Publié le Dimanche 29 janvier 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

De l'art de l'Edito du Dimanche

Nouveau dimanche, nouvel édito. Comme d’habitude, il va falloir s’adonner à cet exercice non seulement périlleux mais, il faut l’avouer, également un peu pénible.
Parce qu’un édito ne s’écrit pas tout seul. Et, quand vous en avez écrit, depuis quelques 5-6 ans, plusieurs centaines, que ce soit sur ce site ou les précédents, vous tournez parfois en rond et le syndrome de la page blanche devient une amie fidèle qui vous rend visite quasiment hebdomadairement.

D’ailleurs, comment se déroule l’écriture de l’édito ?
Tout dépend. Il me faut déjà une idée directrice. Parfois, elle vient seule, dans la semaine. Ça peut être un évènement particulier, une rencontre dans le métro, une pensée, une expérience… Dès lors, je commence généralement à griffonner quelques phrases, quelques réflexions, quelques lignes çà et là que je mettrai plus tard en forme. Plus rarement, bien plus rarement, tout me vient d’un seul coup et je ponds l’édito d’un trait, quelques jours avant sa publication.
La plupart du temps, pourtant, je me retrouve comme aujourd’hui, le dimanche matin, chez moi, la tête vaseuse après une soirée entre amis généralement bien arrosée, et le cerveau embrumé d’une nuit trop courte.
Chez moi, le bureau jouxtant le salon, l’édito s’écrit alors au son de la télévision, pendant que les gamines crient devant un épisode de Scoubidou, crient devant un épisode de Tom & Jerry, crient devant un épisode de Winx, crient devant un épisode de Totally Spies, ou crient devant tout ou n’importe quoi. De toute manière, un gamin, on a l’impression que ça crie tout le temps.
Là, par exemple, en ce moment précis, elles regardent un épisode des Pokémon pendant que derrière moi, ma femme a décidé de laver les vitres. Et ça discute, et ça explique à son mari que malgré le dîner d’hier soir, elle n’a pas pris un gramme, et ça vient dire à Papa que la sœur ne veut pas prêter le crayon de couleur, et ça chouine, et ça a fait caca alors il faut nettoyer les fesses et vider le pot…
Allez essayer de trouver de l’inspiration avec ça… De quoi vous donner envie de militer pour la vente libre et l’autorisation d’administration sur enfants de somnifères puissants.

Bref, je me retrouve généralement sur le coup de 8-9 heures (la grasse mat’ avec des enfants ? Ha Ha Ha !) devant mon PC à me demander ce que je vais bien pouvoir raconter.
Bon, déjà, la plupart du temps, il n’y a pas de news écrites pour le dimanche. Donc je commence par là. Et bosser le dimanche n’est pas forcément ce que je préfère, soit dit en passant.
Puis, une fois les deux ou trois news de la journée rédigées, je dois enchaîner sur l’édito. Généralement, c’est là que je fais une « pause petit dej ». Histoire de me vider la tête cinq minutes et de me réveiller tout à fait.
Puis je navigue mollement sur la toile, sur les sites d’infos, à la recherche d’inspiration. Par exemple, qu’est-ce qui a occupé les devants de la scène cette semaine ? La campagne présidentielle ? On aura l’occasion d’y revenir. Les NRJ Music Awards ? Je préfèrerais parler d’un truc de musique. Je veux dire, de vraie musique. The Artist ? Non, le seul vrai artiste, ici, c’est moi (non, ne répondez pas, ça n’en vaut pas la peine). La TVA à 21,2% ? Décidément, Sarkozy veut vraiment changer de métier.
Finalement, je ne choisis que très rarement un sujet d’actualité. Mais ma navigation qui s’échoue parfois sur des sites étranges et surréalistes, les suggestions très personnelles de mon épouse (demande à tes lecteurs s’il y en a qui peuvent nous offrir une nouvelle cuisine ou des billets pour partir en vacances) ou les pitreries de mes enfants (dis papa, je peux donner un coup de ciseau à ma soeur ?) me donnent alors une idée de sujet.

Et vous l’aurez remarqué, mes éditos traitent de tout et n’importe quoi. Ma haine des tongs. Le monokini et le plaisir des seins nus sur la plage. Les étrangers. Le string qui dépasse du gras des hanches. De la fessée. De la connerie. De l’illettrisme des jeunes. De mon dégout du rap. De l’alcool. De l’homosexualité. Des années 80… bref de tout un tas de choses diverses et variées qui émaillent mon existence et traversent mon esprit malade.

Certains pourront trouver l’exercice terriblement égocentrique. Sans doute un peu. Rien ne sert de le nier, parler de soi, exprimer ses opinions, répandre ses idées à travers le monde (nos lecteurs viennent des cinq continents) est plaisant et satisfaisant. Mais ces éditos ont toutefois un autre but, et à mettre bien plus en avant, qu’une simple éructation onaniste.
Outre offrir un visage plus humain à la froideur d’un site Internet, et ainsi tisser des liens privilégiés avec les lecteurs, ils permettent surtout, entre personnes qui ont une passion commune, de discuter librement de divers sujets dans les commentaires. Et tous ces thèmes abordés offrent une tribune libre à chacun. Ce n’est pas parce que nous parlons essentiellement de jeux vidéo que nous ne sommes pas des personnes comme les autres. Et par « nous », j’entends vous et la rédaction, dans le même panier. Et nous avons donc tous des opinions, des choses à dire, des expériences à partager.
Ces Editos apportent un moment de fraîcheur et de récréation, quand il s’agit d’anecdotes légères, ou de véritables réflexions, sur des sujets plus sérieux.
Mais dans tous les cas, débat et ouverture d’esprit sont les mots d’ordre (à part sur les tongs. On ne peut pas être ouvert d’esprit sur les tongs).
C’est aussi, quelque part, une gratification de se dire que l’on éduque et que l’on enrichit, par l’échange d’idées et la discussion. De se dire que GamAlive n’est finalement pas un simple site de news et d’infos comme les autres. Qu’il offre une autre dimension et une certaine profondeur. Nous participons, à bien y réfléchir, à une sorte de thérapie. Pour vous comme pour nous. Enfin surtout pour vous. Parce que nous, et moi, particulièrement, n’en avons pas besoin. Je suis quelqu’un de très équilibré. Si, si. Parfaitement.

Enfin bref.

Et alors que midi retentit, je me rends compte qu’à force d’écrire tout et n’importe quoi, l’édito s’est fait tout seul. En quelques dizaines de minutes. Et vous savez quoi ? C’est l’une des news les plus lues, chaque semaine. Et ça, ça fait bien plaisir.

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