire quand même.

imageL’après-midi, enfin, j’ai « baignade et farniente sur une plage ». Avec ce que cela comporte, bien entendu, de petites contrariétés à gérer au quotidien : le gamin qui vous jette du sable et le père qui lui dit « c’est pas bien, allez, vient faire un câlin », la dizaine de clébards qui déambulent et dont les propriétaires ne semblent pas avoir vu le panneau « plage interdits aux chiens même tenus en laisse », sans oublier le traditionnel « je fume ma clope à deux mètres de toi et je plonge le mégot dans le sable ».
Là aussi, les progrès sont lents. La doctoresse m’encourage pourtant régulièrement à « fermer ma gueule parce que j’agis vraiment comme un vieux con », et j’avoue qu’il y a une amélioration. Minime, mais amélioration quand même. Par exemple, je ne rebalance plus de sable à la gueule des mômes. Même plus de cailloux ou de coquillages effilés. Je souris aux parents en leur disant que ça peut arriver une fois. En instant bien sur le « une fois ». Mais je souris.

Cela dit, j’ai l’impression que plus je souris, plus je fais peur aux gens. Je ne sais pas pourquoi. Je dois mal m’y prendre.

imagePar contre, dans cette gestion du stress et de la colère, j’ai encore quelques ratés sur la plage, j’avoue. L’une des phrases typiques qui déclenche une ire incontrôlée est le célèbre et tellement con « qu’est-ce ça peut te foutre, t’es de la police ? » quand vous faites remarquer à quelqu’un (avec le sourire, hein, toujours avec le sourire), qu’il enfreint la loi, voire fait preuve d’incivisme crasse.
« Non, je ne suis pas de la police, mais dire aux gens qu’ils sont des gros cons n’est pas l’apanage exclusif des forces de l’ordre. Alors maintenant, tu vas présenter tes excuses, déterrer ton mégot de merde et le ranger dans ton sac de plage si tu ne veux pas que je te le fasse bouffer par l’anus ».
Ma doctoresse m’a gentiment fait remarquer que qu’il était difficile de présenter ses excuses quand on est en train de se faire étrangler avec, qui plus est, la tête sous l’eau. Soit.
Mais au moins, le message a le mérite d’être clair, non ?

Bref, je me soigne. Mon entourage appelle ça « l’absolue nécessité d’être tolérant avec les cons qui nous entourent » et le besoin d’arrêter de m’entendre « gueuler à propos de tout ». J’ai beau expliquer que je n’ai pas l’impression d’être malade, que moi, je ne fais chier personne, que par exemple je préfère perdre 10 minutes à trouver une place, même loin, plutôt que de me garer sur une place handicapé ou en warning sur une piste cyclable, ou que je ne jette pas mes détritus par la fenêtre de ma voiture, que je les garde jusqu’à tomber sur une poubelle, il paraît que je dois quand même me soigner. Moi j’aurais plutôt tendance à dire que ce sont les autres, qui ont besoin de soins, et que ça tombe bien, j’ai une bonne droite qui aide à combattre toutes les maladies dues à la connerie, mais bon.

Faut que je me soigne, donc je me soigne.

J’ai quand même l’impression qu’il me faudra un sacré paquet d’années de soins, hein…

Sur ce, je vous laisse. Y’a un nouveau groupe de jeunes qui a décidé de sonoriser la résidence avec la reprise de « Bella Ciao » par Maître Gims. Faut que j’aille leur expliquer.

Avec le sourire.

Toujours avec le sourire.

 

 
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Commentaires

Ecrit par Yutani le 12/08/2018 à 12:26

 

1

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Inscrit le 27/04/2009

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t'as du bol toi, des vacances tout compris smiley 13

4663 Commentaires de news

Ecrit par dieudivin le 12/08/2018 à 14:32

 

2

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Inscrit le 18/03/2011

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Laisse faire, on peut mourir à cause d'excès de sa propre connerie, et ça sans se salir les mains smiley 9

4347 Commentaires de news

Ecrit par jymmyelloco le 13/08/2018 à 13:29

 

3

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Inscrit le 03/05/2009

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Autant les clopes sur la plage, le chien, les tongs je peux comprendre.
Mais le reste .....

3821 Commentaires de news


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