Publié le Samedi 19 novembre 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
La chronique cinéma de Paf ! : L'éternel féminin...
Les plus belles actrices...
L’éternel féminin, récemment…
« Dr Strange »
« We need to talk about Kevin »
« Little Children »
« La fille du train »
Parti hier soir pour une double séance polar US - « Mr Wolff » / « The girl on the train » dans l’UGC voisin -, voilà t’y pas qu’arrivé au cinéma, Offenbach avait viré Ben Affleck de sa salle et nous proposait en lieu et place ses « contes d’Hoffmann ». Et comme c’était déjà commencé depuis un bon quart d’heure en direct de l’Opéra de Paris, je me voyais mal leur demander de reprendre du début…
Alors, quoi faire ? Y aller quand même en revoyant, une fois rentré à la maison, la première demi-heure de l’extraordinaire version de ce jeu sur l’éternel féminin, réalisée par Michael Powell et Emeric Pressburger en 1951 ?
Aaah, Moira Shearer et Ludmilla Tcherina, toute ma jeunesse …
Moi, vous me connaissez, je n’ai rien contre l’opéra – j’adore tous les films de Sergio Leone – mais 3h25 pour que l’héroïne meure à la fin, ça allait me faire rater le début de « La fille du train ». Déjà que j’avais raté « Mr Wolff »…
Sans trop savoir de quoi ça parlait, n’ayant suivi la bande annonce que d’un œil distrait pour ne pas gâcher mon futur plaisir, j’imaginais cependant que le meurtre de ce polar s’annonçant voyeur type « Fenêtre sur cour » avait plutôt lieu au début du film. De fait et par conséquent et dans tous les cas, j’allais manquer une mort sur deux - suicide ou meurtre ? -, ce qui est dommage pour une soirée polar.
Alors, quoi voir en attendant 22h30 ?
« La fille de Brest » avant celle « du train », avec une danoise en bretonne ?
Mel Gibson, déjà vu. « Snowden », déjà commencé. « Inferno », faut pas déconner !
Et pourquoi pas « Dr Strange » dont Gam@live a récemment fait l’apologie ?
Ouais, mais c’est bien pour Benedict, Mads et Tilda alors,
parce que j’en ai soupé des héros à cape !
Bon, je vais vous faire court parce que Cédric et Sylvain vous ont déjà fait part de l’affection qu’ils ont pour ce film. Et je les comprends très bien parce qu’il me semble que c’est plus un film de gamers, de geeks et de techniciens du visuel que de cinéphile. Comme vous en faisait part Sylvain, le scénario de cette ‘origin story’ est basique, la progression dramaturgique vue et revue et les personnages sont campés à la serpe Stan Lee (ceci dit sans aménité, il a fait le bonheur de mes 12-15 ans dans Strange, Titans, Spidey, Strange spécial origines,…). Mais il faut bien avouer que cela fait maintenant une vingtaine d’années qu’on nous sert des Origin stories et mis à part de belles réussites par de vrais réalisateurs ayant bâti de formidables héros ou bad guys (le Bouffon vert, l’hydre rouge, Magnéto et leurs magnifiques interprètes ; chercher le film correspondant…), ça commence à patiner sec chez les scénaristes de Marvel et DC depuis quelques années.
On est donc venu pour les effets spéciaux et on a eu raison : on s’en prend plein les mirettes !
Ce qui était un pan – extraordinaire, mais mineur - du très torturé « Inception » de Christopher Nolan il y a cinq ans devient ici le grand show visuel de cet opéra avengers pour attardés mentaux. Les immeubles se tordent, les corps se dédoublent, le bas devient haut, le temps et l’espace coexistent et sont liés en différentes dimensions, …, Tout cela – à commencer ou finir par l’univers très strangien du grand méchant qui nous est dévoilé à la fin du film – est visuellement époustouflant et vaut le coup, je crois, d’être vu en salle. Courrez-y !
Pour ma part, j’eusse aimé cependant que la personnalité et l’univers extrêmement originaux du Dr Strange de mon adolescence seventies notamment dévouée à l’adoration des héros des éditions Lug, ait ici pour aboutissement :
_ soit un film résolument naïf, fun et original : un « Gardien de la galaxie » sous LSD,
_ soit un Blockbuster underground demeurant dans un sur-réalisme sombre et mystique et faisant par conséquent l’économie des petites blagues Marvel habituelles. Au final, j’aurais bien aimé un Chris Nolan moorcockien déglingué au chanvre tibétain, un « spawn » (1997) réussi, et dans l’idéal, un blockbuster à 400 millions de dollars dédié aux plus improbables super-héros de mon adolescence (les « Défenseurs » : Hulk, Namor, le surfer d’argent et Dr Strange les ayant réunis) et confié à de vrais scénariste et metteur en scène ayant fumé du psychédélique dès l’enfance.
Malheureusement, Moebius est mort et Jodorowski se consacre désormais à ses mémoires...
Souhaitant piquer à DC la noirceur mystique de « Batman begins » et l’invention visuelle d’« Inception » tout en conservant la magnificence colorée des décors et costumes des productions Marvel et leur naiveté assumée , « Dr Strange » se retrouve le cul entre deux chaises, ou plus spécifiquement : coincé pour l’éternité d’un film entre deux dimensions. C’est dommage…
Car sincèrement : réunir Benedict Cumberbatch, Mads Mikkelsen et la grande Tilda Swinton dans un même film consacré à l’un des personnages les plus originaux de Steve Ditko et Stan Lee, sans leur donner quoi que ce soit à interpréter, sauf des borborygmes pour l’un et des lieux communs new age pour les deux autres est bien dommage !
