European Indie Game Days : Qu'est-ce qu'un jeu vidéo indé ?

 

Publié le Mardi 3 juillet 2012 à 10:29:00 par Alexandre Combralier

 

European Indie Game Days : Qu'est-ce qu'un jeu vidéo indé ?

Faut-il avoir été pour être ?

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Heather Kelley
Les European Indie Game Days se déroulent sur deux jours, hier et aujourd'hui, à Marseille, et visent à récompenser et faire connaître les meilleurs jeux indépendants non seulement français, mais également européens, voire du monde entier.

Nous avons rencontré quelques "figures" du monde "indé" qui débattaient autour d'une phrase primordiale : Dis, Monsieur (Madame), c'est quoi un jeu indé ? 
  • Heather Kelley, co-fondatrice de Kokoromi, gérante de Perfect Plum, spécialiste de jeux à caractère sexuel
  • Jeff Minter, un des premiers indés du jeu vidéo (depuis 1981)
  • Fabien Delpiano, fondateur et gérant de Pastagames
  • Thierry Platon, Président de Gamesud, Directeur créatif chez Bipmedia

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Fabien Delpiano
Heather Kelley

Je crois qu’on peut dégager plusieurs critères pour commencer. On peut définir d’abord un jeu indépendant par son aspect financier ; puis on peut le définir par son innovation artistique. On peut aussi procéder en relevant la taille du studio, même s’il est possible de trouver des « gros » studios indés, de 10 à 15 personnes. 

Jeff Minter
Le jeu indé n’est pas créé pour faire de l’argent. Un jeu indé est créé pour offrir une vision particulière du jeu vidéo ; on le crée parce qu’on a envie d’y jouer, pas pour faire du pognon. C’est ce qui détermine d’abord le jeu indé : sa liberté d’esprit, de penser, de créer. Le jeu indé se distribue aussi très facilement : en trois clics, je peux télécharger le jeu que je veux.

Fabien Delpiano
La quête du sens est-elle la grande différence ? Dans un jeu indé, il est absolument indispensable de dire quelque chose ; mais cela ne signifie pas avoir un « message » à enseigner, cela ne signifie pas que l’on doit dire au joueur « hé ! regarde ça ! ». Non, c’est un jeu. Il y a quelque chose dans votre esprit qui, au cours du jeu, se forme peu à peu ; avec le fun, et les heures passées sur le jeu, le « message » viendra peu à peu à l’esprit du joueur. Ce n’est qu’une fois qu’on aura attiré l’attention du joueur que l’on pourra faire passer quelque chose. 

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Thierry Platon
Thierry Platon

Oui, mais ce genre de choses ne se retrouve pas que dans les jeux indés (on ne va pas se fâcher avec tous les éditeurs dans cette salle). J’espère que d’autres gamedesigners sont capables de faire cela (cela peut même être involontaire). Un ami journaliste me disait il y a peu : « qu’est-ce que je me suis ennuyé à l’E3 ! ». C’est vrai qu’il y a une grande morosité actuellement dans la production triple A. Or ce qui fait la richesse du jeu indé, c’est sa diversité. On a des jeux avec des beaux graphismes 3D, d’autres en pâtes à modeler ou encore des jeux 2D ou des jeux Flash.

Jeff Minter
Un jeu indé, tout le monde peut en faire. Même des femmes. (…) Moi je suis quelqu’un de très égoïste ; je fais d’abord un jeu pour moi-même, le jeu auquel je voudrais jouer, et non un jeu d’abord pour les autres joueurs.

Fabien Delpiano
Il est plus facile d’avoir cette diversité car les jeux sont moins chers, il y a beaucoup moins d’enjeux financiers. Les deux aspects se rejoignent. (…)

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Jeff Minter
Thierry Platon

Mais si on prend Journey, le jeu a été sponsorisé par Sony à la hauteur de plusieurs centaines de milliers de dollars. C’est une nouvelle expérience plus en vogue. J’ai rien à dire dessus. Mais est-ce encore un jeu indé ? Sony ne leur fixe aucune contrainte. On a aussi des éditeurs, du genre Konami, qui regardent ce qui marche dans les jeux indés et qui leur pompent tout. (…) C’est vrai qu’il y a un regain d’intérêt pour le retrogaming, qui devient un nouveau marché, et qui fait de la scène indé un nouvel argument marketing. C’est bien, regardez Shakespeare, il vend encore ses bouquins, donc nous c’est bien qu’on vende nos jeux un peu plus sur la longueur : avant, ça durait trois mois. (…) Mais on a des gros éditeurs qui publient des jeux pas indés du tout, mais qui se donnent l’air de jeux indés, parce que ça fait vendre. (…)

Jeff Minter
Va-t-on vers une ample ségrégation entre jeux AAA et petits jeux originaux ? Oui, je pense qu’avec la montée des coûts de développement, on va vraiment vers deux mondes différents. Mais je ne pense pas que les jeux indés sont condamnés à avoir des graphismes pauvres et peu détaillés. Je pense qu’il va y avoir un crash. Et je préfère être dans mon monde. (…) Peut-on être homme d’affaires et développeur indépendant de jeux vidéos ? Si le business conduit le développement du jeu et détermine ce qu’il doit être, non.

 
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Commentaires

Ecrit par Mortal le 03/07/2012 à 11:55

 

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Jeff Minter, ahhhsmiley 30

2907 Commentaires de news

Ecrit par dieudivin le 03/07/2012 à 22:35

 

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smiley 9

4347 Commentaires de news

Ecrit par Thol le 03/07/2012 à 23:39

 

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Inscrit le 07/03/2012

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Heureusement qu'ils sont là ces p'tits gars et ces p'tites dames.



Ils nous apportent encore un peu de fraîcheur et de fun dans ce monde de pixel de plus en plus insipide et impersonnel. smiley 30

818 Commentaires de news


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