L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 1 juillet 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

De mauvais poil

imageNon mais en fait, il ne vaut mieux pas que j’écrive d’édito aujourd’hui. Je suis de mauvais poil. Du coup, je risquerais d’être désagréable. Envers tout le monde.
Il y a des jours, comme ça, où dès le réveil, vous savez que la journée sera pourrie, que de toute manière en ce moment, c’est toute la vie qui est pourrie, dans un gros monde de merde et chier et chier et chier.
Oui, je sais, c’est tout sauf classe mais je suis de ces personnes qui laissent exploser leur colère dans la vulgarité. Et je pense personnellement que c’est beaucoup plus sain que la passer en frappant sa femme ou ses enfants. Moins fun, certes, mais plus sain. Et jeter la vaisselle contre les murs, exploser la lampe du salon contre la télé et mettre des coups de boules dans les cadres, ça calme aussi, mais 62 € d’assiettes, 115 € de lampe, 1599 € de télé, 279 € de cadres, 10 € d’aspirine et cinq points de suture plus tard, on se rend compte qu’en fait, c’était une idée à la con.

Je suis en colère, disais-je. Et pas forcément parce que dès mon réveil, je me suis explosé le petit orteil du pied gauche contre la commode. Ni que j’ai marché sur un Little Pet Shop en allant aux toilettes. Ni que j’ai renversé la moitié de mon café en le versant dans la tasse et en visant comme un gros nain. Ni parce que mon PC n’a bien voulu se rallumer qu’au cinquième démarrage. Non, ça, après tout, c’est une matinée normale.

imageJe suis en colère simplement parce que le monde qui m’entoure vire au cauchemar. Je sais, il faut que je fasse comme tout le monde : que je prenne sur moi et que je m’enterre dans une insupportable frustration tout en me répétant chaque matin que nous vivons une vie de merde, mais en gardant le sourire. Seulement vous le savez depuis le temps que vous me suivez à travers ces éditos. J’ai une grande gueule et je ne suis pas du genre à la bâillonner juste pour le plaisir de voir les autres continuer à me donner de grands coups de genoux dans les parties.

Tout m’énerve aujourd’hui. Le comportement des autres. Dans la vie : cette insupportable attitude égocentrique qui se reflète dans chaque geste, chaque regard, à voir un ennemi dans chaque autre, plutôt qu’un allié potentiel. Sur la route : Si tu roules comme un gros gland, ne t’étonnes pas de recevoir des prunes de 150 €. Ça ne sert à rien de crier après les radars, le gouvernement ou la Police. Fais plutôt un procès à tes parents de t’avoir rendu si con. Dans ma profession où la lassitude de mes confrères m’exaspère. A force de trop voir de jeux, ils perdent cette innocence et oublient le vrai but du jeu vidéo : divertir. Quel que soit le graphisme, la durée de vie, le thème, le support. Alors dans le métier, à force de l’ouvrir, je passe peut-être pour un sale con, un sale type ou ce que vous voulez, mais moi, je reste encore devant un jeu cet enfant qui s’extasiait devant les Schtroumpfs sur Colecovision, et qui passait des heures à jouer à Kick Off avec ses potes. Je ne m’amuse pas à me la jouer intello péteux du jeu vidéo. Les critiques à la Télérama, pour se donner un genre, ça m’a toujours gonflé.

imageD’ailleurs, ma profession m’a doublement mis les nerfs en pelote cette semaine, quand certains d’entre eux ont ouvertement laissé entendre que parce que je m’entendais bien avec un éditeur, j’étais un vendu. Voilà. Dans ce métier, il faut faire la gueule à tout le monde et mettre de ses côtés ses affinités, sous peine d’être qualifié de « vendu ». Le seul souci, voyez-vous, c’est que j’ai plein d’amis parmi les éditeurs et boites de com’. Plus de 15 ans de métier, ça crée forcément des liens. Et pas avec un seul éditeur, mais avec une flopée. Et je ne suis pas le seul dans ce cas. Tout le monde a forcément des affinités avec les uns ou les autres. Après, s’ils sont trop cons pour réussir à dissocier les liens affectifs et le boulot, ça les regarde. Mais ce n’est pas pour ça que je suis dans leur cas. Dieu sait si nos tests et les notes plaident en notre faveur. Mes amitiés ne m’ont jamais empêché d’être sévère quand il le fallait et critique quand j’estimais devoir l’être. Et l’avantage de ces liens est justement que si l’on me demandait une explication sur mes textes et avis, le dialogue était plus amical que tendu.

imageBref j’ai les nerfs en pelote. Et le fait, entre deux paragraphes, d’avoir dû sortir un poisson de son bouillon pour le dresser et, lors d’une manip’ malheureuse, d’avoir renversé la moitié de la flotte poissonneuse sur ma jambe ne fait rien pour améliorer mon humeur.

Alors merde. Un peu de respect, bordel. De respect envers les autres. De respect sur la route. De respect dans le boulot.

Un mot que tout le monde emploie sans jamais en faire preuve. Et il serait grand temps de s’y mettre.


 
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Commentaires

Ecrit par GamAlien le 02/07/2012 à 10:21

 

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C'est bien beau tout çamais ça n'empêche que vous êtes des vendus... smiley 18



*évite la batte de base-ball et s'enfuit en courant*

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