Je vous conseille de fait de vous précipiter en salles pour un bel exemple de ce que les ordinateurs peuvent apporter d’un point de vue esthétique et cinétique à la cinématographie du XXIe siècle, mais je vous convie également, une fois rentré chez vous, à (re)voir ces très très grands acteurs dans des téléfilms ou films intelligents à la mesure de leurs talents.
Ce pourrait être les passionnants épisodes 1, 3 et 4 de la série BBC « Sherlock » par exemple pour Benedict, l’hilarante trilogie Jensen du grand Mads (« Les bouchers verts », « Adam’s apples » & « Men and chicken ») ou n’importe quel film de l’incandescente Tilda transcendant chacun de ceux-ci, même s’ils sont parfois complètement ratés ou insipides (« La plage », « Bleu profond », « Vanilla Sky »,…). A commencer bien sûr par le formidable « Snowpiercer » de Joon-Ho Bong, preuve s’il en est que Captain America himself est un bon acteur et qu’on peut faire des Blockbusters numériques intelligents.
Mais Tilda Swinton, c’est aussi et par exemple :
Et c’est encore la victime/le bourreau ( ?) du plus impitoyable des drames que j’ai vu ces dix dernières années : « We need to talk about Kevin » (2011) où elle est époustouflante !
Il est vrai qu’en matière de drame dur, je classe « We need to talk about Kevin » ex-aequo avec un autre chef d’œuvre de 2006, « Little children », dans lequel Kate Winslet est non moins pathétique :
Tilda et Kate n’étant pas libres ou considérées comme trop âgées pour le rôle de névrosée de « La fille du train », c’est la formidable Emily Blunt qui s’y colle. Est-ce la perspective d’avoir à jouer bientôt la vénérable et propre sur elle icône asexuée de l’éternel féminin (« Mary Poppins returns », 2017 ou 2018), Blunt semble se complaire dans ce rôle quasi démaquillé et ingrat de Rachel : épouse abandonnée, alcoolique invétérée, mythomane accompagnée et principal témouine – ou pas ? – du meurtre – ou pas ? - d’une jeune femme. A tout le moins de sa disparition…
Comme Tilda Swinton – Reine blanche de « Narnia » et Ancien de Katmandou dans « Dr Strange » -, Emily Blunt ne dédaigne pas le fantastique, les blockbusters et les rôles physiques. Elle était formidable aux côtés de Bruce Willis dans « Looper » (2012), de Tom Cruise dans « Edge of tomorow » (2014) et à en croire ma fille, non moins bonne dans « The huntsman : winter’s war » (2016) en reine des glaces, que j’avoue n’avoir pas vu malgré ma dévotion pour Madame Charlize Theron, sans doute en raison de mon peu d’adoration pour Mr Chris Hemsworth.
Dans « La fille du train » dont on la croyait l’héroine principale en voyant la bande annonce ci-dessus, Emily Blunt n’est cependant pas l’unique héroïne féminine. Et pour ne rien vous cacher de l’opéra « Les contes d’Hoffmann » d’Offenbach, elles sont trois en réalité à représenter l’éternel féminin… Et les deux autres actrices principales de « La fille du train » ne sont pas moins exceptionnelles qu’Emily Blunt : Haley Bennett en bombe sexuelle et Rebecca Fergusson en mère responsable. Pour vous les remettre en mémoire, l’une était notamment l’inoubliable icône pop de la comédie romantique « Music and Lyrics / le come back » (2007) avec Hugh Grant et Drew Barrymore, l’autre la non moins inoubliable meilleure surprise de « Mission Impossible 5 – Rogue Nation » (2015).
Se croisant, décroisant, s’affrontant ou s’alliant, ces trois actrices de « La fille du train » forment une trinité sainte où l’on croit voir la mère, l’épouse, la maîtresse ou serait-ce la droguée, l’alcoolique, la sevrée, ou bien encore la nymphomane, la frigide, la …
Sauf que le scénario en flash-back extrêmement bien construit (d’après un livre best-seller que je n’ai pas lu) distille peu à peu des informations sur nos héroïnes qui nous les font voir tour à tour ressortir des catégories où l’on avait à tort enfermé les deux autres. « La fille du train » joue ainsi avec les apparences et se joue de nous, et reste au final un excellent polar, même si le dernier quart d’heure est inégal et prévisible.
Un bon conseil donc pour une soirée ciné avec votre compagne, à condition qu’elle aime comme moi les polars, l’érotisme noir et les bonnes actrices. A défaut, dites-lui qu’Il y a aussi trois acteurs masculins sexys, à commencer par le formidable Luke Evans (notamment vu en Bard dans « Le hobbit »), mais en la prévenant que son cœur est déjà pris.
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Quant à M. Benedict, je le fréquente depuis Spygame sans qu'il m'ait jamais laissé un souvenir impérissable de grand second rôle (J'ai dû regarder ce qu'il avait fait et je ne me souviens pas de lui dans aucun des 7 films que j'ai vu où il joue). Je note donc "Marco Polo" sur mes tablettes. Merci pour l'info!
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Ecrit par Paf
Si je devais regretter de ne pas avoir mentionné quelqu'un, ce serait Rachel Mc Adams que j'aime beaucoup, ne serait-ce que pour sa magistrale Irene Adler.
Son rôle dans docteur strange est d'ailleurs assez conflictuel. Elle porte le nom d'une héroïne nommée "Night Nurse" (Christine Palmer) mais son rôle dans le film est réduit à celui d'une histoire d'amour avec une collègue de travail. A l'inverse, dans l'univers cinématographique marvel, dans les séries netflix marvel, le rôle d'une night nurse normalement nommée Linda Carter est fusionné avec celui de Claire Temple jouée par Rosario Dawson. Va falloir qu'ils fassent un choix et s'ils le font ils vont juste mettre de côté une excellente actrice, que ce soit l'une ou l'autre...
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