Publié le Dimanche 17 mars 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Habemus Papam

Alors voilà. Je me prends une semaine de vacances – ou pseudo-vacances – en compagnie de mon amie Stéphanie (je vous ai déjà parlé d’elle ? ) et paf, on élit un pape ? Sans même me concerter ? Sans même me demander ma préférence ?
Un pape argentin, qui plus est. Tiens, pour rebondir sur l’actualité alimentaire, saviez-vous que l’argentine est le premier exportateur de viande de cheval ? Les lasagnes, là-bas, ne sont pas au bœuf. Bon, d’accord, comme chez nous. Mais là-bas, c’est voulu.
Et puis moi je ne sais pas… mais un type qui vient d’un pays qui a recueilli Florent Pagny, j’ai moyennement confiance.

En tout cas, ils n’ont pas élu de Pape au passé trouble quant à la pédophilie. Bon. D’accord, après Benoit XVI et son passé dans les jeunesses hitlériennes, nous avons droit dans les médias à François Premier et son silence face à la junte militaire argentine (plus de 30 000 morts, tout de même). On s’en contentera, mais c’est quand même à croire qu’ils n’ont personne sous la main qui n’ait un passé de tripoteur de petits enfants ou de collabo (direct ou indirect). L’Eglise serait-elle à ce point pourrie de l’intérieur ?
Non. On ne me fera pas croire ça, hein. Ce sont des cardinaux tout de même ! Les têtes pensantes de millions de fidèles ! Les représentants d’une religion fondée sur le sacrifice et l’amour ! L’amour du Christ. Humble. Tourné vers les autres. L’amour du prochain. Irréprochable. Généreux. Tolérant. La joue gauche et la joue droite. Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi car le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent.
Ah, merde, on y revient… D’ailleurs, saviez-vous que la pédophilie est une maladie ? Ce n’est pas un crime, mais tout juste une petite maladie, à peine un rhume, et on ne devrait pas condamner ceux qui la pratiquent, mais les accompagner dans leur guérison. Et ce n’est pas moi qui le dit, mais un cardinal sud-Africain.
« Non je vous jure M’sieur le juge. Je le sais, je suis malade. Alors je me soigne pour ne pas faire de mal aux petits enfants de chœur. Je prends une pilule. Et ce dimanche-là, paf, le drame. Je me trompe de pilule, je prends une bleue… »

Mais bref, le nouveau Pape François Premier, tête couronnée du Vatican, n’est pas vraiment défini comme un pape communiquant et d’ouverture. Bon. Mettre les mots « communiquant » et « ouverture » dans la même phrase, surtout en parlant d’un pape, est osé. Parce que dans « communiquant », il y a « commu ». Mais du coup, alors que les catholiques attendaient un vrai changement, un pape réformateur et capable de redresser la religion et la faire repartir sur de bons rails alors qu’elle est en perte de vitesse et empêtrée dans d’innombrables scandales, voilà un pape réservé. Il serait pourtant de bon ton qu’il tape une bonne fois sur la table et modernise l’Eglise. Dans son fonctionnement. Dans son discours. Dans son attitude. Dans sa morale.

Et je me demande ce qu’il entend par « Eglise des pauvres » quand il parle de l’objectif de son pontificat. Ce matin, je me suis levé un peu tard pour y aller, mais promis, la semaine prochaine, je vais à la Messe voir si la corbeille qu’ils passent sera, cette fois-ci, pleine d’argent distribué aux fidèles, histoire de changer la donne.
Mais j’ai quand même comme un doute…

Bon, ok. Vous vous en foutez du pape. Du moins en grande partie. Qu’il y en ait un nouveau vous en remue une sans faire bouger l’autre, comme on dit vulgairement. Vous avez tort. Tort à plus d’un point. Parce que malgré tout, la culture française est basée sur la religion. Parce que cela reste également la religion la plus pratiquée dans notre pays. Et parce que cette religion a une force insoupçonnée et une emprise sur les gouvernants. Directement ou indirectement, elle influe sur notre quotidien.

Allez, de François à Patrick, il n’y a qu’un pas. Pour changer de sujet, n’oubliez pas qu’aujourd’hui, on célèbre la Saint Patrick. Une fête venue d’Irlande qui, bizarrement, prend mieux qu’Halloween. Peut-être parce qu’il s’agit de se pinter la tête à la bière… Et la seule, l’unique, l’indispensable bière irlandaise, c’est la Guinness. Enfin pour moi.
Habillez-vous en vert. Pour vous réclamer « irlandais d’un jour », il faut au moins porter un habit vert. Et si vous choisissez le slip, n’oubliez pas qu’on est en droit de vous demander de le montrer.
Ne commandez que des boissons irlandaises : Bière (Murphys, Harp, Guinness, Kilkenny…), ou whiskey. Avec un y. Voire un irish coffee pour faire couler le tout.
Saint de l’Irlande, Patrick, missionnaire qui a converti l’Irlande au christianisme aurait, selon la religion chrétienne, montré un trèfle à trois feuilles pour expliquer Dieu, le fils et le Saint-Esprit.
A défaut d’en porter un sur vous, n’oubliez pas d’en dessiner un sur la mousse de votre bière. Ou de le dessiner en l’évacuant, cette même bière…

Et puis en ces temps moroses, qui irait cracher sur une bonne petite soirée mousse, hein ?

Sur ce, je vais ouvrir mon pack de 12 du midi. Ite missa est.