Publié le Dimanche 19 avril 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Sous les jupes des filles...

Les beaux jours reviennent. Et avec eux, les tenues légères.
J’avoue. Sans honte ni crainte. Je « mate ». Et j’aime ça. Mais qui n’a jamais eu un sourire de plaisir lorsque ses yeux se sont portés vers un décolleté avantageux ou le galbe d’une jambe dénudée me jette la première pierre.

Ha ! Vous voyez bien ! Pas de pluie de cailloux à l’horizon. Pas de visages déformés par le dégoût en me traitant de « pervers ». Pas de « houuuuu » lancés en me montrant du doigt.
Normal. Nous sommes tous pareils. Nous sommes tous, ou presque, émus par la beauté. Nous nous régalons tous des efforts faits par les femmes de porter de jolies petites tenues qui mettent leurs formes en valeur.

J’aime le printemps. Après plusieurs mois passés engoncés dans des manteaux longs ou des anoraks épais, les corps se réveillent enfin et s’ornent de leurs plus belles parures. Les femmes sont plus jolies, aux beaux jours. Elles rayonnent.
Parfois, même, je m’assieds à la terrasse d’un café et je les regarde passer, entre deux pages d’un bon bouquin. Je fais durer un espresso pendant des dizaines de minutes, juste pour le plaisir d’un instant parfait.
Que les filles sont belles, au printemps. Qu’elles sont délicieuses en été.

C’est pourquoi, en dehors de toute considération religieuse, puisque je ne parle ici strictement et uniquement que d’esthétisme, je rejette toute forme de carcan vestimentaire imposé au nom d’une quelconque morale ou d’un quelconque prophète.
Que les Dieux me pardonnent, mais j’exècre les voiles, intégraux ou non. Qu’ils soient hijab, qu’ils soient imposés par la Tsniout, qu’ils soient dictés par une pudeur catholique, je rejette cette volonté d’enfermer la femme dans un esclavage vestimentaire. Et je le répète. C’est un sentiment et une conviction qui n’ont rien à voir avec telle ou telle religion. Ce n’est pas un « combat » contre la religion elle-même. Juste un combat pour la liberté de la femme. La liberté d’être belle. La liberté de se vêtir de la manière qu’elle souhaite. Et les courants moyenâgeux n’ont plus lieu d’être, d’imposer à la femme une attitude, un comportement, un vêtement.

C’est aussi pourquoi je continuerai de m’insurger et de réagir lorsque j’entendrais une phrase déplacée ou une insulte au passage d’une femme court vêtue. C’est un des maux de notre époque contre lequel il faut impérativement lutter.
Lors d’un récent dîner (pas plus tard que vendredi soir, soit dit en passant), l’une des convives expliquait ainsi ne plus oser s’habiller légèrement dans les transports en commun, de peur d’être insultée, forte de plusieurs expériences désagréables dans ce domaine. « Bref, quand je prends le bus ou le métro, c’est pantalon obligatoire ».
Et bien ce genre de conclusion m’exaspère. Et m’emmerde profondément. Parce que je veux continuer à voir mon pays vivre dans cette insouciance et légèreté vestimentaire, parce que je veux encore avoir les yeux qui pétillent devant une cheville parfaitement sculptée, relevée élégamment par un talon haut, et qui se poursuit par un mollet fin et une jambe délicate, le tout rehaussé par une très courte jupe plissée d’où les yeux ne peuvent plus se détacher. Parce que je veux continuer à me noyer dans un décolleté avantageux, y jeter un petit coup d’œil fugace, juste assez court pour ne pas gêner sa propriétaire et y laisser une impression perverse, mais juste assez appuyé pour lui faire remarquer qu’elle est belle et désirable.
Et ne faites pas d’amalgame. Certaines courtes-pensées ou molles-intelligences auront tôt fait de vouloir nous expliquer qu’il s’agit d’un des dangers de l’Islam qui frappe la France. Êtes-vous assez stupide pour croire une telle chose ? Comme si l’Islam n’était arrivé que depuis deux ou trois ans en France. Comme si la connerie avait besoin d’une religion.

Bref, la saison des belles filles redémarre. Et avec elle, la saison des cons. C’est un peu comme si deux chasses étaient ouvertes, en quelque sorte. La première que l’on effectue avec les yeux, la seconde que l’on effectue avec le verbe ou les mains.
Rejoignez le combat.

Aujourd’hui il fait beau. Je vais aller m’allonger dans l’herbe, un bon bouquin à la main, regarder s’ébattre mes filles et ma femme dans le parc d’à-côté. En jupes, bien entendu.